Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 20 avril 2016
Fonction publique

Les femmes réduites à la portion congrue parmi les DGS

Le CNFPT a publié avant-hier une étude sur la situation des directeurs généraux des services (DGS) après le renouvellement complet des exécutifs locaux qui s’est déroulé entre 2014 et 2015 période pendant laquelle des élections municipales, départementales et régionales ont eu lieu. Principale conclusion : lorsque l’on parle des postes dirigeants, il n’est visiblement plus question de parité.
Un chiffre résume la situation : 91 % des DGS des départements sont des hommes. Mais les communes ne font pas mieux – en tout cas les plus grandes : sur les 209 villes de plus de 40 000 habitants étudiées par le CNFPT, 89 % ont confié la direction générale des services à des hommes. Mêmes chiffres à peu de choses près pour les régions : 88 % de DGS hommes.
Pire encore : au lieu de progresser, la situation se dégrade, dans les villes et les régions. Le taux de DGS femmes a baissé d’un point dans les grandes villes (de 12 à 11 %), et de trois points dans les régions, passant de 15 à 12 %. Seuls les départements augmentent de deux points le pourcentage de femmes chez les directeurs généraux.
Il y a donc bien du chemin à faire pour que les décisions actées par la loi se transforment en actes : rappelons (lire Maire info du 18 avril) que la loi impose désormais que les emplois dirigeants des trois fonctions publiques soient « équilibrés »  – il ne s’agit même pas de parité mais d’atteindre un taux de 40 % de femmes parmi les cadres supérieurs de la fonction publique. La mesure ne touche par ailleurs, outre les régions et les départements, que les communes et EPCI de plus de 80 000 habitants.
L’étude du CNFPT fait aussi le point sur le renouvellement des DGS suite aux changements de majorité dans les exécutifs locaux. Alternance oblige, suite aux élections municipales, 53 % des villes étudiées « auront vu partir leur DGS ». 21 ont pris leur retraite et 89 ont effectué une mobilité. On peut noter que dans 13 villes, le DGS est resté en place malgré un changement de couleur politique du maire.
Autre enseignement de l’étude : l’origine statutaire des DGS. Dans les grandes villes, les DGS restent très majoritairement (80 %) agents de la fonction publique territoriale (administrateurs territoriaux, ingénieurs territoriaux en chef, directeurs territoriaux). Les hauts fonctionnaires de l’État (préfets, administrateurs civils, inspecteurs, ingénieurs de l’État …) ne représentent que 7 % du total. En revanche, dans les régions, la proportion de DGS issus de la haute fonction publique de l’État augmente très notablement : elle passe de 42 à 65 %, quand celle des cadres de la FPT diminue de 58 à 29 %. Une conséquence, très probablement, de la montée en puissance politique et économique des régions, qui attirent bien davantage qu’auparavant les « grands commis de l’État ».
F.L.
Télécharger l’étude du CNFPT.

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