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Édition du mercredi 5 septembre 2018
Ouverture aux contractuels des emplois fonctionnels : le Conseil constitutionnel siffle la fin de partie
Le Conseil constitutionnel, saisi début août sur la constitutionnalité de plusieurs articles de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, a rendu sa décision hier après-midi. L’essentiel de la loi est validé par les Sages, à l’exception de quelques articles, dont le seul qui concerne directement les collectivités : l’article 112, qui ouvrait plus largement les emplois de direction de collectivités territoriales aux contractuels, a été censuré, pour cause de « cavalier législatif ».
On s’en souvient, l’affaire avait fait quelque bruit en juin et juillet : mi-juin, le gouvernement avait fait passer (à 3 h du matin) un amendement autorisant les emplois dits fonctionnels (DGS et DGA des communes de plus de 2000 habitants, DGST et DST des communes et EPCI de plus de 10 000 habitants) à être « pourvus par la voie du recrutement direct ». Autrement dit, à être ouverts aux contractuels. Jusque-là, cette possibilité n’était offerte qu’aux collectivités et EPCI de plus de 80 000 habitants, pour les DGS et DST, et de plus 150 000 pour les DGA.
Sous la forme proposée par le gouvernement, la mesure aurait concerné quelque 7 000 emplois dans les collectivités territoriales.
La proposition avait fait bondir les syndicats de cadres territoriaux, et n’avait pas davantage trouvé les faveurs des associations d’élus, dont l’AMF, qui avaient alors dénoncé les nombreux risques induits, selon elles, par cette mesure : pression au renchérissement des rémunérations, risques de conflits d’intérêts, dévalorisation du service public… Le 10 juillet, l’AMF avait, par voie de communiqué, rappelé son « attachement au statut » et dénoncé la méthode jugée « inacceptable » du gouvernement.
La mesure avait été rejetée lors du passage du texte au Sénat, puis, en commission mixte paritaire, avait fait l’objet d’un compromis : dans le texte finalement adopté, le recrutement direct devenait possible uniquement « dans les collectivités et établissements représentant au moins 40 000 habitants » (article 112). Deux autres articles de la loi (111 et 113) ouvraient également à « des personnes n’ayant pas la qualité de fonctionnaires » les emplois de direction dans la fonction publique de l’État et la fonction publique hospitalière.
Ces trois articles ont été finalement censurés par le Conseil constitutionnel – non sur le fond, mais sur la forme : il s’agit selon les Sages d’un cavalier législatif, c’est-à-dire de mesures « ne présentant pas de lien, même indirect, avec celles qui figuraient dans le projet de loi » initial. Cette procédure étant « contraire à la Constitution », les trois articles sont déclarés inconstitutionnels.
Reste à savoir si le gouvernement, qui semble beaucoup tenir à cette réforme, cherchera à réintroduire ces mesures via un autre véhicule législatif. Aucune annonce n’a été faite à ce sujet à l’heure où nous écrivons.
Ce matin, l’Association des DRH des grandes collectivités a réagi par voie de communiqué à cette décision, se « félicitant » de l’abandon de cette mesure : « En matière d’accès à la fonction publique, écrit l’association, le concours doit demeurer le principe et le recours au contrat l’exception. Le gouvernement ne peut résumer le devenir de la fonction publique à de simples amendements au détour d'une loi sur le secteur privé et renvoyer le respect de ses principes fondateurs à de futurs décrets d'application. »
On s’en souvient, l’affaire avait fait quelque bruit en juin et juillet : mi-juin, le gouvernement avait fait passer (à 3 h du matin) un amendement autorisant les emplois dits fonctionnels (DGS et DGA des communes de plus de 2000 habitants, DGST et DST des communes et EPCI de plus de 10 000 habitants) à être « pourvus par la voie du recrutement direct ». Autrement dit, à être ouverts aux contractuels. Jusque-là, cette possibilité n’était offerte qu’aux collectivités et EPCI de plus de 80 000 habitants, pour les DGS et DST, et de plus 150 000 pour les DGA.
Sous la forme proposée par le gouvernement, la mesure aurait concerné quelque 7 000 emplois dans les collectivités territoriales.
La proposition avait fait bondir les syndicats de cadres territoriaux, et n’avait pas davantage trouvé les faveurs des associations d’élus, dont l’AMF, qui avaient alors dénoncé les nombreux risques induits, selon elles, par cette mesure : pression au renchérissement des rémunérations, risques de conflits d’intérêts, dévalorisation du service public… Le 10 juillet, l’AMF avait, par voie de communiqué, rappelé son « attachement au statut » et dénoncé la méthode jugée « inacceptable » du gouvernement.
La mesure avait été rejetée lors du passage du texte au Sénat, puis, en commission mixte paritaire, avait fait l’objet d’un compromis : dans le texte finalement adopté, le recrutement direct devenait possible uniquement « dans les collectivités et établissements représentant au moins 40 000 habitants » (article 112). Deux autres articles de la loi (111 et 113) ouvraient également à « des personnes n’ayant pas la qualité de fonctionnaires » les emplois de direction dans la fonction publique de l’État et la fonction publique hospitalière.
Ces trois articles ont été finalement censurés par le Conseil constitutionnel – non sur le fond, mais sur la forme : il s’agit selon les Sages d’un cavalier législatif, c’est-à-dire de mesures « ne présentant pas de lien, même indirect, avec celles qui figuraient dans le projet de loi » initial. Cette procédure étant « contraire à la Constitution », les trois articles sont déclarés inconstitutionnels.
Reste à savoir si le gouvernement, qui semble beaucoup tenir à cette réforme, cherchera à réintroduire ces mesures via un autre véhicule législatif. Aucune annonce n’a été faite à ce sujet à l’heure où nous écrivons.
Ce matin, l’Association des DRH des grandes collectivités a réagi par voie de communiqué à cette décision, se « félicitant » de l’abandon de cette mesure : « En matière d’accès à la fonction publique, écrit l’association, le concours doit demeurer le principe et le recours au contrat l’exception. Le gouvernement ne peut résumer le devenir de la fonction publique à de simples amendements au détour d'une loi sur le secteur privé et renvoyer le respect de ses principes fondateurs à de futurs décrets d'application. »
F.L.
Édition du mercredi 5 septembre 2018

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La mise en oeuvre du prélèvement à la source aura bien lieu le 1er janvier 2019
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François de Rugy : un élu local au ministère de la Transition écologique et solidaire
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Journal Officiel du mercredi 5 septembre 2018
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