Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 10 octobre 2018
Fonction publique territoriale

Baromètre HoRHizons 2018 : maîtrise et gestion rigoureuse des ressources humaines au cœur des préoccupations des élus locaux

La 4e édition du baromètre annuel HoRHizons 2018, réalisé par l'AMF, l'ADF, Régions de France, le CNFPT et la FNCDG en partenariat avec le CSFPT, a été dévoilé, hier, en présence d'André Laignel, premier vice-président délégué de l'AMF. Les principaux enseignements de cette enquête CNFPT, réalisée par l'Institut CSA auprès de 806 collectivités et établissements publics territoriaux (lire Maire Info d'hier), tendent à prouver que les élus locaux « mettent en place une approche dynamique et rigoureuse de la gestion de leurs ressources humaines ». Cela malgré un contexte budgétaire très contraint. Se félicitant de la richesse des résultats du baromètre, André Laignel a souligné que « les collectivités ont choisi de jouer la carte de la totale transparence concernant le recrutement et la gestion de 1,9 million d'agents territoriaux ». « Je souhaite que le privé en fasse de même et nous verrions alors où se situent la compétence et le refus du clientélisme », a indiqué le numéro 2 de l'AMF, rappelant également la qualité du dialogue social au sein des collectivités et EPCI.
Selon le baromètre HoRHizons 2018, les dépenses de personnel continuent de stagner pour la moitié des répondants (moins 1 point par rapport à 2017), mais sont en augmentation pour 40% d'entre eux. Elles sont en baisse pour 9% d'entre eux. Les nouvelles mesures statutaires (revalorisation du point d'indice, mise en œuvre de PPCR, etc.), la mise en œuvre de la réforme territoriale et le transfert de compétences étant les trois principales raisons à cette évolution des dépenses.
L'étude révèle également que dans le cadre de la maîtrise de leur masse salariale, les collectivités ont recours en premier lieu à l'optimisation du temps de travail (59%) puis à l'adaptation des périmètres des services publics et aux réorganisations de services 47%).
« On observe depuis deux ans une baisse des effectifs dans la territoriale, remarque François Deluga, président du CNFPT, et dans le même temps, une augmentation de la masse salariale. Ce qui n'est pas anormal compte tenu notamment de la mise en place du nouveau régime indemnitaire, des transferts permanents vers les collectivités, du vieillissement des fonctionnaires et du recul de l'âge de départ à la retraite. Malgré tout cela, les collectivités locales demeurent assez exemplaires en matière de gestion des ressources humaines. » 
Des collectivités et établissements qui ont choisi, en outre, de stabiliser leurs dépenses de formation (76 %), voire de les augmenter (19 %). Des chiffres dont se félicite François Deluga : « Les élus et les services formation continuent de considérer la formation comme essentielle, surtout dans les périodes de changement. La décision gouvernementale de baisser la cotisation au CNFPT de 1 % à 0,9 % s'est révélée être une fausse bonne idée. Si l'offre de formation a baissé, le niveau de formation, lui, s'est maintenu, ce qui n'a pas fait diminuer les dépenses des collectivités. » 

Augmentation du phénomène d'inaptitude
Parmi les nombreux autres constats de l'édition 2018, notons que les perspectives de recrutement sont à la hausse. En effet, 36 % des collectivités et EPCI envisagent de recruter contre 17 % en 2015, 23 % en 2016 et 26 % en 2017. La première raison invoquée est le remplacement des départs (51 % contre 44 % en 2017).
Par ailleurs, sujet de préoccupation des services RH des collectivités et des centres de gestion, le phénomène de l'inaptitude des agents a pris de l'ampleur : 28 % des répondants observent ainsi une augmentation (plus 4 points par rapport à 2017). Les communes de plus de 20 000 habitants (78 %), les départements (79 %) et les régions (91 %) se révélant être les plus touchés. « L'inaptitude concerne surtout les agents de catégorie C, indique Michel Hiriart, président de la FNCDG, notamment ceux de la filière technique. Le recul de l'âge de départ à la retraite, la montée des RPS et le niveau d'exigence des usagers vis-à-vis des services publics expliquent en partie cet accroissement du phénomène. Les centres de gestion notamment proposent des solutions pour y remédier comme par exemple le bilan de carrière ou la préparation au reclassement. » 
E.Q.
Accéder au baromètre.

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