Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 31 mai 2007
Europe

Politique de cohésion: la Commission évalue les conséquences du financement pour les régions

La politique de cohésion aurait eu des conséquences tangibles et positives sur le développement des régions, mais elle va se voir confrontée à d’autres problèmes dans les années à venir. Telles sont les conclusions du dernier rapport sur la cohésion économique et sociale – le quatrième publié hier par la Commission européenne. Ce document décrit l’état économique, social et territorial d’une Union élargie à 27 États membres et 268 régions. Il contient une analyse détaillée de la situation des régions sur le triple plan du produit intérieur brut, de la productivité et de l’emploi, recense diverses difficultés auxquelles les États membres doivent s’attendre au cours des prochaines années et fournit une première évaluation des effets de la politique de cohésion européenne pour la période de programmation 2000-2006 et des préparatifs de la nouvelle période (2007-2013). Il s’accompagne de dix questions visant à amorcer la discussion, à l’intérieur comme à l’extérieur des institutions européennes, sur l’avenir de ce domaine d’une importance majeure. L’analyse de la situation et tendances économiques, sociales et territoriales dans les États membres et régions de l’Union européenne des Vingt-sept montre, selon le rapport, que les disparités en matière de revenus et d’emplois se sont atténuées ces dix dernières années; d’importants écarts subsistent toutefois entre les moins bien lotis et les autres, et leur comblement exigera un effort de longue haleine. Les programmes de cohésion européens auraient par ailleurs directement aidé à promouvoir l’emploi et la convergence régionaux. Ainsi, entre 2000 et 2006, ils ont contribué à une augmentation des PIB de la Grèce et du Portugal (respectivement de 2,8 % et de 2 %) et, selon des estimations préliminaires, ils déboucheront sur des hausses similaires en Lituanie, en Lettonie et dans la République tchèque (+ 8,5 % environ), en Pologne (+ 5,5 % environ) et, une nouvelle fois, en Grèce (+ 3,5 % environ). La politique de cohésion servirait aussi à combattre l’exclusion sociale et la pauvreté: elle assurerait chaque année le cofinancement de la formation de 9 millions de citoyens – dont plus de la moitié de femmes –, formation qui débouche sur de meilleures conditions d’emploi et sur des revenus plus élevés; plus de 450.000 emplois bruts auraient été créés dans six pays entre 2000 et 2005, absorbant les deux tiers du budget réservé à l’objectif 2. Par ailleurs, ces dernières années, les investissements publics sont allés en diminuant, à mesure que les budgets se ressentaient du vieillissement de la population (réforme des retraites, éducation et santé plus coûteuses) et d’une réforme économique dans le sens d’un assainissement des finances publiques. En 1993, les investissements publics représentaient 2,9 % du PIB ; douze ans plus tard, ils étaient tombés à 2,4 %. Dans le même temps, on assiste à une décentralisation lente mais régulière des pouvoirs de décision et de gestion de ces investissements en direction des autorités régionales et locales. Entre 2000 et 2005, les dépenses publiques engagées à ces niveaux ont connu un taux d’augmentation annuelle de 3,6 %, chiffre à comparer à ceux du PIB (1,7 %) et des dépenses publiques dans leur ensemble (2,4 %). Enfin, les politiques communautaires (recherche-développement et innovation, agriculture, concurrence et aides d’État) pourraient «accroître l’efficacité de la politique de cohésion, par exemple en prenant explicitement en considération les conditions économiques, sociales et territoriales. Le quatrième rapport montre que cela est de plus en plus fréquent mais qu’il reste des synergies à exploiter.»</

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