Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 18 mai 2017
Gouvernement

Un nouveau gouvernement paritaire de 22 membres

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Cette fois-ci, il n’y a pas eu de retard dans l’annonce. À 15 h précises hier, le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, est apparu hier sur le perron de l’Elysée pour annoncer la nomination du gouvernement d’Edouard Philippe, nommé Premier ministre la veille.
C’est un gouvernement totalement paritaire de 22 membres (16 ministres, 2 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat) qui a été nommé par Emmanuel Macron qui a opté également, comme il l’avait annoncé, pour une mixité entre personnalités politiques et représentants de la société civile. Le nouveau gouvernement comporte trois ministres d’Etat : Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon et soutien du candidat Macron dès la première heure, prend les rênes du ministère de l’Intérieur, le président du Modem, François Bayrou, celles du ministère de la Justice, tandis que Nicolas Hulot devient ministre de la Transition écologique et solidaire.
Deux ministres du gouvernement sortant sont gardés dans la nouvelle équipe gouvernementale mais changent de portefeuille. C’est le cas de Jean-Yves Le Drian, que certains voyaient rester au ministère de la Défense, mais qui se voit attribuer un autre grand ministère, celui de l’Europe et des Affaires étrangères. Ministre de la Fonction publique du gouvernement Cazeneuve, la radicale de gauche Annick Girardin obtient, quant à elle, le ministère des Outre-mer.
Le nouveau gouvernement affiche aussi la mixité politique annoncée. Quatre de ses membres sont socialistes (Gérard Collomb à l’Intérieur, Jean-Yves Le Drian aux Affaires étrangères, Richard Ferrand à la Cohésion des territoires et Christophe Castaner aux Relations avec le Parlement), trois sont centristes (François Bayrou à la Justice, l’eurodéputée Sylvie Goulard aux Armées et Marielle de Sarnez, l’indéfectible bras droit de François Bayrou, aux Affaires européennes) et deux sont radicaux de gauche (le sénateur du Cantal Jacques Mézard à l’Agriculture et Annick Girardin aux Outre-mer).
Le gouvernement penche ainsi plus à gauche et au centre qu’à droite, Les Républicains n’ayant « fourni »  que deux ministres, en plus du chef du gouvernement, Edouard Philippe. Le sarkozyste Gérald Darmanin est nommé ministre de l'Action et des Comptes publics alors que Bruno Le Maire, candidat malheureux à la primaire de la droite et ancien ministre de l’Agriculture et secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, hérite du ministère de l'Economie (lire article ci-dessous).
La société civile n’est pas en reste, puisqu’elle représente la moitié du gouvernement. Aux côtés du très médiatique Nicolas Hulot, qui a accepté cette fois-ci un ministère (lire article ci-dessous), la présidente de la RATP, Elisabeth Borne est nommée ministre déléguée aux Transports, le directeur général de l’Essec, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, l’éditrice Françoise Nyssen ministre de la Culture, ou encore l’ancienne championne olympique à l’épée, Laura Flessel, ministre des Sports. Cette dernière aura notamment à défendre la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024.
Le renouvellement annoncé passe aussi par la recomposition du périmètre de certains ministères. Voire la création de ministères totalement nouveaux, comme celui de l’Action et des comptes publics ou celui de la Cohésion des territoires, confié à un très proche du chef de l’Etat, Richard Ferrand, député du Finistère et secrétaire général d’En Marche (lire article ci-dessous). Il y aussi de grands absents, comme le Logement, la Fonction publique ou encore la politique de la ville. Si cette dernière n’a pas toujours eu droit aux honneurs ministériels dans les précédents gouvernements, le logement et la fonction publique ont, en revanche, presque toujours figuré au moins dans l’intitulé d’un ministère. Le logement devrait tomber dans l’escarcelle du ministère de la Cohésion des territoires et la fonction publique dans celle du ministère de l'Action et des comptes publics.
Autres absentes de taille dans la composition du gouvernement d’Edouard Philippe, les collectivités locales, privées d’un ministère dédié et n’apparaissant dans l’intitulé d’aucun ministère. Leurs principaux interlocuteurs seront donc le ministre de l’Intérieur, sur le plan institutionnel, les ministres de l’Economie, de l’Action et des comptes publics, sur l’aspect financier, et vraisemblablement aussi celui de la Cohésion des territoires.
Si les élus locaux n’ont pas de ministre dédié, leurs problèmatiques spécifiques ne devraient cependant pas être totalement oubliées par le gouvernement, ce dernier comptant plusieurs maires ou présidents d’un exécutif local. On trouve ainsi aux côtés du maire du Havre, le Premier ministre Edouard Philippe, le maire de Lyon et président de la métropole lyonnaise, Gérard Collomb, le maire de Pau, François Bayrou, le maire de Tourcoing, Gérald Darmanin, et celui de Forcalquier, Christophe Castaner. Jacques Mézard est quant à lui président de la communauté d’agglomération du Bassin d’Aurillac et Jean-Yves Le Drian, ancien maire de Lorient et président de la région Bretagne. Des mandats locaux qu’ils devront tous avoir abandonné « sous un mois », a annoncé hier l’Elysée. Les attributions précises des membres du gouvernement devraient être fixées par décrets « dans les 48 heures après le premier Conseil des ministres », dont la première réunion était fixée ce matin à 11 h, a aussi indiqué l’Elysée.
Christine Nemarq


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