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Édition du mardi 9 avril 2019
Déchets

En 2016, les commerces ont trié les trois quarts de leurs déchets

Alors que la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, a annoncé dimanche que plusieurs enseignes de restauration rapide n'ont pas proposé de plan de mise en conformité en matière de tri des déchets dans le temps que le gouvernement leur avait imparti, l’Insee révèle que « les trois quarts des déchets (non dangereux non minéraux) ont été triés ou collectés sélectivement »  en 2016.
Dans cette étude publiée la semaine dernière, l’institut s’est penché sur la gestion des déchets des commerces de plus de 20 salariés (hors commerce automobile), qu’ils soient détaillants ou grossistes. Ceux-ci ont ainsi généré, en 2016, 4,5 millions de tonnes de déchets. Le commerce de détail en est à l’origine des deux tiers et en produit donc deux fois plus que le commerce de gros. Pour l’essentiel, ce sont des emballages qui proviennent notamment des supermarchés et hypermarchés.

Déchets en hausse de 6 % en quatre ans
Si ces établissements ont concentré à eux seuls 48 % des déchets, ils ont également contribué à trier les déchets papiers et cartons à hauteur de 55 % et les déchets organiques à hauteur de 57 % (contre 24 % pour le commerce de gros de produits alimentaires, de boissons et de tabac).
Les déchets générés par ces commerces continuent toutefois d'augmenter puisqu'ils se sont accrus de plus de 6 % entre 2012 et 2016. Et « la forte hausse de la quantité de déchets produits par le commerce de détail (+ 15 %) a annihilé la baisse dans le commerce de gros (– 9 %) », expliquent les auteurs de l’étude.
Reste que les trois quarts de ces déchets sont triés. Pour plus de la moitié, il s’agit de papiers, cartons et de déchets organiques. Au total, note l’Insee, le commerce a produit « 23 % des déchets de papier et de carton générés par l’ensemble de l’économie en France »  en 2016.
Pour les 25 % des « déchets en mélange »  (non triés) restants, ils sont envoyés en centre de tri. Bien que « moins valorisés »  que les déchets triés, leur taux de valorisation a doublé entre 2012 et 2016, passant de 17 % à 33 % tandis que celui des déchets triés a reculé de 73 % à 69 % sur la même période.

Importantes variations selon les territoires
Quel que soit le type de commerce, les entreprises spécialisées ont collecté et traité les trois quarts des déchets produits par les commerces. Plus la taille de l’établissement est importante, plus le recours à ces prestataires spécialisés augmente. En effet, c’est le cas avec « 87 % des déchets des établissements de 500 salariés ou plus, contre 65 % pour ceux de 20 à 49 salariés ». Les petits commerces ont ainsi davantage tendance à les collecter eux-mêmes ou à faire appel aux services publics (pour 11 % des déchets, contre 1 % pour les établissements de 500 salariés ou plus).
Par ailleurs, l’Insee constate des variations très importantes selon les régions. Ainsi, les commerces d’Île-de-France produisent six fois plus de déchets (961 000 tonnes) que ceux du Centre-Val-de-Loire. D’autant que, selon les auteurs de l’étude, si « ce sont eux qui produisent le plus de déchets », ce sont également eux « qui les valorisent le moins »  avec 54 % de valorisation, soit six points de moins que la moyenne nationale. En revanche, « les régions qui produisent le moins de déchets les valorisent davantage : les établissements de Bourgogne-Franche-Comté, du Centre-Val de Loire et de Normandie valorisent plus de 65 % des déchets ».
Rapportés au nombre d’employés par région, la quantité de déchets produits par les établissements d’Île-de-France est, toutefois, la plus faible avec 2,8 tonnes pour un salarié en équivalent temps plein. Ce qui représente une tonne de moins que la moyenne métropolitaine. Dans le même temps, « les établissements dans les régions du nord-est, du sud-ouest et en Bretagne produisent plus de déchets par salarié que la moyenne métropolitaine ».
Selon les auteurs de l’étude, « la gestion des déchets est de plus en plus une préoccupation environnementale »  puisqu’elle était perçue comme telle par 56 % des établissements commerciaux en 2016, contre 49 % en 2012. En revanche, elle était encore ressentie comme une « contrainte »  par 21 % des petits établissements, contre seulement 5% des commerces de plus de 500 salariés.
A.W.

Télécharger l’étude.

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