Maire-info
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Édition du vendredi 13 janvier 2023
Ecole

Enseignement primaire : les nouvelles orientations du ministère de l'Éducation nationale 

Le « Plan maternelle » vient d'être rendu public dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale, en même temps que la circulaire consacrée à « la maîtrise des savoirs fondamentaux » en élémentaire. Ces textes donnent les grandes lignes de la nouvelle doctrine du ministère pour « donner à tous les enfants les bases de leur réussite ». 

Par Franck Lemarc

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La circulaire Maternelle signée du Directeur général de l’enseignement scolaire, Édouard Geffray, ne remet pas en question le programme d’enseignement de l’école maternelle modifié en 2021, dont il rappelle l’un des enjeux majeurs : « Créer les conditions de sécurisation de l'enfant dans son environnement scolaire comme dans ses apprentissages. »  Mais, conformément à la volonté exprimée par le ministre Pap Ndiaye, une priorité nouvelle sera donnée à « l’apprentissage du langage »  et aux « premières notions de mathématiques ». Ceci afin de préparer les enfants à leur entrée en élémentaire, où la maîtrise des savoirs fondamentaux (« lire, écrire, compter » ) est qualifiée de « nécessité absolue ». 

Former les acteurs, dont les Atsem

La circulaire maternelle appelle à la « mobilisation de toute la chaîne éducative »  pour « garantir l’excellence des professionnels ». Le Plan maternelle met donc particulièrement l’accent sur la formation : celle des cadres et des formateurs d’abord, puis celle des directeurs d’écoles maternelles ; et troisième lieu, « tous les professeurs de maternelle »  devront être formés « sur six ans », en particulier sur l’enseignement du français et des mathématiques. 

Le plan insiste également sur la nécessité d’organiser des « formations intercatégorielles », conjointes, associant les éducateurs de jeunes enfants et les Atsem, formations qui seront consacrées « aux modalités de coopération dans la classe et dans l’école ». 

Continuité

Édouard Geffray insiste également sur la nécessité de renforcer « la continuité »  entre « les deux temps du développement de l’enfant », de 0 à 3 ans puis de 3 à 6 ans. Il demande donc de « développer le partenariat avec la toute petite enfance », avec une meilleure « connaissance réciproque des métiers »  et « un partage d’expériences ». « Les directeurs et directrices, (…)  en lien étroit avec les collectivités territoriales, sont invités à s'appuyer sur les possibilités offertes par le CNR -  « Notre école, faisons-la ensemble »  pour consolider, promouvoir et innover afin de favoriser des transitions souples, notamment en développant des dispositifs passerelle. » 

Enfin, le ministère souhaite « garantir une transition efficace »  entre la maternelle et l’élémentaire, et « plus particulièrement entre la grande section et le cours préparatoire ». Cette action prendra notamment la forme de réunions communes, « au moins une fois par an », des directeurs d’écoles maternelles et élémentaires, « afin de déterminer les priorités pédagogiques qui seront plus particulièrement travaillées conjointement ». 

Cycle 3

La seconde instruction publiée par le ministère concerne essentiellement ce que l’on appelle « le cycle 3 », c’est-à-dire l’ensemble formé par les classes de CM1, CM2 et 6e. Elle concerne donc à la fois l’école élémentaire et le collège. La circulaire indique « les priorités pédagogiques en cycle 3 afin de renforcer les savoirs fondamentaux des élèves ». 

Un accent particulier est mis sur le français et l’orthographe, d’abord, avec le constat « d’une dégradation substantielle »  du niveau en fin de CM2 ces dernières années. Il est demandé aux professeurs de faire lire et écrire les élèves, en CM1 et CM2, « au moins deux heures chaque jour ». « À l'entrée en CM1, tous les élèves qui n'arrivent pas à lire un texte avec fluidité et expressivité, à une vitesse d'environ 90 mots par minute, doivent donc bénéficier d'une pratique quotidienne spécifique pendant au moins 4 semaines, éventuellement renouvelée quelques semaines plus tard si les progrès réalisés ne conduisent toujours pas les élèves au niveau attendu. Les heures d'activités pédagogiques complémentaires (APC) pourront être mobilisées à cette fin. » 

En fin de CM2, tous les élèves devront avoir atteint un rythme de lecture de 120 mots par minutes (ils ne sont que 56 % à atteindre cette objectif à l’entrée en 6e en 2022, constate le ministre, et « à peine 39 % »  en REP+). 

Un travail spécifique devra être mené sur la « compréhension des textes », et un autre sur l’écriture : pendant le cycle 3, les élèves doivent écrire « chaque jour », de façon à être capables, à la fin du CM2, « de pouvoir rédiger un texte de 15 lignes en respectant les règles orthographiques, syntaxiques, lexicales et de présentation ». Le ministère recommande vivement un exercice quotidien « de dictée brève ». 

En mathématiques, la logique est la même : à la fin du cycle 3, les élèves doivent avoir acquis « une parfaite compréhension des fractions et des nombres décimaux ». Une pratique « systématique »  du calcul mental est exigée.

Enfin, dans un troisième texte consacré plus spécifiquement aux mathématiques, le ministère confirme qu’il va être mis en place à la rentrée prochaine, en 6e, et pour tous les élèves, des « sessions d’une heure hebdomadaire de consolidation ou d’approfondissement »  en mathématiques et en français. Ces sessions, écrit le ministère, « pourront notamment être assurées par des professeurs des écoles ». Cette mesure, depuis qu’elle a été envisagée, a fait couler beaucoup d’encre, de nombreux professeurs des écoles se demandant où ils pourraient trouver le temps d’aller enseigner une heure par semaine en collège (lire Maire info du 6 janvier 2023). 
 

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