Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 12 janvier 2006
Sécurité

En 2005, à l'exception notable des violences sexuelles, tous les types de violences ont progressé

La baisse de la délinquance serait confirmée en 2005, selon les données officielles, mais, avec 1,3%, elle est trois fois moins rapide en 2005 que lors des deux années précédentes, en raison de l'accroissement des violences sur les personnes et des émeutes de novembre. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy devait, jeudi lors de la présentation de ses voeux à la presse, commenter cette évolution et sa divergence avec l’image qu’il donne depuis plus 3 ans de son action. En 2005, 3.775.838 crimes et délits ont été constatés contre 3.825.442 en 2004. Amorcée au second semestre 2002, la baisse générale de la délinquance se confirme donc mais à un rythme moins soutenu qu'en 2003 et 2004 (3,38% et 3,76%). Depuis 2002 (4.113.882 faits), la délinquance a baissé de plus de 8%. Comme prévu, les émeutes de novembre ont pesé lourd même si toute comparaison est difficile car l'indicateur des violences urbaines a été mis en place cette année: 110.000 faits ont été relevés, dont plus de 45.000 incendies de véhicules, près de 7.000 des incendies de biens publics, plus de 5.000 actes de violences à l'encontre des représentants des services publics. Pour le seul mois d'émeutes, plus de 28.000 faits ont été relevés, soit plus de trois fois la moyenne mensuelle. Mais, avant même cette flambée de violence dans les banlieues, une hausse de la violence envers les personnes avait été relevée, avec une accélération durant le second semestre 2005. A l'exception notable des violences sexuelles, tous les types de violences ont progressé: violences physiques non crapuleuses, violences physiques crapuleuses, menaces de violences, etc. Une source policière donne trois causes à cette hausse: «La société est de plus en plus violente, le développement des moyens de protection des biens font que le vol passe davantage par la violence et, dans le cadre familial, la tendance à déposer plainte augmente». Mais cette hausse quotidienne est sans doute plus importante que ne le montrent les chiffres officiels, à en croire une récente étude de l'Observatoire national de la délinquance (OND): deux actes de violence gratuite sur trois et neuf injures ou menaces sur dix ne font pas l'objet de plainte. Dès septembre, le ministre avait reconnu que ce domaine n'était «pas maîtrisé» et demandait aux préfets de «mettre le paquet». Pour y remédier, le ministre devait insister jeudi sur la lutte contre la délinquance des mineurs, la nécessité de réformer l'ordonnance de 1945 – pourtant déjà modifiée plusieurs fois, y compris par l’actuel gouvernement - et de mettre en place son «plan de prévention de la délinquance» - qui se fait attendre depuis plusieurs mois. Il faut s'intéresser à «ces faits qui ne sont pas des crimes ou des délits, ni même forcément des infractions puisqu'ils ne sont pas suivis de plaintes, mais dont les actes contribuent à dégrader le sentiment de sécurité», estime un responsable policier. Le ministre de l’Intérieur devrait, logiquement, insister sur le taux d'élucidation des affaires qui continue à progresser, avec environ une affaire sur trois résolue contre 31,82% l'an passé. Autre chiffre attendu, celui du nombre d'expulsions, en forte hausse, pour «flirter» avec la barre symbolique de 20.000 (environ 15.000 en 2004). En septembre, il avait demandé aux préfets d'atteindre leur effort en matière de lutte contre l'immigration clandestine, «facteur de déstabilisation», et d'atteindre 23.000 expulsions - un objectif qui n'est donc pas atteint.c

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