Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 31 mars 2014
Elections municipales

Le second tour des municipales confirme la forte poussée de la droite

Deux ans après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, le Parti socialiste a subi une lourde défaite lors de ces élections municipales, qui se soldent, au lendemain du second tour, par le basculement à droite d’un grand nombre de communes – dans un contexte d’abstention historique. Selon les chiffres communiqués par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, la droite a gagné 155 communes de plus de 9 000 habitants. Soit, selon un décompte plus précis : 10 villes de plus de 100 000 habitants, 40 villes de 30 000 à 100 000 habitants, et 105 de 9 000 à 30 000 habitants.
Selon un premier bilan publié ce matin par le ministère de l’Intérieur, sur les 921 villes de plus de 10 000 habitants que compte le pays, la gauche n’en dirigerait plus que 349, contre 572 pour la droite et 11 pour l’extrême droite.
Parmi les villes symboles remportées par la droite et le centre, citons Toulouse, Reims, Saint-Étienne, Bar-le-Duc, Nevers, Angers, Laval, Quimper, Tours, La Roche-sur-Yon, Belfort, Montbéliard, Limoges – qui était à gauche depuis 1912. Des bastions historiques de la gauche, comme Roubaix ou Tourcoing, passent à l’UMP ou à des listes d’union de la droite. À Marseille, les listes conduites par l’UMP Jean-Claude Gaudin ont très nettement battues celles du socialiste Patrick Menucci.
Le Parti socialiste conserve plusieurs métropoles majeures, dont Paris, Lyon, Lille, Nantes et Strasbourg. Il perd en revanche Grenoble, mais la capitale iséroise reste à gauche, et sera dirigée par l’écologiste Éric Piolle. Au chapitre des villes de plus de 9 000 habitants gagnées par le PS sur la droite, on n’en compte ce matin que moins d’une demi-douzaine, dont Avignon, Douai, Verdun, Lourdes et, au premier tour, Vire.

Autre enseignement de ce deuxième tour : l’enracinement local du Front national. Si les ténors du parti ont échoué (Florian Philippot à Forbach, Louis Alliot à Perpignan ou Gilbert Collard à Saint-Gilles), le parti de Marine Le Pen a remporté en revanche onze communes (Beaucaire, Béziers, Camaret-sur-Aigues, Cogolin, Fréjus, Hayange, Le Luc, Le Pontet, Mantes-la-Ville et Villers-Cotterêts, après Hénin-Beaumont au premier tour). Le parti d’extrême droite confirme son implantation dans le Var et les Bouches-du-Rhône. Il aurait remporté en tout entre 1000 et 1200 sièges de conseillers municipaux.
À l’autre bout de l’échiquier politique, le Parti communiste a perdu certains de ses derniers fiefs historiques de l’ancienne « ceinture rouge »  de Paris : dans le Val-de-Marne, il perd la commune de Villejuif qu’il dirigeait depuis 1925 ; en Seine-Saint-Denis, les villes communistes historiques de Bobigny, Saint-Ouen, Le Blanc-Mesnil, Bagnolet. Le PCF a en revanche repris Montreuil aux écologistes et conservé de justesse Saint-Denis. Avec la perte de certaines communes socialistes de Seine-Saint-Denis, dont la symbolique Aulnay-sous-Bois marquée par la récente fermeture de l’usine PSA, repassée hier à droite, la Seine-Saint-Denis, fief historique de la gauche, passe majoritairement à droite pour la première fois.
Au chapitre de l’abstention enfin, elle aurait été hier de 38,5%, soit deux points de plus qu’au premier tour. Selon un comptage réalisé par l’AFP, les villes les plus abstentionnistes sont Évry, Stains ou Vaulx-en-Velin, avec plus de 56% d’abstention. Les plus « civiques »  ont été Cherbourg et Bastia, avec moins de 20% d’abstentionnistes.
Deux conséquences politiques sont à attendre de ce scrutin : le « troisième tour », c’est-à-dire l’installation des conseils communautaires, devrait voir des changements de majorité se dessiner dans plusieurs grandes métropoles. Par ailleurs, en septembre prochain, le Sénat pourrait retrouver une majorité de droite.
F.L.

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