Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 18 septembre 2014
Personnes âgées

EHPAD : le reste à charge pour les familles reste un facteur déterminant de choix

L'enquête que vient de publier la DREES sur l'accessibilité des Établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) n'apporte pas de données bouleversantes, mais elle accrédite le fait que le coût (le reste à charge pour le résident) est un facteur de choix de l'établissement, après celui de la distance géographique par rapport au lieu de vie précédent de la personne âgée.
Le tarif d'un EHPAD est composé de trois tarifs, liés à la prise en charge du soin, de la dépendance et de l'hébergement. C'est ce dernier tarif qui pèse le plus sur ce qui reste à la charge du résident (ou de sa famille). Ce tarif (cinq fois supérieur au reste à charge lié à la dépendance) est plus faible dans les EHPAD publics (inférieur à 50 euros) et plus élevé dans les EHPAD privés (70 euros). « Les grands pôles urbains, comme l’île-de-France, affichent les tarifs les plus élevés », note l'étude.
L'implantation des 7 752 EHPAD (592 900 places) varie suivant les départements (le taux d'équipement variant de 22 à 185 places pour 1000 personnes âgées de plus de 75 ans), mais plus encore au sein de certains cantons, et dépend en partie du statut même de l'EHPAD. Les EHPAD publics hospitaliers sont davantage implantés dans les grandes villes, à proximité justement des hôpitaux, quand les EHPAD privés à but lucratif suivent des stratégies d'implantation pilotées par quelques grands groupes commerciaux, qui peuvent réunir jusqu'à une centaine d'établissements. Les EHPAD publics qui sont des établissements publics autonomes ou rattachés à des CCAS, sont les plus accessibles selon l'étude, en partant de la définition suivante de l'accessibilité : un établissement géographiquement proche et disposant d'un nombre de places élevé par rapport à la population locale de personnes âgées. Globalement, « le sud de la France et la petite couronne parisienne sont les régions les moins bien équipées. À l’inverse, les Pays de la Loire et l’Auvergne affichent les taux d’équipement les plus élevés ».
Le coût et la proximité d'un établissement sont des facteurs déterminants. Mais, comme le signalent les auteurs de l'étude, celle ci mériterait d'être complétée par l'analyse de l'implantation d'une offre intermédiaire (le logement foyer) ainsi que de l'offre de services à domicile. Car « à dépendance similaire, certains font le choix d'entrée en maison de retraite médicalisée quand d'autres ne le font pas ». Les raisons permettant de l'expliquer ne se limitent donc pas uniquement aux questions d'accessibilité géographique ou financière.

Télécharger l'étude.

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