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Édition du jeudi 26 octobre 2017
Economie

Le Cese préconise la modernisation des pôles de compétitivité

Dans un avis adopté hier, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) met l’accent sur la « nécessité de moderniser »  les pôles de compétitivité afin de permettre d’« assurer pleinement leur rôle de silicon valley territoriales »  qui, douze ans après leur création, réunissent plus de 8 500 entreprises, 1 150 établissements de recherche et de formation pour plus de 1 600 projets de recherche.
Si le Cese reconnaît que les 71 pôles de compétitivité ont « globalement fait la preuve de leur utilité en tant qu’écosystèmes territoriaux et outils de coopération »  et sont parvenus « à mettre en réseau les acteurs de l’innovation, à développer des relations partenariales entre le monde de l’entreprise et la recherche publique, et à créer un effet de levier sur les dépenses de recherche et développement privées, favorable à leur autofinancement », il estime toutefois que leur rôle doit être « consolidé »  et « clarifié ».
Pour y parvenir, le Cese formule 12 propositions. Parmi celles-ci, il recommande, tout d’abord, de « réorganiser »  les pôles de compétitivité en distinguant les pôles nationaux et les pôles régionaux afin « d’assurer une meilleure allocation et gestion des moyens financiers ». Si les pôles nationaux bénéficieraient d’un « soutien appuyé »  dans le cadre d’une contractualisation, il n’en résulterait « aucun changement d’appellation ni de minoration de leur rôle »  pour les pôles régionaux, prévient l’institution. Ceux-ci seraient, en fait, appelés à « nouer des liens étroits avec les nouvelles régions et à contribuer au succès de leurs stratégies de développement, sans rupture avec l’État ».
Le Cese considère également que la baisse des financements publics accordés aux projets labellisés des pôles « doit cesser »  (en 2017, 55 projets bénéficieront d’une aide de l’État de 38 millions d’euros ainsi que d’une aide des collectivités territoriales de 38 millions d’euros et 2 millions de fonds communautaires), « quels que soient par ailleurs les équilibres à trouver entre les origines et les modalités de ces financements ». Dans un contexte budgétaire contraint, il estime que « la meilleure manière de s’assurer de l’efficacité de l’emploi des moyens est d’éviter leur dispersion sur un trop grand nombre de projets ». Pour cela, il propose de lutter contre le « saupoudrage »  en assurant une « sélectivité rigoureuse »  sur les actions les plus efficaces lors du financement des projets. Les financeurs publics, en particulier l’Etat et les régions, devraient, dans cette perspective, tenir un « rôle plus important »  dans la sélection des projets portés par les pôles.
Par ailleurs, il considère que ceux dont « les résultats seraient jugés gravement insuffisants lors de leur évaluation pourraient se voir retirer leur label « Pôle de compétitivité »  s’ils n’engagent pas d’actions correctrices efficaces ».
Il demande, enfin, d’impliquer davantage les PME dans la gouvernance des pôles en mettant en avant les « bonnes pratiques »  et d’intégrer au cercle de réflexion d’autres « porteurs d’enjeux »  tels que les associations, les syndicats ou encore les élus.
A.W.

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