Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 6 décembre 2001
Développement économique

Une nouvelle entreprise sur deux disparaît avant cinq ans d'existence, selon l'INSEE

La moitié des entreprises nouvellement créées en France disparaissent avant d'atteindre cinq ans et parmi celles qui perdurent certaines continuent de rencontrer des difficultés financières, selon l'INSEE. L'INSEE a publié mercredi une étude réalisée auprès de 5000 entreprises créées ou reprises, suivies sur plusieurs années, avec une première vague née en 1994 et l'autre en 1998. "Chaque année plus de 250 000 entreprises se créent, ce qui représente une composante importante du tissu économique français et constitue un indicateur de sa santé économique", rappelle Michel Euriat, chef du département de l'industrie à l'INSEE. Mais, cinq ans après leur création, seules 46% des nouvelles entreprises existent toujours, souligne Bernard Thirion, co-auteur de l'étude. La grande majorité de ces nouvelles entreprises, qu'il s'agisse de création pure ou de reprise, sont de très petite taille. Sept sur dix débutent leur activité sans aucun salarié. Cinq ans plus tard, plus de la moitié comptent au moins un salarié. La majorité demeurent des unités de petite taille et neuf sur dix ont moins de 5 salariés. Malgré le taux élevé de "mortalité infantile", la création reste positive pour l'emploi : ceux créés par les nouvelles entreprises pérennes compensent et même dépassent les pertes occasionnées par la disparition des autres. Deux projets sur trois concernent le secteur tertiaire, avec en tête le commerce. Les entreprises qui arrivent à survivre au bout de cinq ans voient leur chiffre d'affaires progresser, ne rencontrant plus, comme au début, les mêmes problèmes de recherche de clients ou de débouchés. Un quart d'entre elles affirment cependant être encore en butte à des difficultés financières. Il s'agit de celles qui ont démarré avec des investissements de départ limités et se trouvent vite pénalisées par des retards de paiement. Les entreprises qui disparaissent sont aussi celles qui "ont démarré avec des moyens financiers insuffisants", indique Bernard Thirion. Outre l'investissement de départ, la pérennité est favorisée par le choix de la forme sociétale (plutôt que de l'entreprise individuelle), la reprise d'une entreprise existante et l'expérience du créateur, souligne l'étude. Deux types d'entreprises se trouvent dans des situations privilégiées : les filiales adossées au capital d'une maison-mère, qui affichent un taux de survie plus élevé, de 58%. Et les entreprises des nouvelles technologies de l'information et de la communication qui connaissent un développement très rapide au cours de leurs premières années. L'INSEE a aussi établi le profil du créateur : 21% sont des diplômés de l'enseignement supérieur, dont 8% de jeunes diplômés (âgés de 31 à 34 ans). Les autres sont des non- diplômés, dont 35% de jeunes. Une étude portant sur les jeunes diplômés créateurs montre qu'une grande majorité d'entre eux ont occupé un emploi entre leurs études et la création de leur entreprise et que dans trois cas sur quatre l'entreprise créée était proche du secteur d'activité de cet emploi. L'étude montre aussi que la création est une affaire de famille: 75% des jeunes créateurs diplômés ont eu un chef d'entreprise dans leur entourage proche et 40% ont un père ou une mère qui exerce une activité indépendante.</scrip

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