Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 17 février 2009
Développement économique

Si la Caisse d'Epargne et la Banque Populaire ne fusionnent pas, l'Etat pourrait prendre «jusqu'à 30% du capital du futur groupe»

Pressés par le gouvernement, la Caisse d'Epargne et Banque Populaire pourraient, selon plusieurs informations concordantes, annoncer leur mariage le 26 février et donner naissance à la deuxième banque française, a confirmé samedi une source proche du dossier. Cette date du 26 février coïncide avec celle de la publication par les deux groupes mutualistes et leur filiale commune Natixis de leurs résultats annuels, qui devraient faire apparaître des pertes conséquentes. Interrogés par l'AFP, ils se sont tous refusés à tout commentaire. Les deux groupes discutent depuis cet automne, non sans heurt, en vue du rapprochement de leurs organes centraux et de la création d'un nouveau géant bancaire: 98.000 salariés, 8.000 agences et 35 millions de clients. Ils «devraient annoncer leur fusion le 26 février», a précisé samedi une source proche du dossier. Une autre source proche du dossier avait déjà indiqué début février à l'AFP que les deux établissements dévoileraient le schéma directeur de la fusion avant cette dernière date. La ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui leur a demandé d'«accélérer la manoeuvre», a jugé samedi sur TF1 que «la fin du mois de février serait une bonne échéance». L'Etat a toujours été «favorable à une fusion des deux réseaux», a rappelé de son côté le directeur de son cabinet, Stéphane Richard, joint par l'AFP. Selon Le Figaro, le gouvernement, ne voulant pas que les difficiles négociations entre les deux groupes s'éternisent, a fixé le 26 février comme date butoir. Et menacé en cas d'échec de «prendre la main», en prenant «jusqu'à 30% du capital du futur groupe». L'Elysée s'est refusé à tout commentaire. Les négociations achopperaient notamment sur la valorisation des actifs de chaque groupe, un exercice particulièrement difficile en ces temps de crise. La Banque Populaire chapeaute le groupe administrateur de biens et de transactions immobilières Foncia, et la Caisse nationale des caisses d'épargne, le promoteur Nexity ainsi que le Crédit Foncier. Selon le site Mediapart, les deux groupes devraient annoncer le 26 février «des pertes historiques»: «environ 300 millions d'euros» pour Banque Populaire, «près de 2 milliards d'euros» pour la Caisse d'épargne qui a perdu 751 millions sur les marchés en octobre. La direction de la Caisse d'épargne avait prévenu dès le mois de décembre que 2008 serait «une mauvaise année» et que la Caisse nationale des caisses d'épargne, son organe central, pourrait «être dans le rouge». Au vu de ses derniers résultats, Natixis, première étape vers la fusion Caisse d'épargne/Banque Populaire, pourrait aussi afficher des pertes d'au moins 2,5 milliards. Ses 22.000 salariés ont déjà fait part de leur inquiétude de voir la société «démantelée» dans le cadre de la fusion. Dans ce contexte, l'Etat souhaiterait mettre en place une direction renouvelée une fois le nouveau groupe créé, rapportent Mediapart et Le Figaro. (avec AFP)

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