Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 4 septembre 2002
Développement durable

Le Plan d'action de Johannesburg adopté reste un « document assez général » selon les observateurs

Finalement assez décevant, le Plan d'action, principal document politique qui doit sortir du sommet de la Terre de Johannesburg, a été adopté dans la nuit de mardi à mercredi en séance publique après un dernier bras de fer sur l'accès aux soins pour tous et les droits de l'homme. Les délégués harassés faisaient part de leur soulagement à la sortie de la séance d'adoption. "Ce n'est pas un sommet historique comme l'avait été Rio, avec la première prise de conscience mondiale du problème de l'environnement", a commenté Philippe Roch, chef de la délégation suisse, ajoutant: "on a sauvé les meubles." Le Plan d'action, qui devait théoriquement concrétiser les quelque 2 500 recommandations prises il y a dix ans à Rio, reste "un document assez général", a-t-il convenu. Dans le Plan, la communauté internationale s'engage à réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion d'êtres humains sans eau potable ni assainissement adéquat. Elle s'engage seulement à "accroître substantiellement" la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique mondiale sans se fixer d'objectif en pourcentage ni d'échéance, contrairement à ce que souhaitaient les Européens. Sur les sujets au coeur du sommet - développement et environnement -, les négociations les plus difficiles ont porté sur l'aide financière des gouvernements du Nord aux pays du Sud et le démantèlement des subventions agricoles européennes et américaines qui, selon les pays pauvres, empêchent leurs produits d'accéder aux marchés des pays industriels. Finalement, les 143 pays en développement réunis dans le G-77 n'ont obtenu qu'une réaffirmation des engagements pris récemment par l'Union européenne et les Etats-Unis d'enrayer la baisse continue depuis plusieurs années de leur aide publique au développement et de discuter de la réduction de leurs subventions agricoles pendant trois ans "sans préjuger du résultat des négociations". Rappelons que onze associations d'élus locaux - dont l’AMF - avaient adopté une déclaration commune en vue du Sommet mondial. Elles "interpell(ai)ent l'Etat, l'Union européenne, les organismes intergouvernementaux notamment pour construire des politiques combinant harmonieusement croissance économique, progrès social et protection de l'environnement". Elles demandaient à l'Etat "de poursuivre et renforcer la décentralisation et de préserver l'autonomie fiscale des collectivités locales". A l'Union européenne, les associations demandaient "la reconnaissance de la coopération directe entre collectivités locales de pays différents comme outil privilégié du développement durable" et "de réserver une part significative du financement du développement pour appuyer les projets des collectivités territoriales européennes dans leur partenariat avec les collectivités du Sud et de l'Est". Enfin, ultime étape, le Plan d'action, fort de 65 pages et de 152 points, doit encore être approuvé formellement mercredi après-midi en séance plénière, ainsi que la déclaration politique. <scri

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