Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 27 février 2015
Élections

Départementales/régionales : les partis politiques appelés à faire des efforts sur la parité

« En 2014, la volonté des partis politiques n’a pas été assez forte pour éviter de perpétuer un partage très inégal du pouvoir à la tête des mairies et des intercommunalités, aujourd’hui dirigées respectivement à 84 % et 92 % par des hommes », dénonce le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) qui publiait hier son rapport sur « l’évaluation de la mise en œuvre des lois dites de parité dans le cadre des élections de 2014 ». A quelques semaines des élections départementales, le HCEfh appele donc les partis politiques à « se ressaisir »  pour faire progresser la parité à la tête des futurs départements et des futures régions, dont les assemblées seront, elles, élues en décembre prochain.
L'analyse des résultats électoraux de 2014 (municipales et communautaires, européennes et sénatoriales) montre « qu'à chaque fois qu'il y a des contraintes nouvelles, il y a incontestablement des progrès notables »  en matière de parité, a déclaré la présidente du Haut conseil, Danielle Bousquet, en présentant hier à la presse le rapport de son institution.
Ainsi, aux dernières municipales, la règle de stricte alternance entre femme et homme sur les listes, qui s'appliquait déjà aux communes de plus de 3 500 habitants, a été étendue à celles de 1 000 habitants et plus. Résultat : toutes tailles de communes confondues, la part de femmes dans les conseils municipaux est passée de 34,9% en 2008 à 40,3% en 2014.
« Mais lorsqu'il n'y a pas une forte volonté politique (...), la marche vers la parité se fait à pas de tortue, voire ne se fait pas », a poursuivi Danielle Bousquet. Ainsi, le partage du pouvoir reste très inégal à la tête des mairies et des intercommunalités, dirigées respectivement par seulement 16 % et 8 % de femmes.
Pour les élections départementales des 22 et 29 mars prochains et les élections régionales de décembre, l'enjeu en termes de parité va porter sur les têtes de l'exécutif et la répartition des postes de responsabilité, a souligné la présidente du Haut conseil. En effet, si le mode de scrutin fixé par la loi du 17 mai 2013, imposant des binômes paritaires, garantit des assemblées départementales composées de 50 % d’hommes et de 50 % de femmes, rien n’encadre l’élection de leurs excécutifs. De même, si les listes de candidats aux élections régionales sont obligatoirement paritaires, « les premières désignations de têtes de liste semblent indiquer que les femmes seront réduites à la portion congrue à la tête des régions », souligne le Haut conseil.
« Si les partis politiques ne s'organisent pas de manière plus volontariste (...) nous aboutirons à une forme de schizophrénie démocratique, a prévenu hier Danielle Bousquet. Il y aura des assemblées à peu près paritaires, mais toujours dirigées par un président et un vice-président ». Aujourd’hui, seulement « 6 conseils généraux sur 101 », et « une région sur 22 », sont présidés par des femmes, a-t-elle ajouté. Sur les têtes de listes déjà désignées pour les régionales, il y a « à l'UMP une femme sur six », et au Parti socialiste « une femme sur neuf », a-t-elle également précisé.
Le Haut conseil formule douze propositions afin d’améliorer les dispositifs favorisant la parité. Ainsi, il suggère « d’harmoniser les règles de rattachement d’un candidat (e) au Sénat à un parti ou un groupement politique qui ne l’a pas présenté (e) avec celles établies pour les candidat (e)s à l’Assemblée nationale »  ou encore « d’harmoniser les règles d’élection des bureaux des intercommunalités avec celles des bureaux des municipalités et des commissions permanentes des régions ». (Avec Afp)

Télécharger le rapport du Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2