Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 30 avril 2007
Décentralisation

Les communes du bord du Lac Léman et la région Rhône-Alpes se disputent la gestion des ports

Six communes et la région Rhône-Alpes se disputent la gestion des ports du Léman, aujourd'hui assurée par l'Etat. Evian, Excenevex, Meillerie, Nernier, Sciez et Thonon-les-Bains souhaitent acquérir la pleine propriété de leur domaine portuaire, comme prévu par les lois de décentralisation. En réponse, le président (PS) du conseil régional de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, vient d'annoncer que la région userait de son droit de préemption pour devenir propriétaire des sept ports concernés. La décision devrait être entérinée par le Conseil régional vendredi 4 mai. «Nous nous interrogeons sur les motivations réelles de la région, explique au Monde (28/4) l'adjoint au maire de Sciez, Christian Vignaud, président de l'Association des ports du Léman. On nous dit qu'il s'agit de préserver ce patrimoine collectif, d'assurer une gestion cohérente, un aménagement durable. Nous n'avons pas de leçon à recevoir si l'on parle de protection des sites! Ce sont les communes qui, avec le département, ont financé les opérations de reconquête des bords du lac. La région n'a pas versé 1 centime.» «Cette préemption n'est-elle pas simplement un moyen pour la région de récupérer les taxes portuaires jusqu'alors perçues par l'Etat?», s'interroge le maire d'Evian, Marc Francina, dont la commune a versé à ce titre 180.000 euros en 2006. «C'est une OPA inamicale devant laquelle nous ne resterons pas inactifs.» «Nous estimons que c'est à l'Etat d'être le garant de la protection des rives des lacs alpins, rétorque Sylvie Gillet de Thorey, vice-présidente du conseil régional. Mais, étant donné qu'il se désengage, nous devons prendre le relais. Nous n'avons pas de doute sur la volonté des maires de préserver leur rivage. Mais, demain, que se passera-t-il ? La pression foncière est très forte.» Quant aux taxes d'amarrage, la région estime qu'«elles pourraient aller dans un pot commun qui servirait, en concertation avec les maires, à la préservation des berges et des paysages». M. Vignaud propose une autre solution: «Nous ne demandons pas le transfert des ports, qui restent propriété de l'Etat, à condition que la région n'use pas de son droit de préemption.» Un statu quo qui ne semble pas à l'ordre du jour.c=http://www.upgradea

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