Maire-info
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Édition du mardi 17 janvier 2012
Culture

Un rapport préconise de redéfinir les missions des conservatoires afin de décloisonner et démocratiser l'apprentissage de la musique en France

A l’occasion de la remise, lundi 16 janvier 2012, du rapport de la mission de réflexion sur les méthodes d’apprentissage et de transmission de la musique présidée par Didier Lockwood, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, s’est rendu à Dammarie-les-Lys pour y visiter le Centre des musiques Didier Lockwood.
Le rapport, intitulé «Quelles méthodes d’apprentissage et de transmission de la musique aujourd’hui?», préconise de redéfinir les missions des conservatoires afin de décloisonner et démocratiser l'apprentissage de la musique en France.
«Les conservatoires, malgré une réelle ouverture aux esthétiques et aux genres musicaux divers, restent les garants de l’enseignement des musiques dites savantes classiques de tradition écrite», observe Didier Lockwood en préambule de ce rapport. Or, en raison de la «prédominance écrasante» de l’industrie musicale, «le désir musical des jeunes générations est pratiquement ciblé vers (de) nouvelles musiques de consommation»: pop, rap, rock, électro, chanson…, poursuit le musicien. «Le conservatoire pourrait, en les invitant à s’initier à la pratique de leur choix, permettre à ces jeunes – qui sont orphelins de leur patrimoine culturel musical – de s’y intéresser», estime-t-il.
Le rapport envisage aussi de transformer les conservatoires en «écoles des arts» afin de créer des passerelles entre les différentes disciplines artistiques. «Cette école des arts pourrait abriter, selon les cas et les situations, une EDAM (école des arts/musique), une EDAD (école des arts/Danse), une EDAT (école des arts/théâtre), une EDAP (école des arts plastiques), une EDAB (école des arts visuels), une EDAC (école des arts du cirque)», indique le rapport. Une charte commune de fonctionnement pédagogique serait établie au sein de ces structures.
Les futures EDAM abriteraient deux pôles: «Un pôle de musique dite classique, de tradition écrite» et «un pôle de musique dite populaire, de tradition orale», poursuit le rapport. Un «tronc commun» devrait permettre aux élèves de se former sur la base de l’ensemble des caractéristiques de ces deux pôles.
La définition de droits d’inscription fondés sur le quotient familial et la prise en compte de la situation individuelle des familles pour la mise en place de tarifs préférentiels «devraient être systématisées», estime par ailleurs le rapport.
Celui-ci préconise aussi de favoriser la complémentarité entre conservatoires, établissements scolaires, écoles associatives et pratiques amateurs.
Le rapport propose aussi le renforcement de la pratique chorale dès la maternelle et le développement des orchestres à l’école. Il suggère que des programmes musicaux dédiés aux genres auxquels les jeunes ont peu accès (classique, jazz, musiques du monde…) soient diffusés pendant les «temps morts» des emplois du temps scolaires.
Ont participé à ces travaux Claire Gibault, Bruno Mantovani, Jean-Claude Casadesus, David Grimal, Marie-Claude Segard, Andy Emler, Michel Jonasz, Manu Katché, Jean-Claude Perrot, Jean-Miguel Pire et Vincent Maestracci. Cette mission s’est appuyée sur l’audition de nombreux acteurs de la vie musicale, de représentants de l’enseignement spécialisé, des collectivités territoriales, des parents d’élèves.
Ils étaient chargés de réfléchir sur la diversification du public des conservatoires, par des approches pédagogiques fondées sur le décloisonnement des esthétiques, la valorisation de l’écoute et le développement des pratiques collectives.

Pour télécharger le rapport (PDF, 240 Ko), utiliser le lien ci-dessous.

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