Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 2 septembre 2016
Culture

Les festivals d'été échappent à la sinistrose post-attentats

Après l'attentat de Nice commis en plein cœur de l'été, bon nombre de maires ont été soumis à un dilemme : fallait-il ou non maintenir les festivals ou festivités sur leur territoire ? Chacun s'est positionné en fonction de la configuration des lieux et des forces de sécurité disponibles. De fait, les principales annulations ont surtout concerné les feux d'artifice (Collioure, Marseille, La Baule...) ou des grands rassemblements gratuits. A Lille, Martine Aubry, au nom du principe de précaution, a décidé d'annuler la Grande Braderie de Lille des 3 et 4 septembre à laquelle se pressent habituellement plus de deux millions de visiteurs : « Le volume de marchandises et la foule auraient été impossibles à contrôler », a précisé Martine Aubry.
En revanche, selon l'Association France Festivals, très peu de festivals ont fait machine arrière. A l'exception de Nice Jazz Festival et du festival du cinéma en plein air à la Villette en juillet, ou des plages musicales de Berck en août, la quasi totalité des festivals s'est tenue comme prévu. Avec, bien sûr, des mesures de sécurité draconniennes et renforcées dans tous les lieux. Deux exemples : à Confolens (Charente) dont le centre-ville a été totalement interdit pendant les trois jours du festival « Danse et musique du monde »  aux véhicules entre 16 h et 5 h du matin et où des blocs de béton ont été posés en des endroits stratégiques. A Royan (Charente-Maritime), le festival d'art pyromodélique a donné lieu à un impressionnant dispositif de sécurité, 150 hommes mobilisés contre seulement 20 lors de l'édition précédente.
Est-ce le besoin d'exorciser et de partager des moments forts en dépit des menaces ? Toujours est-il, et c'est une bonne surprise, que les festivaliers ont répondu présents. Mieux, les grands rassemblements qui pouvaient constituer un danger potentiel affichent tous des résultats impressionnants, parfois records : 280 000 entrées pour les Vieilles Charrues, 200 000 pour Solidays, 187 000 pour le festival d'Avignon (le « off »  enregistre même une hausse de 40 % de sa billetterie!) ou bien encore 145 000 pour les Francofolies. En règle générale, les festivals, rodés depuis des années, ont un savoir-faire en matière de sécurité de nature à rassurer les spectateurs. Pour autant, les mesures de securité supplémentaires ont entraîné des surcoûts susceptibles de fragiliser à l'avenir certains événements, malgré le fonds de soutien de 14 millions d'euros attribué cette année par le ministère de la Culture. Les Eurockéennes de Belfort ont ainsi déboursé 130 000 euros supplémentaires dans la sécurité, Rock en Seine 200 000 euros.
T.G.

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