Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 10 novembre 2017
Commerce

Commerces : l'Insee confirme les importantes « inégalités territoriales »

Dans une étude publiée en début de semaine sur la situation des commerces sur le territoire français, l’Insee constate, sans surprise, que l’accessibilité des magasins du quotidien est « moins bonne »  dans les communes rurales que dans les communes urbaines : « à une densité de population plus faible s’ajoute un nombre inférieur de commerces par habitant ». Ainsi, les communes rurales comptent deux fois moins de magasins par habitant que les communes urbaines et seulement 12 % des points de vente y sont implantés, soit 28 magasins pour 10 000 habitants en moyenne.
Si « les boulangeries, les petites surfaces, les boucheries et charcuteries sont aussi nombreuses [au prorata de la population] à la campagne qu’en ville », on ne peut pas en dire autant des équipements à la personne qui sont particulièrement faiblement représentés à la campagne où l’écart rural-urbain culmine.
Cependant, ce sont les communes rurales périurbaines – qui regroupent plus des quatre cinquièmes de la population rurale – qui sont les moins bien dotés en magasins. En effet, elles ne concentrent que 22 points de vente pour 10 000 habitants quand les communes rurales hors de l’influence d’une ville en comptent 55. « À l’exception des équipements de la personne, le nombre de points de vente par habitant est similaire dans les communes urbaines et dans ces communes rurales les plus éloignées des villes », constate l’Insee. À l’inverse, « dans les communes rurales périurbaines, le nombre de magasins par habitant est très inférieur à celui des communes urbaines ».
Reste que 26 % des ruraux habitent dans une commune où il n’y a aucun commerce, un chiffre en « très légère »  augmentation en cinq ans.
Concernant la proximité des commerces, là aussi les inégalités existent. L’Insee estime que neuf habitants des villes sur dix se trouvent ainsi à moins de 600 mètres d’un commerce à vol d’oiseau (les pharmacies et les boulangeries étant les plus proches suivies par les petites surfaces alimentaires, les boucheries, les fleuristes…) alors que la moitié de la population rurale réside à plus de 2,2 km d’une boulangerie à vol d’oiseau, plus de 3,4 km d’une supérette et plus de 3,8 km d’une boucherie-charcuterie. Pour aller chez le fleuriste, le marchand de journaux, les magasins d’habillement et d’optique ou encore au supermarché, la moitié des ruraux doivent parcourir plus de 6 km.
Par ailleurs, l’implantation des magasins révèle également différents clivages géographiques. « Comme pour l’évolution de la population, l’emploi dans le commerce de détail est plus dynamique sur les littoraux atlantique et méditerranéen, dans la région parisienne et la vallée du Rhône. Le petit commerce reste par ailleurs plus développé dans le quart sud-est, à l’inverse de la région parisienne et des départements septentrionaux », souligne l’Insee.
Autre source de différence territoriale, le phénomène de « métropolisation »  s’est traduit par « une croissance plus vive de l’emploi dans l’alimentaire et les équipements de la personne au sein des grandes villes », observe l’Insee qui rappelle que, dans les villes petites et moyennes, l’emploi dans le commerce de détail est « atone »  alors que la grande distribution y « occupe une place plus importante dans le commerce alimentaire que dans les grandes métropoles ».

Télécharger l’étude.

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