Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 23 février 2016
Agriculture

L'État et la région Bretagne signent un plan pour l'avenir de la filière porcine

L’État et la région Bretagne ont signé hier à Rennes « un plan pour l’avenir de la filière porcine », exsangue dans l’Ouest de la France, la région s’engageant notamment à mobiliser 30 millions d’euros destinés à la modernisation des élevages en 2016. « On a combiné les outils à la disposition de l’État avec ceux de la région », s’est félicité le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui a paraphé le texte à la préfecture de région avec le président (PS) du conseil régional, Jean-Yves Le Drian, également ministre de la Défense, après une réunion « constructive, indispensable », selon ce dernier, avec des représentants des syndicats agricoles, de l’industrie ou de la grande distribution.
Outre les 30 millions d’euros, qui pourront être versés sous forme de subventions, de prêts ou de garanties permettant aux éleveurs de lever des fonds auprès des banques, la région mise sur de « nouveaux outils pour faciliter l’installation »  d’éleveurs. Elle a ainsi annoncé « un projet de création d’un fonds de prêt d’honneur »  doté par elle-même « de 1,5 million d’euros pour aider les jeunes à constituer leur capital de départ ».
Pour sa part, Stéphane Le Foll a rappelé les engagements de l’État destinés à soulager les trésoreries des exploitations, dont la baisse de sept points des cotisations sociales des agriculteurs et l’année blanche sur les cotisations sociales pour les agriculteurs ayant dégagé des revenus très faibles en 2015 (lire Maire info du 18 février).
Cette mesure de baisse des charges sociales se chiffre au niveau national à 500 millions d’euros et s’ajoute aux mesures prises dans le cadre du plan de soutien à l’élevage de 700 millions d’euros.
Pour la seule région Bretagne, a souligné Stéphane Le Foll, les baisses de charges annoncées par le Premier ministre, cumulées aux baisses précédentes, « c’est 64 millions d’euros par an qui viennent en appui à la compétitivité des secteurs agricoles bretons ».
Dans leur texte, l’État et la Région appellent aussi la profession à se mobiliser pour mener des « chantiers indispensables »  visant à « l’amélioration directe de la rémunération des exploitants », proposant aux professionnels « une feuille de route ».
Il s’agit notamment d’assurer « une meilleure rémunération sur le marché intérieur et international »  et « poursuivre l’amélioration de la compétitivité de chaque maillon de la filière ».
Pour sa part, l’État, a rappelé le ministre de l’Agriculture, a saisi la Commission européenne sur un projet rendant obligatoire l’étiquetage de l’origine des viandes. « Ce projet de décret vise l’étiquetage des produits transformés par les entreprises qui en France transforment de la viande d’origine française », a bien précisé le ministre.
Sur cette question de l’étiquetage et de la traçabilité des produits transformés, on a « deux mois devant nous pour avoir un retour au niveau européen », a souligné Stéphane Le Foll.
« Il y un avenir pour la filière porcine française et la filière bretonne », ont martelé les deux ministres, dont les domiciles ont été visés dimanche soir par des agriculteurs en colère. Depuis plusieurs semaines, les éleveurs multiplient les actions – blocages de routes, de plateformes de la grande distribution, de centres commerciaux – pour réclamer une meilleure rémunération de leurs produits. (AFP)

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