Édition du vendredi 19 avril 2024

Jeunesse
Ce qu'il faut retenir du discours de Gabriel Attal sur la lutte contre la violence des jeunes
Le Premier ministre, dans un discours prononcé hier à Viry-Châtillon, a donné les pistes qu'il entend proposer à la réflexion pour endiguer la violence dans la jeunesse, et exige que la concertation ait abouti dans huit semaines, « pas une de plus ». 

Gabriel Attal a clairement voulu donner à son discours une totalité de fermeté et certaines mesures qui ont été évoquées hier, comme un retour partiel sur l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, vont certainement provoquer de virulents débats. Mais pour le Premier ministre, la situation exige des mesures fortes. Après plusieurs drames survenus en quelques semaines et impliquant de très jeunes gens – voire des mineurs –, dont le meurtre de Shamseddine, à Viry-Châtillon, ou plus récemment celui d’un jeune homme de 22 ans, à Grande-Synthe, dont les auteurs sont apparemment des mineurs, Gabriel Attal a eu des mots forts : il a dénoncé un « déchaînement de violence », une « spirale » – « Comment accepter cette spirale, ce déferlement, cette addiction d’une partie de nos jeunes à la violence ? ». 

« Cinq causes »

La Premier ministre a insisté sur le fait que cette « addiction à la violence » ne touche qu’une minorité de jeunes, mais il a cité des chiffres inquiétants : « Alors qu’ils ne représentent qu’un Français sur 20, les adolescents de 13 à 17 ans représentent un mis en cause sur 10 pour coups et blessure, 1 sur 5 dans les trafics de drogue, 1 sur 3 dans les vols avec arme ». Ces jeunes impliqués dans une délinquance de plus en plus violente, « tous les maires (…) les connaissent, (…) ils sont quelques-uns, quelques dizaines parfois, tout au plus, dans un quartier ou une ville. C’est ceux-là que nous devons accompagner, rattraper, et enfin malheureusement, sans jamais trembler, que nous devons sanctionner. »

Gabriel Attal a dressé une liste des « cinq raisons principales » qui expliquent « l’affaissement de l’autorité » dans le pays. 

En premier lieu, le rôle des parents. S’il reconnaît qu’il y a « des parents sincèrement débordés », il a fustigé « les parents qui ne tiennent pas leurs enfants, qui n’assument pas leurs responsabilités ». Deuxième cause : les écrans, qualifiés de « catastrophe éducative et sanitaire », et maintenant de « catastrophe sécuritaire », au regard du rôle que les réseaux sociaux ont joué dans les émeutes de l’été dernier. 

Gabriel Attal a ensuite désigné « l’entrisme d’idéologies contraires à la République », notamment « l’entrisme islamiste », qui « nous teste, interroge notre capacité à résister à (ses) assauts ». Enfin, il a identifié « le repli sur soi » et « l’individualisme forcené » qui font que « la règle commune devient accessoire », d’une part. Et, d’autre part, le « pas de vague généralisé », c’est-à-dire la faiblesse des pouvoirs publics et le fait de fermer les yeux face à certains comportements, « une forme d’abandon et de renoncement ». 

Dans cette présentation, le Premier ministre a manifestement choisi d'éviter toute référence à la situation sociale des quartiers populaires, au chômage et à la pauvreté qui ronge certains de ces quartiers.

Relancer l’internat

Face à ces comportements, « la République contre-attaque », a répété plusieurs fois Gabriel Attal dans ce qui semble être une allusion, pas forcément très heureuse, à une célèbre saga de science-fiction. 

Il se dit déterminé à « prendre le mal à la racine » et se donne pour cela « huit semaines, pas une de plus » : c’est le temps que devra prendre la « concertation » qui va être organisée en « mettant tout le monde autour de la table » – mais le Premier ministre n’a pas précisé qui. Un « point d’étape » aura lieu dans quatre semaines pour annoncer de premières mesures. Si ce calendrier est respecté, les premières mesures seront donc annoncées mi-mai, et les conclusions définitives de la concertation, mi-juin. 

Le chef du gouvernement n’a donc pas fait d’annonces, hier, mais seulement expliqué les pistes sur lesquelles il souhaite que la concertation se déroule.

Ces pistes s’articulent autour de « trois axes » : celui des parents, des écrans et des séparatismes, d’abord ; celui de la réponse pénale, ensuite ; celui de « l’accompagnement », enfin. 

Premier axe : le Premier ministre souhaite faire en sorte que les enfants « soient accueillis à l’école en continu, toute la journée », « entre 8 h et 18 h », car « à 12 ou 13 ans on n’a rien à faire dans la rue dans la journée ». Cette mesure semble donc spécifiquement dédiée aux collégiens, mais il se posera certainement, lors de la concertation, la question de l’accompagnement périscolaire dans le primaire. Par ailleurs, pour « rattraper » un jeune « avant qu’il tombe vraiment dans la délinquance », Gabriel Attal compte sur les internats, rappelant qu’il y a « des dizaines de milliers de places en internat qui restent désespérément vides ». Les internats sont « une opportunité pour couper un jeune de ses mauvaises fréquentations ». Le Premier n’a pas dit, en revanche, quel sera l’accompagnement financier de l’État vis-à-vis des familles sur ce plan. 

Il a également fait des propositions à l’égard des « parents démissionnaires » : les « réprimer plus largement et plus sévèrement », les condamner, en cas de manquements, « à des peines d’intérêt général ». Il a repris l’idée évoquée après les émeutes de « faire payer aux parents les réparations » des dégâts commis par des jeunes, mais en précisant que l’État « viendra désormais chercher les deux parents pour payer », y compris un père qui aurait déserté le foyer. 

Sur les écrans, Gabriel Attal s’est dit déterminé à « faire appliquer » la loi Marcangeli, promulguée en juillet dernier, qui fixe la majorité numérique à 15 ans. Il a également annoncé que le gouvernement va soutenir la proposition de loi LR actuellement en discussion (lire Maire info du 8 avril) qui vise à interdire l’usage du smartphone dans les crèches et même chez les assistantes maternelles. « Éventuellement nous irons plus loin », a déclaré Gabriel Attal. 

Sur « l’entrisme islamiste », le chef du gouvernement a dit vouloir être « intraitable » et souhaiter accentuer la surveillance notamment sur les clubs de sport. Il va demander au ministre de la Justice de prendre une circulaire pour que le fait d’agresser quelqu’un « en raison du non-respect de principes religieux » soit reconnu comme une circonstance aggravante. Reste à savoir si cette circonstance aggravante est prévue par la loi, ce qui est loin d'être certain, et demanderait alors une modification législative avant toute circulaire. 

Il convient aussi, a poursuivi le Premier ministre, d’accentuer la lutte contre la drogue, « mère de toutes les délinquances ». Un « nouveau plan stup » va être présenté « dans les prochains jours ».

Sanctions

Sur le terrain de la sécurité à l’école, Gabriel Attal a annoncé le renforcement de la sécurisation des établissements les plus sensibles : « 350 établissements seront accompagnés prochainement ». Lors des deux réunions du comité des élus locaux sur la sécurité dans les écoles tenues l’an dernier par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation nationale, l’AMF avait insisté sur la nécessité d’un accompagnement technique et financier des communes pour faire face à cet enjeu.

Dans les écoles primaires, les « cours d’empathie », actuellement expérimentés dans 1 500 écoles, seront généralisés à la rentrée. La règle consistant à exiger que les élèves se lèvent à l’entrée du professeur va également redevenir obligatoire. Le gouvernement va, par ailleurs, instaurer « dès la rentrée prochaine » des « commissions éducatives » à l’école primaire. Ces commissions, qui n’existent actuellement que dans le secondaire, ont pour rôle de trouver une solution quand un jeune « ne respecte pas ses obligations scolaires ou a un comportement inadapté », explique le site Service-public.fr. Ce ne sont pas des conseils de discipline, puisqu’elles ne peuvent pas prononcer de sanction. Gabriel Attal ne semble pas au fait de ce détail, puisqu’il a expliqué que les commissions éducatives dans le primaire permettront de prononcer « des sanctions adaptées ». 

Une autre mesure qui va certainement faire couler beaucoup d’encre : Gabriel Attal souhaitent que les élèves les plus perturbateurs « se voient sanctionnés sur leur brevet, leur CAP ou leur bac, et qu’une mention soit apposée sur leur dossier Parcoursup ». Et pour éventuellement voir effacer cette mention, il faudra que le jeune réalise des « activités d’intérêt général » et « se tienne à carreau ». Cette mesure, qui consiste à « marquer » une jeune d’une mention qui le suivra pendant toute sa scolarité, voire plus, suscitera certainement de vifs débats lors de la concertation. Quelles seront ses modalités ? sa proportionnalité ? quelle sera la durée d'inscription de cette « mention » dans le dossier d'un jeune ? Le Premier ministre n'a donné aucune réponse à ses questions dans son discours.

Réformer à nouveau l’ordonnance de 1945 ?

Sur le plan pénal, le Premier ministre a salué la réforme de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs portée pendant le précédent quinquennat, estimant qu’il s’agissait d’une avancée « sans précédent et considérable », mais qu’il faut maintenant « aller plus loin ». 

Outre les nouvelles « mesures d’intérêt éducatif », qui seront le pendant des travaux d’intérêt général pour les jeunes de moins de 16 ans, déjà annoncées en janvier, et qui entreront en vigueur « dès la rentrée des vacances de printemps », le Premier ministre souhaite « une impunité zéro » pour les mineurs délinquants, « une sanction immédiate ». Il propose donc la création d’une mesure de « composition pénale sans juge », dès 13 ans, pour que la sanction soit « plus rapide ». 

Par ailleurs, il a chargé le Garde des sceaux de « réfléchir » à l’opportunité de créer une « comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans », de façon que les jeunes mineurs « soient sanctionnés immédiatement, comme des majeurs ». De plus, il se pose la question de savoir si « des atténuations à l’excuse de minorité sont possibles et souhaitables », et annonce ouvrir le débat sur ce sujet. 

Il s'agirait là d'une réforme profonde de la justice des mineurs, qui appelle de très nombreuses questions. En particulier, il faudra que le gouvernement précise la signification de l'expression « sanctionnés immédiatement, comme des majeurs ». Est-ce simplement une volonté d'accélérer les sanctions pour les rendre plus efficaces, ou s'agit-il d'un alignement des peines sur celles des majeurs ? 

Sur le sujet de l’accompagnement, enfin, le Premier ministre a été nettement moins disert, insistant simplement sur le rôle des CPRAF (cellules départementales de suivi pour la prévention de la radicalisation et l’accompagnement des familles), qui réunissent État, élus, procureurs et associations.

Toutes ces propositions, a conclu Gabriel Attal, ne sont qu’un « point de départ », qu’il est prêt à « enrichir, amender, en ajouter ». Ce sera l’objet des discussions qu’il veut avoir très rapidement avec « les forces politiques et les parlementaires » dans les jours qui viennent, et de la vaste concertation de huit semaines qui, on peut l’espérer dans la mesure où le Premier ministre a plusieurs fois évoqué le rôle des maires, inclura les associations d’élus. 




Transition écologique
Un guichet unique pour les projets liés à la transition écologique
Ademe, Cerema, ANCT, OFB, Agences de l'eau… Autant de sigles et d'opérateurs, autant d'appels à projets et de sources de financement dans la jungle desquels les élus locaux se perdent souvent. L'État veut leur simplifier les choses, non pas en les fusionnant, mais en constituant un guichet unique portant le nom de « Mission adaptation », dont les contours restent encore flous.

En attendant le dévoilement du nouveau plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a tenu à donner un apéritif aux élus locaux : un guichet unique pour tous leurs projets visant à préparer leurs collectivités aux « + 4 degrés » de température moyenne annoncé par le GIEC à l’horizon 2100. Hier, six opérateurs de l’État ont ainsi signé avec le ministère une charte fondant la « mission adaptation », un regroupement qui devrait permettre de faciliter l’accès aux ressources et financements dont ils sont dépositaires.

« La mission est née des groupes de travail autour du PNACC avec les élus, qui nous disaient qu’il leur était compliqué de comprendre toute l’offre d’ingénierie entre les différents opérateurs de l’État », a expliqué Baptiste Perrissin-Fabert, directeur général délégué de l’Ademe.

Parmi cette « équipe de France de l’adaptation », selon les mots du ministre, l’Ademe, le Cerema, l’Agence nationale de cohésion des territoires (ANCT), l’Office français de la biodiversité (OFB) et les agences de l’eau, ainsi que Météo France qui a présenté un nouvel outil très utile et « gratuit », Climadiag commune. Celui-ci permet d’estimer, commune par commune, les effets attendus du réchauffement climatique en termes de moyennes et d’extrêmes météorologiques : précipitations par saison, jours de risque d’incendie de forêt, de fortes pluies, de gel et de canicules…

« Cet outil permettra non seulement à prévoir mais aussi à montrer et expliquer aux citoyens à quoi s’adapter et quand », a expliqué la PDG de Météo France, Virginie Schwarz.

Car « il faut désormais changer de méthode et avoir le réflexe systématique, quand on construit un bâtiment ou pour n’importe quelle action publique, de penser en référentiels pas actuels mais futurs », comme l’a affirmé lors d’une table-ronde précédant la signature François Thomazeau, chercheur en finances locales à l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE).

Le préfet comme relais de la mission

Les modalités d’organisation et de fonctionnement de la « mission adaptation » restent encore assez floues. On sait pour l’instant qu’elle « s’appuiera sur les préfets de département », en leur qualité de délégués de l’ANCT : « Les collectivités pourront le solliciter ou se tourner directement vers la mission », a déclaré Baptiste Perrissin-Fabert. Côté collectivités, il faudra désigner un « chargé de mission » qui pourra bénéficier d’une formation pour « l'aider à identifier le besoin de (ces dernières) et ensuite l'inscrire dans une trajectoire d'adaptation au changement climatique », a indiqué Baptiste Perrissin-Fabert.

Ceux-ci pourront être trouvés parmi les différents chefs de projet Action coeur de ville, Petites villes de demain ou Villages d’avenir, qui seront « accompagnés et formés », a précisé Agnès Reiner.

Toutefois, cet accompagnement restera cette année au stade de l’expérimentation, et pour l’instant, seul un certain nombre de « territoires pilotes » pourront bénéficier de l’accompagnement de la mission adaptation, parmi lesquels ceux qui ont été récemment le plus impactés par les effets déjà visibles du réchauffement climatique : le Pas-de-Calais et ses inondations, les Pyrénées-Orientales et sa sécheresse…

Il n’a donc pas été précisé dans quelle mesure et à quel horizon les autres collectivités pourront saisir la mission via le préfet, ce qui devrait être détaillé dans la présentation à venir du PNACC. La mission n’aura en tout cas aucun moyen financier supplémentaire, il s’agira d’agents des différents opérateurs, « à la fois au niveau national et en régions », pour coller au plus près des différentes réalités de terrain, a expliqué Pascal Berteaux, directeur général du Cerema.

En écho à cette faible mobilisation au niveau des moyens, le ministre Christophe Béchu a confirmé qu’il n’y aura pas d’augmentation du Fonds vert l’an prochain, mais qu’il serait « sanctuarisé au niveau de 2023 », soit deux milliards d’euros, après avoir « caressé l’espoir qu’il passe à 2,5 milliards ». Même si le diable est dans les détails et qu’en crédits de paiement, seul 1,625 milliard aura été distribué sur 2023 et 2024 (lire Maire info du 14 mars 2024).

Le ministère n’est pas non plus rentré dans ces importantes précisions dans le bilan, publié hier, du Fonds vert en 2023 : 10 689 projets financés pour 17 000 demandes, et la totalité du fonds attribuée en 2023, dont 250 millions d’euros (hors ingénierie) fléchés vers des projets d’adaptation au changement climatique.

Lire le bilan du Fonds vert.




Mobilité durable
Politique vélo : un appel à projets de l'Ademe pour booster les aménagements cyclables en dehors des grandes villes
L'Ademe a dévoilé hier les 184 premiers lauréats de son appel à projets « AVELO 3 » qui vise à accompagner des territoires peu et moyennement denses dans la définition et la mise en œuvre de leur politique cyclable.

« L’engagement des différentes collectivités, chacune avec ses spécificités, confirme que le vélo est considéré par nos concitoyens et leurs représentants locaux comme l’une des solutions de mobilité clefs pour amorcer la transition écologique de nos déplacements quotidiens et pour réduire les inégalités sociales et territoriales », peut-on lire dans le communiqué de presse diffusé hier par l’Ademe. 

Il y a un an, le gouvernement présentait son « Plan vélo-marche » pour « doubler notre réseau cyclable d’ici 2030 » (lire Maire info du 9 mai 2023). L’appel à projets AVELO constitue l’un des outils fourni par l’État pour atteindre cet objectif et ce pas uniquement dans les zones urbaines. 

Dans une étude de l’association Vélo & territoires, on souligne que « la pratique urbaine » est « bien installée » et « progresse fortement en semaine » tandis qu’en milieux rural et périurbain la pratique est « plus fragile » (lire Maire info du 5 janvier 2023).

Ainsi, pour accompagner ces territoires plus « fragiles » dans leurs politiques de développement du vélo, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et l’Ademe ont lancé en septembre 2023 le programme CEE AVELO 3 visant à accompagner 350 nouveaux territoires peu et moyennement denses.

Quelques mois plus tard, l’Ademe a déjà retenu 184 territoires qui vont pouvoir bénéficier de cette aide. Il « s’agit de territoires ruraux, péri-urbains et urbains peu denses, représentant (hors départements et régions lauréats) près de 6 millions d’habitants et toutes les régions métropolitaines et les Outre-Mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Nouvelle- Calédonie et La Réunion) ».

Les projets de ces premiers lauréats seront accompagnés techniquement et financièrement à hauteur de17 millions d’euros sur les 37 millions au total dédiés au programme Avelo 3.

Expérimentation de services vélo, recrutement de chargé de mission…

Quels sont les projets qui ont été sélectionnés à l’occasion de cette première vague ? Selon l’Ademe, « les projets retenus comportent pour près de 83 % d’entre eux des études de planification des aménagements cyclables ». 

Il faut rappeler que dans le cahier des charges il est indiqué que seules les collectivités dotées d’un schéma directeur cyclable peuvent prétendre à ces aides à moins de finaliser un schéma directeur pendant la durée du projet. C’est pourquoi, de manière plus minoritaire, « 36 % des demandes concernent uniquement la réalisation d’un schéma directeur cyclable ou d’un schéma des mobilités actives : beaucoup de territoires sont donc au stade de la construction de leur politique cyclable ». 

Enfin, 60 % des projets retenus proposent l’expérimentation de services vélo (location, partage, réparation et entretien…) ; 67 % la mise en place d’animations et la promotion de politiques cyclables et 37 % le recrutement de Chargé de mission. 

L’Ademe souligne aussi que « 23% des lauréats ont fait une demande de financement pour un projet global (étude, service, communication, chargé de mission) » ce qui traduit selon elle « l’ambition des collectivités à développer le vélo sur leur territoire ».

69 communes sélectionnées 

Si seulement 36 % des demandes concernent uniquement la réalisation d’un schéma directeur cyclable, on peut deviner que le nombre de petites communes ne sera pas majoritaire dans la liste des lauréats dévoilée hier. En effet, pour réaliser ce schéma directeur cyclable il faut pouvoir disposer en amont de moyens d’ingénierie pour monter ces projets, ce que les plus petites communes n’ont pas. Elles sont donc présentes dans cette première vague de lauréats mais davantage grâce à la mutualisation. 

Ainsi, beaucoup de communauté de communes ou d’agglomération vont pouvoir bénéficier de l’accompagnement de l’Ademe. Sur les territoires retenus, 75 sont des communautés de communes ou d’agglomération, 19 départements, 3 métropoles, 5 régions, 69 communes, 4 agglomérations, le reste étant des pôles d'équilibre territoriaux et ruraux (PETR), syndicat mixte, ou autres collectivités comme de Corse ou la collectivité européenne d’Alsace. On retrouve cependant aussi des petites communes comme Oraison (5 854 habs), Ossu, (2 356 habs), Saint-Désir (1 690 habs) ou encore Mesnil-Roc'h (4 422 habs). 

Le second appel à projets est ouvert !

166 nouveaux territoires doivent être sélectionnés dans cette deuxième vague. L’appel à projets AVELO 3 « s’articule toujours autour de 4 axes pour soutenir la construction d’une stratégie de développement d’aménagements cyclables, l’expérimentation de services vélo, l'animation et la promotion de politiques cyclables et le recrutement de Chargé(e)s de mission "vélo" ». 

L’appel à projets est ouvert du 18 avril 2024 au 18 juillet. Deux webinaires de lancement sont prévus pour connaitre en détail les modalités de candidature : le 29 avril de 14h à 15h le 14 mai de 14h à 15h. Pour toutes questions relatives au programme, les collectivités sont invitées à contacter l’équipe AVELO 3 sur : aapavelo3@ademe.fr.

Lien pour déposer sa candidature. 
 




Sports
8,8 millions de licences sportives annuelles ont été délivrées en 2022
Après la crise sanitaire, le monde du sport semble avoir retrouvé son dynamisme dans les territoires. Une étude de l'Insee publiée cette semaine montre que le nombre de licences délivrées par les fédérations sportives olympiques a considérablement augmenté.

En 2022, 8,8 millions de licences annuelles ont été délivrées dans les 32 fédérations françaises organisant la pratique des sports représentés aux Jeux olympiques d’été, soit une licence annuelle pour sept habitants. C’est le principal résultat mis en lumière par une étude de l’Insee publiée mardi dernier. 

À une centaine de jours maintenant du début des Jeux olympiques et paralympiques, ces statistiques apparaissent comme très positives concernant la pratique sportive des Français. Rappelons que président de la République a décidé de dédier la Grande cause nationale 2024 à la promotion de l'activité physique et sportive. 

Le nombre de licenciés s’établit au même niveau qu’en 2017. « Après une stabilité entre 2017 et 2019, le nombre de licences avait fortement baissé au plus fort de la crise sanitaire liée à l’épidémie du covid-19 (-14 % entre 2019 et 2021), avant de rebondir entre 2021 et 2022 (+ 16 %) », peut-on lire dans l’étude. Le retour de la pratique en clubs serait donc une réalité avec, certes, des disparités selon les territoires et les communes. 

Licences et territoires 

La première constatation faite par les statisticiens est d’ordre géographique. En effet, « le nombre de licences dans les fédérations olympiques d’été est plus élevé dans les régions de l’ouest de la France métropolitaine, plus particulièrement dans les départements situés sur la façade atlantique : l’ouest de la Normandie, la Bretagne, les Pays de la Loire et jusqu’au sud de la Nouvelle-Aquitaine ». 

Plus globalement, parmi les régions où l’on compte le plus de licenciés on retrouve évidemment l’Île-de-France (1,5 million de licences) mais aussi l’Auvergne-Rhône-Alpes (1,1 million) et la Nouvelle-Aquitaine (0,9 million). Le nombre de licenciés est cependant plus faible en Guyane et à Mayotte (respectivement 19 500 et 22 400), ce qui, précisent les auteurs, est « en lien avec le nombre d’habitants ».

Le nord et l’est de la France (à l’exception du Bas-Rhin) sont les territoires où l’on recense le moins de licences sportives, tout comme sur le pourtour méditerranéen, en Corse et dans les départements d’outre-mer (DOM) en général.

Une autre différence territoriale est mise en avant dans l’étude : « Le nombre de licences par habitant est plus élevé dans les communes urbaines à densité intermédiaire et dans les communes rurales périurbaines ». Les auteurs de l’étude rapprochent ce résultat avec « la plus grande présence dans ces territoires de familles et d’enfants » qui sont en effet les « principaux détenteurs de licences ». 

Cependant, il est surprenant de noter que, à l’inverse, « les résidents des communes urbaines denses détiennent 33 % des licences annuelles de fédérations olympiques d’été, alors qu’ils représentent 38 % de la population, soit un nombre de licences par habitant inférieur à la moyenne ». On peut supposer sur ce point que l’offre sportive dans ces communes est très variée et que, par conséquent, les licences annuelles dans une fédération peuvent être concurrencées par des inscriptions dans des salles de sport, par exemple, ou encore dans des structures privées. 

Spécificités régionales dans le sport 

À chaque territoire, son sport. Le golf, la natation et le tennis ont davantage le vent en poupe « dans les territoires à dominante urbaine ». « À l’inverse, les licenciés d’équitation et de rugby sont plus souvent présents dans les espaces ruraux ». « Parmi les plus petites fédérations olympiques d’été, le hockey sur gazon, le taekwondo et l’escrime sont relativement plus développés dans les communes urbaines. Au contraire, le cyclisme, le tir à l’arc et le canoë-kayak sont relativement plus présents en zone rurale ».

L’étude met aussi en avant les spécificités sportives de certaines régions qui ont un impact sur le taux des licences enregistrées. Le rugby, « très répandu en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine », comptabilise respectivement 12 et 11 licences pour 1 000 habitants, « soit deux fois plus qu’au niveau national. » « Le basketball est également deux fois plus présent dans les Pays-de-la-Loire (16 licences pour 1 000 habitants, contre 8 au niveau national) à l’instar du handball à Mayotte (12 contre 7). La voile est trois fois plus pratiquée en Bretagne (12 contre 4) et le tir l’est quatre fois plus en Corse (17 contre 4) ».

Enfin, il est intéressant de noter que, en plus des fédérations sportives olympiques d’été et d’hiver, « les 54 fédérations sportives unisports non olympiques ont délivré 1,7 million de licences en 2022, soit 25 licences pour 1 000 habitants ». La pétanque, la randonnée pédestre et le karaté sont les trois principales fédérations non olympiques. « D’autres fédérations, plus confidentielles, sont très spécifiques à certaines régions. Ainsi, le sauvetage et secourisme est très présent à Mayotte et en Guadeloupe (respectivement 7 et 4 licences pour 1 000 habitants), le cyclotourisme en Bretagne, la pelote basque en Nouvelle-Aquitaine, le rugby à XIII en Occitanie et le vol libre (parapente, deltaplane, etc.) en Auvergne-Rhône-Alpes ».


Consulter l'étude dans son intégralité. 




Services publics
La Poste expérimente des bureaux de poste itinérants en zone rurale
Pour « dynamiser sa présence au cœur des zones rurales », La Poste lance ce jour des bureaux de poste itinérants dans cinq départements, sous la forme de camions jaunes amenés à sillonner des territoires isolés de France hexagonale.

Entre 2016 et 2022, la fréquentation des guichets de La Poste a diminué de 52 %. En 2008, 18 milliards de lettres étaient distribuées alors qu’en 2023 ce ne sont plus que 6 milliards de missives qui passent entre les mains des facteurs. Auditionné l'année dernière par la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation de l'Assemblée nationale, Philippe Wahl rappelait que malgré cette mutation et « une perte de chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros », la stratégie de La Poste est « de rester investie dans les territoires » et non pas de « gérer un repli ou une fuite à l’anglaise ».

Rappelons que le Contrat de présence postale territoriale pour la période 2023-2025, signé en février 2023 entre La Poste, l'Etat et l'AMF , prévoit aussi l'ouverture de 1 000 bureaux de poste le samedi ou le jour du marché en semaine, une demande récurrente de l’AMF. « Nous avons 7 500 bureaux de poste dont environ 1 500 qui ne sont pas ouverts le samedi, et nous allons massivement les ouvrir pour montrer aux gens que La Poste cherche à ouvrir lorsqu’il y a de l’affluence », avait alors indiqué Philippe Wahl.

Pour donc « rester investi dans les territoires », La Poste expérimente une nouvelle formule. « C'est la reprise d’un concept ancien de La Poste », qui date des années 1960-70, quand « le fourgon de La Poste – le HY jaune de Citroën — allait à la rencontre des Français sur leurs lieux de travail, ou l’été à la plage, au camping, etc.», a raconté Nathalie Collin, la directrice générale adjointe Grand Public et Numérique de La Poste, à Ouest-France dans une interview.

Expérimentation 

Cette expérimentation lancée vendredi à Champosoult (Orne) sera opérationnelle mardi 23 avril dans trois départements - l'Orne, la Creuse et la Haute-Marne - et samedi 27 dans le Gers et le Jura, peut-on lire dans un communiqué transmis à l'AFP. Ces cinq camions jaunes Renault circuleront pendant un an et devraient permettre de toucher 13 000 habitants dans 40 communes. Budget de l'expérimentation : un million d'euros, a dévoilé Nathalie Collin.

Dans ces bureaux itinérants, les usagers pourront acheter des produits postaux, affranchir des lettres, colis et recommandés, souscrire aux services séniors, accéder aux offres de téléphonie et Internet mais aussi réaliser des opérations bancaires pour les clients de La Banque postale et prendre rendez-vous avec un conseiller bancaire (particuliers et professionnels). Nathalie Collin précise aussi que ces camions pourront proposer un accompagnement aux premiers gestes numériques et orienter vers les espace France Services du territoire (2 601 en France au mois de novembre 2023). 

Il ne sera en revanche pas possible d'effectuer des retraits de liquide sauf dans le camion qui circulera dans la Creuse, a précisé Nathalie Collin à Ouest-France. « C’est évidemment très compliqué d’installer des distributeurs de billets dans les camions en termes de matériel et aussi de sécurité mais on a décidé de le tester quand même dans un camion, celui qui circulera dans la Creuse », a dit la directrice générale adjointe. « C’est un test dans le test, qui coûte cher car, au-delà du distributeur, il nous faut deux postiers au lieu d’un, pour la sécurité », a-t-elle ajouté.

À la fin de cette expérimentation, au bout d'une année, le dispositif sera évalué et peut-être généralisé s'il rencontre le succès. 






Journal Officiel du vendredi 19 avril 2024

Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Arrêté du 26 mars 2024 portant définition des références techniques relatives à la continuité des radiocommunications dans les tunnels pour les services publics qui concourent aux missions de sécurité civile
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Décret n° 2024-359 du 18 avril 2024 relatif à la participation des éco-organismes agréés pour les produits du tabac à la prévention des incendies de forêt, et à l'autorité administrative compétente pour prendre les sanctions en cas d'inobservation des dispositions du III de l'article L. 541-15-10 du code de l'environnement
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Arrêté du 15 avril 2024 portant agrément d'un organisme coordonnateur de la filière à responsabilité élargie du producteur d'emballages, d'imprimés papiers et de papiers à usage graphique dont les détenteurs finaux produisent des déchets ménagers et assimilés en application de l'article L. 541-10 du code de l'environnement

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