Édition du lundi 15 janvier 2024

Catastrophes
Cyclone Belal à La Réunion : confinement total pour la population et les secours
Le cyclone Belal frappe depuis cette nuit de plein fouet l'île de La Réunion, qui a été placée sous niveau de vigilance maximale par Météo France et la préfecture : tous les déplacements, y compris ceux des services de secours, sont interdits. 

En alerte rouge depuis 20 h locales hier, l’île de La Réunion a basculé en alerte violette depuis ce matin 6 h locales (3 h en métropole). Ce niveau de vigilance, exceptionnel, est le plus élevé : il signifie un confinement absolu, pendant lequel même les services de secours et de police n’ont pas de droit de sortir tant le danger est grand. S’il faudra attendre ce soir ou demain pour pouvoir dresser un bilan matériel de la catastrophe, il faut espérer que le déclenchement de cette alerte ultime permettra d’éviter un lourd bilan humain. 

Alerte exceptionnelle

Le niveau d’alerte violette n’avait encore jamais été déclenché à La Réunion. La dernière fois que ce niveau a été utilisé par Météo-France, c’était en 2017, à l’occasion de l’ouragan Irma qui avait dévasté Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Rappelons que le niveau violet n’existe pas en métropole, où les alertes ne s’échelonne que du jaune au rouge. Pour les Outre-mer, soumises au risque cyclonique, il existe deux niveau supplémentaires – violet et gris : l’alerte grise est dédiée à l’après-cyclone, quand la tempête elle-même s’est éloignée mais que des risques demeurent tels que coulées de boue, inondations, effondrements de bâtiments ou d’ouvrage d’art, etc. 

Rappelons également qu’il n’y a pas de différence entre un ouragan (comme Irma) et un cyclone (comme Belal). L’appellation de ces violentes tempêtes tropicales change en fonction du lieu de la planète qu’elles frappent. On parle d’ouragan en Atlantique nord (notamment dans la zone des Caraïbes), de cyclone dans l’Océan indien et de typhon dans le Pacifique.

Si la préfecture a décidé d’activer l’alerte violette, c’est parce qu’il est apparu ces dernières heures que la trajectoire du cyclone allait l’amener ou à passer très près de l’île (« la tangenter », dans le langage météorologique), ou la toucher de plein fouet. Météo-France a hésité à classer le phénomène comme « cyclone tropical très intense », soit la catégorie la plus élevée, avant de le rétrograder en « cyclone tropical intense », soit un cran en dessous. Cette catégorie signifie des vents moyens calculés sur 10 mn compris entre 166 et 213 km/h (et des rafales pouvant dépasser ces valeurs de 40 %, indique Météo France sur son site). S’il s’agit donc d’un épisode très dangereux, il n’atteint pas le niveau de l’ouragan Irma de 2017, où certaines rafales avaient dépassé les 300 km/h – niveau auquel même les bâtiments en dur ne résistent pas. 

Centres d’hébergement

Depuis hier, l’inquiétude est particulièrement vive sur le littoral est de l’île. En effet, la plupart des cyclones qui ont frappé la région ces dernières années se déplaçaient d’est en ouest. Or la configuration topologique de l’île, avec le Piton des neiges culminant à plus de 3 000 m au centre-ouest, protège relativement les côtes ouest de La Réunion des vents les plus forts – c’est la raison pour laquelle la côte ouest est appelée « Côte sous le vent ». 

Or le cyclone Belal se déplace, inhabituellement, d’ouest en est. Ce sont donc les communes de la côte ouest qui sont les plus exposées non seulement aux rafales mais surtout au risque de houle majeure et de submersion. C’est ce qui a conduit certains maires à faire évacuer, dès hier soir, les habitations les plus proches de la côte. 

Les maires de plusieurs communes, dont Ericka Bareigts, la maire de Saint-Denis, ont ouvert des centres d’hébergement (dix à Saint-Denis), « sécurisés, munis d’eau et de nourriture », et alimentés en électricité y compris par groupe éléctrogène. Ces centres d’hébergement sont destinés à accueillir des personnes que leur état de santé rend dépendants de l’électricité, mais aussi les habitants de logements précaires qui risqueraient de ne pas résister aux vents. 

À l’heure où nous écrivons, l’œil du cyclone est en train de traverser l’île. Il faut rappeler que « l’œil du cyclone » est le centre de la spirale dépressionnaire, là où les pressions atmosphériques sont les plus basses, et se manifeste par une zone soudaine de calme, sans vent et sans pluie. Les autorités ont tout fait pour alerter les habitants que cela ne signifie pas la fin de l’épisode : une fois passé l’œil du cyclone, les vents reprendront de plus belle, dans l’autre sens, ce qui a souvent pour effet de briser des constructions ou des arbres déjà fragilisés par la première partie de la tempête. Il reste donc strictement interdit de sortir jusqu’à ce que la préfecture lève le confinement – ce qui ne sera pas le cas avant demain, en dehors des services de secours dès que l’alerte violette sera levée. 

Nombreux dégâts matériels et inondations

Pour l’instant, le seul moyen d’avoir des informations est la radio, notamment la radio Freedom, la plus écoutée de l’île, qui accueille depuis cette nuit en direct les témoignages des habitants https://freedom.fr/free-dom-1/. Ces témoignages font état de nombreux dégâts matériels, arbres couchés, toitures arrachées, débuts de débordement des ravines. Un témoin a décrit plusieurs bateaux coulés dans le port de Saint-Gilles, des voitures voire « containers emportés dans une rivière », des rues envahies par l’eau à La Possession. 

Selon les premiers chiffres qui circulent, 57 000 foyers sont sans électricité à cette heure, 34 000 privés d’eau et 28 000 sans téléphone. Les 1000 mm de pluie ont été dépassés sur les hauts de l’île.

À 10 h (13 heures locales), la préfecture a annoncé la levée de l’alerte violette et le passage en alerte rouge : « Cela ne change rien pour la population qui doit rester confinée », a précisé le préfet. En revanche, les secours vont pouvoir intervenir notamment pour les problèmes médicaux d’urgence. La population a pu mesurer, entretemps, ce que signifie une alerte violette, comme lorsqu’une habitante paniquée a appelé Radio Freedom ce matin pour expliquer que sa cousine était en train d’accoucher seule, dans sa chambre, sans pouvoir bénéficier d’un autre secours qu’un médecin de la sécurité civile la guidant au téléphone… L’enfant et la mère, toutefois, se portent bien.

En fin de soirée, hier, le président de l’AMF, David Lisnard, a exprimé sur X la solidarité de l’association avec les Réunionnais : « Force et courage aux habitants, aux élus  et aux équipes de secours dont l'engagement et le dévouement seront une fois de plus déterminants. L’AMF sera à disposition des maires. » 




Santé publique
Le gouvernement a-t-il débloqué « 32 milliards supplémentaires » pour la santé comme l'a déclaré le Premier ministre ?
En visite au CHU de Dijon, samedi, Gabriel Attal a déclaré que « 32 milliards d'euros supplémentaires vont être investis dans notre système de santé », ce qui a a pu être interprété comme une annonce nouvelle. Ce n'est pas le cas. 

Le nouveau Premier ministre multiplie les déplacements sur le terrain depuis sa nomination : à chaque jour, une nouvelle visite, aux sinistrés dans le Pas-de-Calais, aux policiers dans le Val-d’Oise, à la rencontre des habitants sur un marché de Caen… Samedi, il s’est rendu au CHU de Dijon, en compagnie de la nouvelle ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. Interpellé par des soignants particulièrement désespérés (« l’hôpital est en train de mourir, je ne sais pas si vous en avez conscience », lui a lancé l’une d’entre elle), le Premier ministre a répondu que « parmi tous les problèmes à résoudre, l’hôpital est en haut de la pile », déclarant ensuite : « Nous allons continuer à investir massivement pour l’hôpital et plus largement pour notre système de santé. Dans les cinq ans qui viennent, c’est 32 milliards supplémentaires qui seront investis dans notre système de santé. (…) Le prochain budget que mon gouvernement aura à présenter sera un budget historique pour l’hôpital public ». 

Somme « colossale »

Sur le moment, cette déclaration a suscité un certain enthousiasme chez les acteurs de la santé, qui ont cru y voir une annonce nouvelle. Plusieurs médias ont d’ailleurs relayé l’annonce en titrant sur « une promesse de 32 milliards supplémentaires », ce qui aurait en effet constitué une excellente nouvelle pour le système de santé. Des députés de la majorité ont d’ailleurs alimenté l’ambiguïté, comme le député Renaissance de la Côte-d’Or, Didier Martin, qui s’est empressé de twitter : « Merci Gabriel Attal d’avoir choisi Dijon pour annoncer un plan de 32 milliards d’euros supplémentaires ». « Annoncer », les mots sont choisis, et même certaines organisations professionnelles se sont laissées prendre. 

Ainsi, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs a réagi en saluant une annonce qui va « dans le bon sens », tout en s’interrogeant sur la « ventilation » de ces milliards. Le vice-président du Samu Urgence de France a déclaré sur France info que cette somme « semble colossale, c’est une bonne nouvelle ». 

Quant à Patrice Pelloux, de l’Association des médecins urgentistes de France, il n’a pas remis en question le caractère nouveau de la somme, mais n’y a pas cru, parlant de « coup de com’ » et se demandant « où le gouvernement irait chercher » ces 32 milliards. 

Ni promesse ni annonce

Quelques heures plus tard, le soufflé est en peu retombé, dès que certains commentateurs, dont la Fédération hospitalière de France, ont établi qu’il ne s’agit ni d’une « promesse », ni d’une « annonce », mais d’un budget déjà voté en loi de programmation des finances publiques et loin d’être uniquement dédié à l’hôpital. Arnaud Robinet, maire de Reims et patron de la FHF, a rappelé dès samedi qu’il s’agit de « la hausse naturelle déjà votée (…) pour suivre le GVT [glissement vieillesse technicité], l’évolution des techniques, l’inflation. » La FHF reste donc « en attente d’arbitrages majeurs, sans lesquels le budget 2024 est d’ores et déjà insuffisant ». 

Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine et chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, est allé dimanche dans le même sens : c’est un « effet d’annonce ». « Il faut arrêter de nous raconter des histoires : ce ne sont pas 32 milliards en plus, ce sont 32 milliards qui sont déjà inscrits dans la perspective de dépenses publiques. Quand on annonce une dépense nouvelle qui n’existe pas, on trahit la confiance. »  

L’entourage du Premier ministre a d’ailleurs lui-même fortement nuancé l’effet « annonce », en indiquant à France info, dès hier, que les déclarations de Gabriel Attal correspondent à « la hausse du budget de la branche maladie qui a été adoptée dans la dernière loi de financement de la Sécurité sociale »… rectification qui complique encore un peu plus les choses puisque ce n’est pas de cela qu’il s’agit ! Comme son nom l’indique, la loi de financement pour la Sécurité sociale (LFSS) pour 2024 ne prévoit le budget que pour… 2024. En réalité, c’est bien la loi de programmation des finances publiques (LPFP) qui fixe une trajectoire non pas pour la seule année 2024 mais pour les cinq ans à venir. On y trouve bien, à l’article 18, la trajectoire d’évolution de l’objectif des dépenses d’assurance maladie (Ondam), qui prévoit entre 2023 et 2027 une augmentation de ces dépenses de 30 milliards d’euros (et non 32), passant de 247,6 à 278 milliards d’euros. Étant entendu qu'il ne s'agit pas que des dépenses liées à l'hôpital mais à l'ensemble des dépenses d'assurance maladie, la médecine de ville constituant le premier poste de dépenses devant l'hôpital. 

« Coup de rabot »

La FHF ne s’est pas privée de rappeler, ces dernières heures, que loin des « annonces » plus ou moins précises, la réalité immédiate de l’hôpital est d’arriver à faire face aux dépenses qui ont explosé avec l’inflation, alors que le budget de la Sécurité sociale promulgué en décembre ne prévoit pas de compensation pour l’inflation, ce que la FHF assimile à un « coup de rabot » et « un plan d’économies majeures ». La fédération a rappelé, en décembre, que le déficit des hôpitaux publics a doublé entre 2019 et 2022 tandis que celui des ehpad a été multiplié par 20. Les différentes fédérations du secteur, ainsi que l'AMF, n’ont eu de cesse, pendant le débat sur le budget de la Sécurité sociale, de demander une « rallonge » d’au moins un milliard d’euros pour l’hôpital et 200 millions d’euros pour les ehpad. En vain. 




Aménagement numérique du territoire
Fermeture du réseau cuivre : la liste des communes du lot 3 enfin dévoilée
La liste des communes du lot 3 dans le cadre de la fermeture du réseau cuivre a été dévoilé par Orange. 2,44 millions de locaux dans 2 145 communes vont connaître l'arrêt de l'ADSL en 2026. Les associations d'élus saluent l'amélioration de la concertation sur le sujet mais s'inquiètent du retard dans les zones très denses.

105 communes en Mayenne, 102 communes en Charente-Maritime, 83 communes dans le Lot, 80 communes dans la Haute-Garonne, 78 communes dans le Nord, 77 communes en Corrèze… Le verdict est tombé la semaine dernière avec la publication par Orange de la liste des communes prévues pour le lot 3 dans le cadre de la fermeture du réseau cuivre. 

Au total, 2 145 communes, représentant 2,44 millions de locaux, vont être concernées par la fermeture technique commerciale du réseau au plus tard en janvier 2026. Tous les départements sont concernés par ces fermetures progressives prévues par le lot 3, à l’exception de dix : l'Allier, l'Aveyron, le Cantal, les Côtes-d'Armor, la Dordogne, le Gers, le Lot-et-Garonne, la Lozère, le Tarn et Paris.

Ce troisième lot intervient après plusieurs expérimentations et le début de chantiers pour le lot 1 (162 communes) et le lot 2 (887 communes). Pour rappel, le propriétaire du réseau télécom historique, Orange, a annoncé la fermeture progressive du réseau « cuivre » sur tout le territoire d'ici 2030.

Une liste ajustée grâce à la concertation 

En juin dernier, une liste provisoire des communes concernées par le lot 3 avait été dévoilée par Orange. 2302 communes étaient alors proposées à la fermeture. Finalement, 2145 ont été retenues, ce qui, selon l’Avicca, est la preuve d’ « une concertation réelle et grandement améliorée par rapport aux deux lots précédents ». 

« Plus de 300 réunions ont été nécessaires aux niveaux national et local pour arriver à ce résultat, peut-on lire sur le site de l’association des élus au numérique. Au final, Orange a bien tenu compte d'une grande partie des demandes. » 

Rappelons que la complétude des déploiements FttH est une condition sine qua non à la fermeture du réseau cuivre dans le cadre des premiers lots, comme l’a rappelé Laure de la Raudière, la présidente de l’Arcep. Cette obligation n’est pas toujours prise en compte par Orange et c’est pourquoi certaines collectivités sont opposées pour le moment « à voir le réseau cuivre être fermé sur leur territoire ».

L’Avicca note d’ailleurs que dans ce troisième lot, 74 % des communes ont plus de 98 % de couverture FttH et que ce taux monte même à 92 % pour les communes dont la couverture est supérieure à 95 %. Néanmoins, près d'une cinquantaine de communes raccordables à moins de 90 % sont présentes dans ce dernier lot dont une à moins de 50 %. 

La qualité des réseaux entre aussi en ligne de compte. Avant de fermer le réseau cuivre, il faut s’assurer que tous les habitants puissent avoir une bonne connexion, ce qui n’est actuellement pas le cas dans certains territoires où on observe encore beaucoup trop de dégâts causés aux réseaux fibre via les raccordements en mode STOC (raccordements en cascades avec plusieurs échelles de sous-traitance). 

Turbulences en zone très denses 

Pour les zones très denses, l’Avicca dénonce le passage en force d’Orange qui a rajouté dans le lot 3 sept nouvelles communes. Sur ces dernières, « seule Rennes a connu une évolution sensible de sa complétude (+ 2 %) sur une année glissante ; pour les 6 autres, l'évolution est soit faible (moins de 1 %), soit nulle ; et aucune commune ne dépasse les 98 % de complétude ». 

Cette surreprésentation des zones AMII et des ZTD parait donc « injustifiée » pour l’association d’élus « tant au regard de la complétude à date que du dynamisme des déploiements ». En effet, certains territoires connaissent des retards importants quant à l'arrivée de la fibre. Il faut cependant préciser qu’en zone Amii par exemple, l’opérateur Orange s’est engagé « d’ici fin 2024 à rattraper le retard dans les 55 EPCI dans lesquels les taux de raccordements sont les plus en retrait et en particulier ceux dans lesquels les taux de raccordements sont inférieurs à 85 % » . Pour les zones très denses, qui souffrent le plus du désintérêt des opérateurs selon l’Avicca, Orange s’engage à reprendre les déploiements et à atteindre un taux de 96 % fin 2025. 
 

Consulter le communiqué de l'Avicca.




Numérique
Communication en ligne, e-commerce, formation à distance : les pratiques numériques en France évoluent
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a publié la semaine dernière une étude concernant les pratiques numériques des Français qui ont durablement été transformées par la crise sanitaire. Bilan.

La crise sanitaire due à l’épidémie du covid-19 a eu un véritable impact sur les pratiques numériques des Français. Certaines pratiques se sont développées répondant directement à un besoin d’adaptation face aux mesures de restrictions mises en place en France en 2022. D’autres se sont renforcées avec le temps. 

Appels par internet, cours en ligne, achat sur internet : une étude publiée jeudi dernier par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) montre qu’entre 2019 et 2021, « certaines pratiques numériques ont connu un essor rapide ». 

Mails, messagerie instantanée, appels en ligne 

Une année après le confinement annoncé en 2020, 79 % des Français de plus de 15 ans ont envoyé des mails contre 73 % en 2019, soit 2,6 points de plus par an. « En comparaison, entre 2013 et 2019, le recours à ce mode de communication augmentait en moyenne de 0,9 point par an », indiquent les auteurs de l’enquête. Cette hausse est par ailleurs davantage marquée pour les plus de 45 ans. 

Concernant les appels audio ou vidéos passés sur des applications en ligne comme Messenger ou WhatsApp, la pratique s’est largement installée dans le quotidien des Français puisque 44 % de la population y avait recours en 2019 et que, désormais, ils sont 59 % à l'utiliser. 

L’Insee précise enfin qu’en 2023, « l’utilisation d’une messagerie instantanée et des appels par Internet reste très répandue, avec plus de 60 % de la population concernée pour chaque pratique ».

Repli des cours en ligne 

Les confinements ont indéniablement eu « un effet sur les pratiques de formation en ligne (cours en ligne, utilisation de supports audiovisuels, de logiciels d’apprentissage, de manuels électroniques, etc.) ». Les statisticiens recensent qu’entre 2019 et 2021, l’utilisation des cours en ligne a connu un fort essor parmi les plus jeunes : en 2021, 54 % de la population âgée de 15 à 24 ans indiquait avoir suivi des cours en ligne dans les trois derniers mois. 

Le mouvement s’essouffle cependant en 2022 pour redescendre à 36 % et 31 % en 2023. Il est intéressant de noter néanmoins que « la diffusion des cours en ligne ne concerne pas seulement les plus jeunes » et que donc en 2023, 13 % des 25-59 ans et 3 % des 60 ans ou plus suivent des cours en ligne. 

E-commerce 

40 % des Français achetaient en ligne en 2013. Dix ans plus tard, ils sont 60 % à opter pour ce mode de consommation qui certes s’est accéléré pendant les confinements mais a augmenté progressivement chaque année. Avec la fin des restrictions sanitaires, « la part d'acheteurs en ligne s’est stabilisée entre 2021 et 2023 ». 

L’étude pointe enfin que « la croissance du recours au e-commerce diffère selon les catégories sociales : la part d’acheteurs en ligne a le plus augmenté chez les employés et les ouvriers, avec une hausse de respectivement 13 et 11 points entre 2019 et 2021. Les cadres et professions intermédiaires, qui étaient déjà en 2019 les plus gros acheteurs en ligne, ont connu une hausse moins élevée ».

Enfin, cette appétence croissante pour le e-commerce va de pair avec la confiance accordée à ce nouveau mode de consommation. En effet, « en 2019, 40 % des internautes n’ayant jamais fait d’achat en ligne évoquaient les risques pour la sécurité et la confidentialité comme un frein à acheter en ligne. En 2021, ils ne sont plus que 27 % à évoquer » ces craintes. 




Catastrophes
Inondations dans le Pas-de-Calais: plusieurs centaines de personnes manifestent leur « ras-le-bol »
Après les inondations subies dans le Pas-de-Calais, les sinistrés attendent une réponse rapide de la part du gouvernement. Environ 700 personnes se sont rassemblées dans la commune de Blendecques pour manifester. Les travaux d'urgence débutent ce lundi sur les cours d'eau et les canaux dans six communes du département.

« Réveillez-vous, Blendecques est en danger » : plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi en soutien aux habitants sinistrés de cette commune du Pas-de-Calais frappée par plusieurs épisodes d'inondations depuis novembre et pour réclamer des travaux d'urgence, a constaté une correspondante l'AFP.  « Nous en avons ras-le-bol, ras-le-bol complet, on a de l'eau partout, les murs suintent, faut que ça bouge. Le gouvernement doit faire quelque chose, nous en avons marre de recommencer toujours la même chose », souffle parmi les manifestants Stéphane Opart, 67 ans. 

« Il y a urgence, les gros travaux doivent être faits, tout doit être repensé pour qu'il n'y ait plus d'inondations », a déclaré David Vilain, co-créateur du collectif « Blendecques Aa plus jamais ça ». Habitant de la commune, sa maison a été lourdement touchée par les crues de janvier: « J'ai eu jusqu'à soixante centimètres d'eau dans la maison, on m'a annoncé minimum un an avant que je puisse y retourner », a déploré David Vilain qui a été relogé dans un studio à Saint-Omer, à quelques kilomètres de Blendecques, avec sa fille. « Notre vie est bouleversée, on veut aussi pouvoir participer aux réunions concernant les travaux avec les institutions pour avoir un droit de regard », a ajouté à ses côtés Geoffray Moreau, du même collectif. 

Travaux d'urgence 

Des crues record ont touché début janvier l'Aa, dans la région de Saint-Omer, après des épisodes de crues historiques en fin d'année. Dès la passation terminée mardi, le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu auprès des victimes des inondations, à Clairmarais, leur promettant que l'État n'allait « pas les oublier ».

Des travaux d'urgence doivent démarrer lundi à Blendecques, a annoncé le préfet du Pas-de-Calais Jacques Billant vendredi lors d'un point presse. « Il s'agit d’effectuer un certain nombre d'opérations de curage, de réparer les déversoirs, de faire des nettoyages de berges et de les consolider », a-t-il indiqué.  

« Parents en colère, sauvons notre ville, nos écoles », « Habitants, artisans, plus jamais ça » ou encore « Si Blendecques était une banque, on l'aurait déjà sauvée », pouvait-on lire sur des pancartes dans le cortège qui a sillonné les rues de la commune qui ont été les plus touchées par les inondations.

« J'ai tout perdu, ça doit bouger et il faut que cela aille vite, il faut protéger tous les habitants, nous ne sommes pas bien psychologiquement. On vit une crise sociale, on est au bout de notre vie, je pleure tous les jours », a témoigné Valérie Caron, 57 ans. 






Journal Officiel du lundi 15 janvier 2024

Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret du 12 janvier 2024 portant nomination du préfet du Doubs - M. BASTILLE (Rémi)

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