Édition du jeudi 2 février 2023

Commerce
Dynamisation du commerce rural : ce que prévoit le gouvernement pour 2023
Hier, la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation de l'Assemblée nationale a auditionné Olivia Grégoire, ministre chargée notamment du commerce. La désertification commerciale des communes rurales était au coeur des préoccupations, et la ministre a rappelé qu'une enveloppe de 12 millions d'euros pour le développement du commerce en zones rurales était disponible en 2023.

« Je ne conçois pas une politique du tourisme, et encore moins une politique du commerce, qui n’associerait pas les collectivités. » Tels ont été les propos introductifs d’Olivia Grégoire face à la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation. 

Cette audition qui a eu lieu hier au Palais-Bourbon a permis d’éclaircir quelques perspectives pour le dynamisme des communes, alors que la crise frappe durement les entreprises et les particuliers.

Action cœur de ville 2 

D’abord, il a été confirmé que le programme Action cœur de ville allait reprendre pour la période 2023-2026. Lancé en mars 2018, cette politique de soutien a déjà accompagné, selon la ministre, « 234 villes moyennes » et les 5 milliards d’euros de subventions engagés pour la période précédente ont même été « dépassés ». 

« Plus de 6 400 projets ont été engagés dans de nombreux domaines, rapporte Olivia Grégoire, avec 78 00 logements rénovés, 1 000 cellules commerciales restructurées et de nombreux espaces et équipements publics requalifiés. » 

La ministre a également rappelé que cette enveloppe de 5 milliards d’euros n’est pas l’unique biais pour que les collectivités obtiennent de l’aide. Elle a notamment évoqué le programme Petites villes de demain et le fonds de restructuration des locaux commerciaux du Plan de relance. 

Pour rappel, la deuxième version du programme Action cœur de ville peut également servir aux financements de projets d’embellissement des entrées de ville ou des quartiers de gare (lire Maire info du 21 novembre). 

« Reconquête du commerce rural »

La désertification commerciale dans les zones rurales est un phénomène qui inquiète de nombreux élus depuis maintenant plusieurs années. « Ce déclin du commerce observé en zone rurale conduit à des difficultés d’accès aux services de la vie courante, dans des zones peu denses, constate la ministre. Le trajet routier médian pour se rendre au pôle commercial le plus proche est de 10 minutes dans les zones peu denses et de 2,6 minutes dans les zones denses. »

Le gouvernement a donc décidé de lancer « une politique de reconquête du commerce rural » qui va « permettre d’aider les communes à recréer des commerces. » Concrètement, une première enveloppe de 12 millions d’euros est prévue pour l’année 2023 afin de financer les premiers projets. Le traditionnel appel à projets ou appel à manifestation d’intérêt a été abandonné pour davantage de « simplicité », ce que les élus apprécieront. 

« Les préfets auront pour instruction de communiquer aux maires le cahier des charges (qui est en cours d’élaboration) et les maires feront remonter leurs projets » et ce « au fil de l’eau ». Les aides pourront aller de « 75 000 euros pour les commerces en dur (...). Notre objectif est d’atteindre avec cette enveloppe 1 000 collectivités accompagnées. »

Si les conditions pour obtenir un financement ne sont pas encore connues, la ministre a cependant rappelé qu’un « commerce dans une ville qui n’en a plus doit, pour fonctionner, être multiservices. » Elle a également évoqué les avantages du « commerce itinérant qui, aux côtés du commerce en dur, connaît de plus en plus de succès pour les plus petites communes. »

Rappelons qu'en mars 2022, le Sénat avait fait 43 propositions pour soutenir le commerce rural dans les territoires ruraux, spécifiquement dans les communes de moins de 2 500 habitants. L’AMF a aussi rendu public un rapport sur les zones de revitalisation rurale (ZRR) en octobre dernier. 15 propositions y sont formulées dont plusieurs visent à soutenir l’activité – et donc le commerce – en milieu rural. L’AMF demande le renforcement du fonds de 12 millions d'euros ainsi que la mise en place d’un nouveau FISAC.

Transformation environnementale des zones commerciales 

L’autre grand sujet au programme concerne les zones commerciales. Elles concentrent aujourd’hui, selon les chiffres du gouvernement, « 72 % des dépenses des Français dans le commerce physique. » Pour le gouvernement, il n’est donc pas question de détruire ces zones mais de les adapter aux nouveaux enjeux, de « revoir l’impensé des politiques publiques. »

« On a des zones de plusieurs dizaines d’hectares ou centaines d’hectares totalement artificialisées qui apparaissent pour certaines comme des aberrations écologiques et qui ne répondent plus aux enjeux actuels de réchauffement climatique » mais aussi aux nouvelles exigences législatives liées au ZAN (lire Maire info du 14 octobre). 

La ministre a donc annoncé hier qu’à partir du mois d’avril prochain, le gouvernement allait « engager la sélection d’une dizaine de démonstrations/expérimentations, pour engager avec les collectivités territoriales, la transformation de ces espaces. » Dix projets seront choisis avec une enveloppe annuelle de 24 millions d’euros. 

Suppression de la CVAE 

Pour de nombreux élus, ces aides ne peuvent pas compenser la perte d’investissement des collectivités territoriales liée à la suppression de la CVAE. André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF, en septembre dernier, expliquait que disparition de la CVAE « romprait le lien fiscal, et avec lui le contrat social, qui unit localement entreprises et territoires » et qu’elle allait « entraver l’indispensable réindustrialisation dont notre pays a besoin en réduisant tout retour économique bénéfique pour le territoire d’installations entrainant forcément des nuisances » (lire Maire info du 13 septembre).

Hier, pendant son audition, la ministre a également été interpellée sur le sujet par la députée de la Creuse, Catherine Couturier : « Depuis le début du quinquennat précédent, votre gouvernement n’a cessé de démanteler l’autonomie fiscale des collectivités territoriales, d’abord par la suppression de la taxe d’habitation, et maintenant par la suppression progressive de la CVAE remplacée par une fraction de la part nationale de la TVA. Pourtant, l’existence d’un impôt local économique dynamique encourageait les élus à s’investir pour attirer de potentielles entreprises sur leurs territoires. Supprimer cette taxe revient aussi à réduire le lien entre collectivités, citoyens et entreprises dans les territoires. »

Mais face aux inquiétudes des élus, le gouvernement campe sur ses positions. La ministre s’est dit « pas d’accord » avec ce raisonnement en expliquant que « ces impôts de production grèvent directement la compétitivité de nos entreprises et le pouvoir d’achat de nos travailleurs. » Elle a enfin ajouté : « Je pense qu’il est important pour les petits commerces et moyens commerces qu’on fasse baisser la pression fiscale. »

Lors de cette audition, on pouvait espérer que la ministre s'exprimerait également sur la question des dark stores. Cela n'a pas été le cas. Le décret consacré à ce dossier, très attendu, n'est toujours pas paru. 




Logement social
Mal-logement : la Fondation Abbé-Pierre réclame une loi de programmation pluriannuelle pour « changer de cap » 
Fidèle à ses convictions, la Fondation Abbé-Pierre épingle, dénonce et alerte sur l'état du mal-logement en France, toujours pas suffisamment pris en compte par les politiques publiques. C'est l'une des fortes conclusions de son 28e rapport annuel, publié hier. Celui-ci présente un certain nombre de propositions. 

« 2022, année de transition ou année perdue ? ». En posant la question, la Fondation Abbé-Pierre apporte un premier élément de réponse, dans son dernier rapport annuel. « Pénurie de logements accessibles, hausse des coûts de construction, panne de production de logements sociaux ». Pour la fondation, 2022 est bien une « année perdue ». La préface du président est acide : « À un an du soixante-dixième anniversaire de l’Appel de l’abbé Pierre de l’hiver 1954, on mesure avec douleur l’incapacité d’un pays pourtant riche à savoir loger son peuple ». Ce constat est à rapprocher des sombres statistiques dévoilées le même jour par le collectif Les Morts de la rue, qui a décompté, en 2022, 449 décès de sans-domicile-fixe, soit plus d'un mort par jour. 

Des signes d'inquiétude 

Le gouvernement « a maintenu les 40 000 places d'urgence. Très bien, car cela a permis de soulager la pression », reconnaît le délégué. « Mais on a vu une recrudescence du sans-abrisme, des milliers de familles et enfants à la rue mi-décembre sans solution après avoir appelé le 115 », rappelle-t-il. Cela rend d'autant plus incompréhensible et insupportable pour la Fondation la proposition du gouvernement qui « envisageait de supprimer 14 000 places [dans le projet de loi de finances, ndlr], avant de reculer grâce à la mobilisation d'associations et d'élus ». 

Le poids du logement dans les dépenses des ménages – « toujours le premier poste de dépense à 27,8 % en 2021 contre 20 % en 1990 » – « devrait être un des premiers sujets de préoccupation de l’action publique », défend le délégué général de la Fondation, Christophe Robert. Autre signal préoccupant « pour les mois à venir », la tendance observée « au dernier trimestre par la moitié des bailleurs sociaux d'une augmentation de 10 % des impayés de loyer ». 

Relance de la construction vs zéro artificialisation nette ?

La Fondation exige « un changement de cap », une réponse des pouvoirs publics pour « investir à nouveau fortement dans la construction et la rénovation de logements à prix modérés ». Avec une relance de la politique du « Logement d’abord » et l'arrêt des coupes budgétaires sur l'APL et sur le monde HLM. Pour sortir des politiques « à courte vue », elle demande « une loi de programmation budgétaire pluriannuelle », avec des objectifs précis : « Financer 150 000 logements vraiment sociaux par an » (la production annuelle étant en deçà de 100 000 par an), « rénover de manière complète 700 000 logements », « éradiquer l’habitat indigne en dix ans ». 

Mais l'exigence de sobriété foncière dans les documents d'urbanisme d'ici à 2030 puis 2050 (le ZAN) est-elle compatible avec ces objectifs ? La Fondation s'interroge à son tour, prenant la cause des « petites collectivités » qui se demandent comment continuer à construire à ces conditions. « L’État ne peut se contenter d’interdictions, il doit accompagner les acteurs pour inventer un urbanisme plus complexe », plaide Christophe Robert.

La Fondation lance également un « appel à une nouvelle étape de décentralisation pour clarifier le rôle entre l'État et les collectivités locales, l'État devant être garant et donner des impulsions fortes mais déléguer une partie des compétences aux collectivités ». Autant de propositions qu'elle espère retrouver dans celles du CNR... 

Le mal-logement vu sous un angle peu évoqué, celui du genre

Le manque de logements sociaux est l'un des facteurs aggravant de la situation plus spécifique des femmes, sur laquelle la Fondation Abbé-Pierre a choisi de pointer l'attention. C'est flagrant pour celles qui doivent quitter un logement pour fuir des violences conjugales. La Fondation note une amélioration de l'attribution de logements sociaux ces quatre dernières années dans ces cas d'urgence, « mais l'offre reste toujours insuffisante pour répondre à cette urgence (comme des autres) », insiste Manuel Domergue, directeur des études de la FAP. 

Les inégalités entre hommes et femmes se répercutent sur les risques de mal-logement et la manière dont les femmes y sont davantage exposées. Que ce soit en cas de séparation, suite à un veuvage, pour les mères élevant seules des enfants ou des femmes au foyer de familles précaires. « Une femme au foyer veut dire femme mal logée à taux plein ». 

Dans la rue, les femmes sont largement moins nombreuses, mais exposées à des violences (notamment sexuelles) inversement proportionnelles. La fondation rapporte des témoignages de femmes qui racontent pourquoi elles vont moins dans les accueils de jour par exemple, « ces espaces dominés par les hommes et qui les exposent à des situations de violence ». 

La fondation ne demande pas une politique de logement « pour les femmes ». Elle veut, en revanche, « montrer que si nous avions une politique du logement plus ambitieuse, les femmes en bénéficieraient davantage car, aujourd'hui, elles sont aux premières lignes ».

Logement d’abord : un nouveau plan quinquennal

Le jour même de la parution du rapport, le ministre de la Ville et du Logement a dressé, en Conseil des ministres, un bilan de la politique Logement d'abord pour les années 2018 à 2022 et les pistes d'un nouveau plan quinquennal, dont le détail doit être présenté « prochainement ».

Le premier plan quinquennal a ainsi permis à « au moins 440 000 personnes sans domicile » d’accéder au logement social ou privé, avec une hausse de 50 % des attributions de logements sociaux en faveur de ménages sans domicile en 2022 par rapport à 2017, selon le compte rendu du Conseil des ministres. Le nombre de places dans des dispositifs de logement adapté a, lui, été doublé.

S’agissant du nouveau plan quinquennal pour les années 2023 à 2027, le gouvernement a assuré qu’il poursuivra « la dynamique de développement de logements abordables et adaptés, en fixant des objectifs ambitieux de mobilisation du parc privé à des fins sociales, de production de pensions de famille et de résidences sociales et de logements très sociaux, en lien avec les besoins des territoires ».

En outre, « l’investissement dans les dispositifs de veille sociale, notamment les maraudes et les accueils de jour, sera augmenté » et le numéro d’urgence 115 modernisé.

Télécharger le rapport.
 




Territoires
ANCT : les propositions du Sénat pour améliorer une agence « mal connue » et « mal comprise » par les élus
La Délégation aux collectivités territoriales du Sénat rend public aujourd'hui son rapport d'information sur la perception, par les élus locaux, de l'Agence nationale de cohésion des territoires. Le bilan est plutôt négatif, et les sénateurs font plusieurs propositions pour améliorer la situation.

Peu connue, mal connue, majoritairement perçue comme « inadaptée », « inefficace » et « bureaucratique »… Les résultats de l’enquête menée par les sénateurs Charles Guené et Céline Brulin auprès des élus et de leurs associations ne sont pas très réjouissants pour l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), créée il y a maintenant trois ans. Pourtant, l’idée même de cette création venait des associations d’élus puisque, rappelons-le, elle émanait de François Baroin, alors président de l’AMF. 

Une Agence mal connue et mal comprise

C’est d’abord un déficit de notoriété que constatent les sénateurs : 52 % des élus qui ont répondu à l’enquête du Sénat avouent ne pas connaître l’ANCT, et les trois quarts n’y avoir jamais fait appel. Les services préfectoraux eux-mêmes, d’ailleurs, avouent qu’il y a « des marges de progrès » en la matière. Même les élus qui connaissent l’Agence « peinent à comprendre son fonctionnement » et son rôle, et notamment à différencier son action de celle des autres opérateurs de l’État comme l’Ademe ou le Cerema. 

Exception à ce constat : les sénateurs notent que l’ANCT est en revanche bien connue chez ceux qui ont bénéficié de ses programmes, en particulier les collectivités incluses dans un programme national du type Petites villes de demain ou Action cœur de villes. 

Logique « descendante »

Mais le constat est là : « les élus auditionnés ont été majoritairement critiques sur l’action de l’ANCT ». Les adjectifs majoritairement utilisés pour qualifier l’Agence sont surtout négatifs (« en silo, cloisonnée, inefficace, abstraite, complexe, inadaptée »). 

L’une des principales critiques rencontrées par les sénateurs est le caractère trop « descendant » des interventions de l’Agence. Derrière « le discours bien rôdé sur le ‘’cousu main’’ », notion chère à l’ancienne ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault, les élus estiment globalement que l’Agence « n’est pas assez attentive aux démarches existantes », voire « ignore les dynamiques locales ». Témoin cette déclaration lapidaire d’un maire, reprise dans le rapport : « L’ANCT ne considère pas les territoires comme des territoires mais comme un lieu d’atterrissage de dispositifs nationaux silotés ». 

La centralisation, le caractère « trop peu concerté », le manque de dialogue voire le « passage en force » sur certains sujets comme les CRTE, sont également pointés par les élus. 

Enfin, de nombreux élus ont estimé lors de l’enquête que la promesse de « simplification », qui était « l’une des vocations » de l’Agence, n’a pas été tenue. « On avait promis aux élus la simplification des démarches pour accéder à l’ingénierie, et à ce stade, c’est une nouvelle strate un peu opaque qui s’est ajoutée », a par exemple écrit un maire dans une contribution. « L’espoir de simplification s’est transformé en sentiment de complexification », notent les sénateurs, qui ajoutent que « globalement les élus ont le sentiment de complexité, de lourdeur et de bureaucratie » sur toutes les missions de l’ANCT. 

Le relais des associations d’élus

Pour autant, les sénateurs n’enterrent pas l’ANCT, bien au contraire. Ils se livrent à un certain nombre de propositions pour la redynamiser et lui permettre de retrouver le rôle qui devrait être le sien. 

Leur conviction, écrivent-ils, « c’est que l’ANCT ne pourra réussir qu’au niveau local, dans la proximité avec les élus », et dans une démarche de réelle « confiance ». De nombreux élus demandent un véritable contact humain avec l’Agence – « il faut des gens en face des flyers », dit un maire ; « une agence doit être incarnée par des hommes et des femmes », complète un autre. Les rapporteurs préconisent donc l’organisation de « temps d’échange » avec les élus, si possible non dans des préfectures mais dans les collectivités elles-mêmes. 

Ils prônent également un engagement beaucoup plus important des préfets et des sous-préfets d’arrondissement et le « doublement » des délégués territoriaux de l’Agence. 

Autre proposition : faire en sorte que l’Agence s’appuie davantage sur les associations d’élus, en tant que « relais », et en particulier les associations départementales de l’AMF. 

Faciliter l’ingénierie locale

Pour les sénateurs, l’ANCT doit à présent se concentrer sur l’accès des élus locaux à l’ingénierie : « Il est stratégique, pour la cohésion du pays et la réussite des grandes transitions, que les territoires soient dotés d’un socle minimal d’ingénierie nécessaire à l’exercice de leurs compétences, au montage de leurs projets, à la recherche de financements et leur permettant d’accéder à une ingénierie de second niveau. » L’ANCT pourrait contribuer à « recenser » les capacités d’ingénierie locale, mission qui pourrait être réalisée d’ici à l’été prochain. Mais l’Agence pourrait également permettre de « financer les acteurs locaux » en matière d’ingénierie, quitte à doter pour cela les préfets d’enveloppes nouvelles, crédits qui permettraient de « lancer des diagnostics, des études, de réaliser de la prospective sur des sujets d’intérêt locaux, de façon complémentaire, avec les besoins des collectivités ». 

Les rapporteurs préconisent également que l’ANCT pilote des formes de « mutualisation de l’ingénierie » entre collectivités – comme elle l’a d’ailleurs déjà fait, mais de façon « incomplète », dans la Creuse. 

Simplifier

Enfin, dans le but de « consolider et simplifier l’existant », les sénateurs proposent que l’ANCT se livre à « un travail en interne pour réinterroger son action », dans une approche « plus collective, transversale et moins en silo ». 

Plusieurs propositions concrètes sont faites dans le rapport : travailler de façon à proposer aux élus « un dossier unique de demande de financements pour leurs investissements », mettre en place des procédures « différenciées selon la taille des collectivités », et surtout, comme le réclament les associations d’élus à cor et à cri, « en finir avec les appels à projets et les appels à manifestation d’intérêt », compte tenu de « leurs effets pervers connus ». 

Ces diagnostics et ces propositions, ainsi que bien d’autres, sont à retrouver dans le rapport d’une centaine de pages que la Délégation rend public aujourd’hui. 




Guerre en Ukraine
L'AMF lance un nouvel appel aux dons pour fournir des groupes électrogènes aux communes d'Ukraine
L'AMF, en coopération avec la Protection civile, lance une nouvelle campagne d'aide à l'Ukraine, sous forme d'un appel aux dons pour financer l'achat de groupes électrogènes. Explications. 

Le président de l’AMF, David Lisnard, a envoyé aujourd’hui un mail à tous les maires et présidents d’intercommunalité de France pour leur présenter le nouveau dispositif, qui fait suite à plusieurs autres initiatives du même type depuis le début de la guerre en Ukraine, il y a un an. 

Demande prioritaire

« Depuis maintenant presque un an, l’AMF poursuit son engagement auprès des communes d’Ukraine et de son peuple, écrit le maire de Cannes. Notre solidarité reste forte, malgré les difficultés budgétaires que nous affrontons. » L’urgence du moment, après les bombardements russes qui visent spécifiquement les installations de production d’énergie, c’est de permettre à un maximum d’Ukrainiens de retrouver l’usage du chauffage et de l’électricité. Pour cela, la livraison d’au moins 700 générateurs (groupes électrogènes) est nécessaire, « pour assurer l’alimentation de plus de 700 sites sensibles (écoles, hôpitaux, stations de pompage…) et ‘’points de résilience’’, ces lieux où les Ukrainiens se retrouvent pour se réchauffer, recharger leurs appareils électriques, notamment leurs smartphones, cuisiner », détaillent l’AMF et la Protection civile dans un communiqué diffusé ce matin. La livraison de ces générateurs est « l’une des demandes prioritaires du gouvernement ukrainien ». 

Le budget nécessaire pour fournir ces 700 générateurs est d’environ 7,5 millions d’euros. C’est pour les trouver que l’AMF fait appel à la générosité des communes et des intercommunalités de France. 

Choisir « sa » ville

La Protection civile a établi, avec l’association des maires d’Ukraine, une liste précise des 135 communes ukrainiennes ayant exprimé des besoins, et qui demandent, selon les cas, entre un et 30 générateurs. Sont détaillés les puissances et le type d’installations nécessaires ainsi que la finalité (chauffage, alimentation d’un hôpital, d’une école, infrastructures critiques, etc.). Pour chaque commune est également indiqué le budget nécessaire – de 3 000 à 1,5 million d’euros. 

Il est proposé à chaque commune de France de « choisir quelle ville ukrainienne elle souhaite aider ». Puis, elle écrira à la Protection civile (ukraine@protection-civile.org) pour lui communiquer le nom de la ville soutenue, le montant du don, la date de versement, les coordonnées de la personne référente. 

Autre possibilité : les communes qui souhaitent simplement faire un don sans les destiner en particulier à une commune peuvent donner sur le site don.protection-civile.org ou faire un virement direct (1). 

Mais l’AMF et la Protection civile insistent sur le fait que cette opération est l’occasion « de la mise en place d’éventuels partenariats ou jumelages entre les communes françaises donatrices et leurs homologues ukrainiens ». 

David Lisnard se félicite du renouvellement du partenariat entre l’AMF et la Protection civile, qui permet de « fiabiliser la logistique » et de garantir « la transparence et la bonne affectation des dons » : « Chaque commune française connaîtra la ville d’Ukraine dans laquelle sera utilisé le matériel acheté grâce à ses dons. »

Rappelons qu’une précédente campagne, pour l’achat et l’envoi de matériel d’urgence, avait été lancée par l’AMF et la Protection civile, dès le début de la guerre (lire Maire info du 1er mars 2022). Elle avait permis de collecter quelque 15 000 tonnes de matériel et 2,8 millions d'euros de la part des communes. 

(1)     IBAN : FR76 1027 8005 9800 0201 6430 684 - BIC : CMCIFR2A
Titulaire : FNPC Tour Essor 14 rue Scandicci 93500 Pantin
 




Ruralité
Près de deux jeunes sur trois jugent « envisageable » d'emménager dans une petite ville
Alors que près de 90 % des jeunes portent « un regard positif » sur les petites villes, l'emploi, la mobilité et les questions d'accès aux soins restent des freins importants à l'installation dans ces territoires, révèle le dernier baromètre de l'APVF.

Deux ans après le lancement du programme Petites villes de demain (PVD), les Français confirment leur engouement pour ces territoires, et notamment les jeunes qui apparaissent nombreux à envisager de s’y installer et d’y vivre à l’avenir. C’est l’un des enseignements du deuxième baromètre consacré aux Petites villes de demain réalisé par Ipsos, pour l’Association des petites villes de France (APVF), l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la Banque des Territoires.

Confort de vie et nature plébiscités

Après un premier baromètre, publié en 2021, qui révélait le « retour en grâce » de ces communes « à taille humaine » en pleine crise sanitaire (confirmé depuis par celui du Conseil supérieur du Notariat), l’institut Ipsos s’est, cette fois-ci, penché sur le regard que leur portent les jeunes âgés de 16 à 30 ans. 

« Qu’ils habitent dans des petites villes ou non », 89 % d’entre eux posent « un regard positif » sur ces petites villes (soit un point de plus que l’ensemble des Français), selon les réponses données par un panel de 1 000 jeunes et un autre de 300 jeunes « représentatifs de ceux habitant dans des communes du programme Petites villes de demain ». 

Des chiffres qui grimpent même jusqu’à 94 % d’opinions positives et 31 % d’opinions « très positives » chez ceux qui vivent dans des communes du programme PVD (contre 27 % pour l’ensemble des jeunes), « signe qu’il s’agit d’un sentiment solide », selon les auteurs de cette enquête.

Ce qui les attire, c’est avant tout « le confort de vie, la présence de la nature et la qualité des relations sociales ». Pour eux, les termes qui évoquent le mieux la vie dans ces petites villes sont « la tranquillité » (56 %), « la nature » (41 %), « le bien-être » (31 %) et « la convivialité » (30 %). 

Des résultats encore plus prégnants chez les jeunes qui résident dans les communes comptant entre 2 000 et 20 000 habitants, ceux-ci plébiscitant davantage ces quatre items dans le même ordre (respectivement à 66 %, 58 %, 41 % et 38 %). À noter que 29 % des jeunes disent que ce qui s’est le plus amélioré récemment dans ce type de territoire est « la connectivité des réseaux mobiles et internet », en première position.

Emménager, mais pas à court terme

Au-delà de ces considérations, plus de la moitié des jeunes présagent qu’un avenir favorable attend ces territoires. Ils sont ainsi 52 % à estimer que ces communes vont connaître « une dynamique positive » dans les prochaines années, contre 24 % qui entrevoient plutôt un déclin. Chez les jeunes qui vivent dans des communes du programme PVD, ce sentiment est, là aussi, encore plus massif puisqu’ils sont 62 % à augurer d’un futur positif contre 19 % pensant l’inverse.

Une dynamique positive qui concernerait d’ailleurs tous les types de petites villes (que ce soient celles situées dans la périphérie des grandes villes, celles proches du littoral, dans les zones rurales ou encore proches de zones de montagne) et qui serait « au moins en partie lié aux récentes transformations sociétales qui sont perçues comme autant d’atouts potentiels pour l’attractivité des petites villes » (développement des circuits courts, inquiétude environnementale, possibilité de télétravail, « besoin d’une société plus solidaire et humaine »…).

Une part importante des jeunes (64 %) estime « envisageable » de s’installer dans une petite ville « à moyen ou long terme » et même 69 % de ceux qui ne résident actuellement pas dans ce type de commune, un quart allant jusqu’à juger cette possibilité « probable ». Mais peu l’imaginent à court terme. 

Des freins à l’installation

Malgré cet engouement, les jeunes considèrent que l’attractivité des petites villes reste particulièrement bridée par trois freins principaux : l’accès à l’emploi, aux mobilités et la faible présence de structures de santé.

Ainsi, seul un tiers d’entre eux se dit « certain » de pouvoir trouver un travail dans son secteur d’activité dans ce type de territoire, quand 38 % des jeunes assurent que « les difficultés pour effectuer des déplacements » est une « raison importante » pour ne pas s’installer dans une petite ville.

Par ailleurs, 33 % de ceux qui pourraient s’y installer voient dans la trop faible présence des services de santé un élément qui pourrait les en dissuader. À noter également qu’une « offre culturelle limitée » est perçue comme un frein pour 20 % des personnes interrogées.

« Les maires ont tout particulièrement besoin d’un accompagnement pour faire face à ces défis. Le programme Petites villes de demain devra encore plus s’y atteler », estime ainsi le président de l’APVF, Christophe Bouillon.

Télécharger le baromètre.
 






Journal Officiel du jeudi 2 février 2023

Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret du 1er février 2023 rapportant les dispositions du décret portant nomination de la sous-préfète de Commercy et portant cessation de fonctions d'une sous-préfète chargée de mission, sous-préfète à la relance auprès du préfet de la région Martinique, préfet de la Martinique et du préfet de la région Guadeloupe, préfet de la Guadeloupe - Mme NACIBIDE (Odile)
Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret du 1er février 2023 portant nomination de la sous-préfète de Millau - Mme MARTIN SAINT LEON (Véronique)
Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
Décret n° 2023-52 du 1er février 2023 portant adaptation à l'outre-mer de dispositions du code rural et de la pêche maritime relatives aux aides de la politique agricole commune
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Arrêté du 20 janvier 2023 portant déclaration d'inutilité de parcelles relevant du domaine public fluvial confié à Voies navigables de France (VNF) sur le territoire de la commune de Seltz (Bas-Rhin)

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