Édition du mardi 30 novembre 2021

Crise sanitaire
Renforcement des gestes barrières au travail mais pas de nouvelles obligations de télétravail
Le ministère du Travail a publié hier son nouveau protocole sanitaire, mis à jour du fait de l'arrivée de la cinquième vague. Le retour massif au télétravail n'est, pour l'instant, pas prévu, mais un renforcement des gestes barrières est demandé, notamment dans les restaurants d'entreprise. 

Aucun signe d’amélioration sur le front de la cinquième vague : tous les indicateurs restent à la hausse, et le taux d’incidence de plusieurs départements, entre hier et aujourd’hui, a franchi la barre des 400 (c’est le cas en particulier de Paris et du Rhône). 

Le constat reste néanmoins le même : malgré des taux d’incidence très élevés, on reste très loin de tout risque de saturation des capacités hospitalières. Le vaccin, qui réduit non pas le risque d’être infecté par le virus mais celui de faire une forme grave, joue donc son rôle. Parmi les très nombreux indicateurs disponibles sur le site CovidTracker, l’un mérite tout particulièrement d’être mentionné : celui de la proportion de cas covid-19 dans les arrivées aux urgences. Lors du pic de la première vague (avril 2021), cette proportion était de 21 % – autrement dit, 21 % des patients admis aux urgences étaient atteints du covid-19. Hier (avec plus de 30 000 infections quotidiennes), ce taux était de … 1,4 %. 

Il reste à espérer que la survenue du variant Omicron, repéré en Afrique australe, ne change pas la donne. Il faudra un certain temps pour le savoir : loin de l’agitation politique sur ce sujet (22 pays ont, à ce jour, totalement fermé leurs frontières), les scientifiques ont besoin de temps pour analyser les données sur la durée, et le fait que ce variant ait été classé « préoccupant » par l’OMS ne signifie pas automatiquement qu’il soit plus dangereux que les autres variants : cela signifie qu’il peut l’être et que les experts doivent le vérifier. Hier, lors d’une conférence de presse impromptue, des membres du Conseil scientifique se sont montrés prudents, sinon rassurants : il est « trop tôt pour affirmer » qu’Omicron est « plus virulent » que la souche Delta, a notamment déclaré le professeur Delfraissy, président du Conseil scientifique. Il faudra attendre « deux à trois semaines » pour commencer à connaître, en laboratoire, les effets de ce nouveau variant, et au moins « deux mois » pour bénéficier « d’une observation épidémiologique dans la vie réelle ». 

D’ici là, les experts conseillent de « remettre les gestes barrières au programme » et de « foncer sur la troisième dose ». 

Deux mètres dans les restaurants d’entreprise

Il est donc logique que le ministère du Travail ait décidé de remettre à jour hier son protocole sanitaire. Si ce protocole est destiné aux entreprises du secteur privé, il faut rappeler qu’en termes de sécurité au travail, les règles sont les mêmes dans les entreprises et dans la fonction publique. 

Il n’y a pas de grande révolution dans ce nouveau protocole, qui se contente d’insister sur la nécessité de faire respecter les gestes barrières, en particulier le port du masque, qui doit être systématique en dehors d’un seul cas : quand un salarié est seul dans son bureau. Les locaux doivent être aérés au moins « cinq minutes toutes les heures », et les « moments de convivialité » (pots, arbres de Noël, etc.) doivent désormais être évités. Le ministère conseille de tenir les réunions au maximum en visio ou audioconférence. 

Le seul changement important concerne la restauration collective, où le port du masque est par nature impossible. Le ministère a décidé de revenir à une règle qui n’était plus en vigueur depuis plusieurs mois : il faut à nouveau respecter une distance de deux mètres entre chaque personne à table. L’annexe spécifique consacrée à la restauration collective précise qu’il faut « garantir une distanciation de deux mètres entre les chaises  occupées par chaque personne, sauf si une paroi fixe ou amovible assure une séparation physique ». 

Quid des parents d’enfants malades ?

Une question essentielle est celle du sort des parents dont les enfants sont ou malades ou cas contact. Cette question risque de se poser un peu moins au fil des jours, puisque le gouvernement a décidé de ne plus fermer systématiquement les classes d’écoles élémentaires dans lesquelles un enfant est atteint du covid-19 (lire Maire info d’hier). Mais la mesure ne se mettra en place que progressivement. En attendant, a précisé la ministre du Travail en fin de semaine dernière, si un enfant doit rester à la maison, l’un des parents pourra « toucher des indemnités journalières de la part de l’Assurance maladie ». Il ne s’agit pas de chômage partiel, a insisté la ministre. 

Il reste à attendre les instructions de la DGAFP sur la manière dont ce dispositif s’appliquera dans la fonction publique. 

Mais l’évolution du protocole dans les écoles pose un autre problème : dès lors qu’un enfant sera testé positif dans une classe, il faudra immédiatement faire tester les autres élèves de la classe. Cela se déroulera, dans certains cas, au sein de l’école, mais dans d’autres, il reviendra aux parents de faire tester les enfants en ville. Ce qui suppose de se rendre disponible. Quel sera le dispositif retenu dans ce cas, les parents seront-ils là aussi indemnisés par l’Assurance maladie ? Dans la fonction publique, cette obligation pourra-t-elle être couverte par une autorisation spéciale d’absence (ASA). Pour l’instant, le gouvernement n’a pas donné de précisions à ce sujet. 

Télétravail : pas de nouvelles obligations

Il est enfin à noter que le gouvernement ne donne pas d’instructions pour un retour massif au télétravail malgré la flambée des cas. Le protocole du ministère du Travail, sur ce sujet, n’a pas été modifié. Toutefois, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a « invité » dans une interview les employeurs « à favoriser le télétravail », qui « participe à la démarche de prévention du risque d’infection ». Pas d’obligation donc, mais une « invitation ». 

Sur le sujet du télétravail toujours, dans la fonction publique territoriale cette fois, une note de la DGAFP  publiée hier par nos confrères de La Gazette des communes confirme ce que craignaient les associations d’élus : le montant du « forfait télétravail » payable aux agents sera obligatoirement de 2,5 euros par jour et « ne peut pas être modulé par l’organe délibérant ». Cette note confirme donc la lecture que la DGCL (Direction générale des collectivités locales) a faite de l’accord-cadre sur le télétravail et met fin au flou qui régnait sur cette question (lire Maire info du 14 octobre). Cette lecture est non seulement assez peu compatible avec le principe de libre administration des collectivités territoriale mais elle n’est pas conforme avec « l’esprit » de l’accord, comme le rappelait en octobre à Maire info Murielle Fabre, maire de Lampertheim et coprésidente de la commission FPT à l’AMF. Il paraissait clair, lors de la signature de l’accord, que les collectivités seraient « libres de fixer le montant et le plafond du forfait ». 

La DGAFP, comme la DGCL avant elle, indique que les collectivités peuvent seulement moduler le plafond (220 euros annuels) à la baisse, par exemple en votant une délibération pour limiter le nombre de jours télétravaillables de façon à ce que le forfait ne dépasse pas 150 euros par an. 




Aménagement numérique du territoire
Chantier du réseau fibre : encore beaucoup d'efforts à faire sur la qualité de service
À l'heure où le réseau fibre optique est en train d'être déployé dans tout le territoire français, des dysfonctionnements et des complications subsistent. Face à ces constations, l'Arcep a publié un plan d'action pour pallier les difficultés liées aux raccordements à la fibre. Le gouvernement, de son côté, a annoncé un soutien financier pour les raccordements complexes.

« Panne non réparée, clients sauvagement déconnectés lors du branchement de leurs voisins, portes de point de mutualisation fracturées, point de mutualisation où les cordons sont tellement emmêlés que l’appellation consacrée est "plat de nouilles"… ». La présidente de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep),  Laure de la Raudière, a reconnu volontiers les problèmes qui existent sur le réseau fibre, lors de son discours vendredi dernier au colloque de l’Avicca.

La présidente reconnaît aussi l’implication des maires dans ce contexte. Ces dernières années, en effet, de nombreux élus ont pris position par rapport aux difficultés de connexion rencontrées dans certains départements. « J’ai rencontré des élus devenus experts des télécommunications alors qu’ils n’avaient au départ aucune compétence ou appétence pour le secteur, rapporte-t-elle. Ils ont été obligés de jouer le rôle de médiateur entre opérateurs et habitants. » Mais, demande-t-elle légitimement : « Est-ce le rôle du maire ? »

Des efforts insuffisants 

Le rôle de l’Arcep - et la présidente le rappelle - est de veiller à la qualité du réseau FTTH qui va devenir la nouvelle infrastructure de référence. « En ce moment on raccorde un million de locaux par trimestre et nous avons déployé en un an 6,2 millions de locaux nouvellement raccordables. C’est massif et je ne manque pas une occasion de souligner l’investissement de toute la filière pour ces résultats impressionnants. Mais j’estime aussi, au vu de la situation, que les opérateurs n’ont probablement pas mis en place initialement des outils et process suffisants pour piloter la qualité. »

Pour l’Arcep, il faut aller plus loin que la feuille de route de 2020. Celle-ci prévoyait notamment d’encadrer de nouveaux contrats de sous-traitance et d’inciter à la systématisation d’un compte-rendu photo pour chaque intervention. C’est donc dans ce cadre que l’Arcep a publié jeudi soir dernier un plan d’action complémentaire pour l’amélioration de la qualité de l’exploitation et des raccordements.

Mieux contrôler les interventions 

Ce plan complémentaire pour l’amélioration de la qualité de l’exploitation FTTH s'articule autour de trois grands axes.

Objectif du premier axe : mieux contrôler les interventions. L’Arcep appelle concrètement à la mise en place d’outils pour contrôler la qualité des interventions et « ainsi éviter les opérations de malfaçons réalisées par certains (...) ni vu ni connu ». Ce sont les sous-traitants des opérateurs, souvent mal rémunérés et faisant un travail assez éprouvant qui sont ici mis en cause.

« Nous souhaitons que les opérateurs mettent donc en place un outil de notification en temps réel des interventions à l’image de l’application “check voisinage” de Bouygues Telecom, permettant aux techniciens de remédier aux problèmes de déconnexion en fibre optique », précise Laure de la Raudière. L’Arcep préconise aussi dans son plan un outil d’analyse automatique des comptes rendus photos à partir d’intelligences artificielles par exemple. « Certains opérateurs commencent déjà la mise en œuvre de ces outils », indique la présidente. 

Limiter les sous-traitants 

Le deuxième axe du plan porte d’ailleurs sur la sous-traitance des opérateurs. L’Arcep incite ces derniers à limiter le nombre de rang de sous-traitance. « Leur recours à la sous-traitance en cascade, parfois 5 à 6 rangs, ne nous semble pas garant de la qualité de service », explique la présidente. 

« Il faut aussi que les opérateurs renforcent la formation de leurs techniciens. Nous sommes aussi favorables à la mise en place d’une certification au sein de la profession. Ce sont des sujets discutés par les opérateurs et certains prennent des mesures à ce sujet pour limiter, à 2, les rangs de sous-traitances. »

Remettre en conformité les infrastructures dégradées

Le dernier axe concerne plus spécifiquement les dégradations. « Il est important que les opérateurs mettent en œuvre des plans de remise en conformité des infrastructures les plus dégradés. » La présidente insiste sur ce point et alerte sur cette exigence : « Il n’est plus possible de voir en France des réseaux neufs et en même temps aussi dégradés. »

Parallèlement, l’Arcep annonce sa volonté « d’objectiver la situation des points de mutualisation dégradés. Nous voulons lancer un appel d’offre pour sélectionner un prestataire pour aller ouvrir 750 points de mutualisation et regarder dans quel état ils se trouvent. L’objectif est de se faire une idée qualitative et quantitative des "plats de nouilles". »

SFR fait l’objet d’une enquête 

L’Arcep doit aussi parfois jouer le rôle de « gendarme des télécoms ». Ainsi, la présidente annonce l’ouverture d’une procédure enquête à l’encontre d’Xp Fibre et de ses filiales. 

« On observe quantitativement que l’on reçoit plus de courriers sur ces réseaux concernant la qualité d’exploitation. On a eu des alertes par exemple sur les échecs de raccordement et les déconnexions mais aussi sur le dimensionnement de la fibre. » Sont mis en cause « des défauts importants dans la qualité de la réalisation des opérations de raccordement », comme on peut le lire dans la décision mise en ligne sur le site de l'Arcep

Une enveloppe de l’État pour les raccordements complexes

Pour que le réseau fibre soit de qualité, il faut aussi résoudre le problème des 10 % de zones RIP (Réseaux d’initiative publique dans les zones rurales) qui présentent des difficultés de raccordement. Le gouvernement indique dans un communiqué de presse que, « si la majorité de ces difficultés peut être résolue par des actions opérationnelles et règlementaires (remontées d’informations, élagage, autorisations administratives, etc.), d’autres difficultés, principalement liées à l’absence ou la défaillance des infrastructures aériennes et souterraines de génie civil (poteaux tombés, câbles en pleine terre), peuvent impliquer une charge financière significative. »

Ainsi, les 150 millions d’euros qui restaient encore de l’enveloppe de 570 millions accordée par l’État pour la fibre optique, vont être dédiés aux raccordements « complexes » dans les RIP, comme annoncé par Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques.

Les zones plus rurales sont évidemment les principales concernées et les modalités de l’appel à projets pour l’allocation ces fonds seront soumises à consultation publique à la mi-décembre 2021, pour une durée de 4 semaines, en vue du lancement d’un appel à projets d’ici la fin du premier trimestre 2022.




Administration
Les secrétaires de mairie vont devenir « secrétaires généraux de mairie »
En visite dans le Loiret, jeudi dernier, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, a annoncé plusieurs mesures visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie. Des annonces en ligne avec les demandes des associations d'élus. 

« Vous êtes le premier visage du service public. » C’est ainsi qu’Amélie de Montchalin a rendu hommage, jeudi 25 novembre à Meung-sur-Loire (Loiret) aux quelque 25 000 secrétaires de mairie – dont 95 % sont des femmes. 

« Complexité et polyvalence »

La ministre, qui a rencontré lors de ce déplacement une quinzaine de secrétaires de mairie, a insisté sur la « complexité » de leurs fonctions : « Il y a beaucoup de polyvalence dans vos fonctions, parfois exercées dans plusieurs communes. Les intercommunalités ont aussi modifié votre rôle et vous êtes aux premières loges en matière de complexification des procédures. » Mais de fait, le nom même de leur fonction ne laisse pas entrevoir le caractère « complexe » de leur travail : « Beaucoup pensent que vous ne faites que du secrétariat », a relevé la ministre. Le gouvernement va donc proposer « que la fonction change de nom pour devenir ‘’secrétaire général de mairie’’ ». 

La ministre a également annoncé que le gouvernement avait « décidé d’une revalorisation salariale » – sans donner ni montant ni date – et évoqué, pour « fin 2026 », de nouvelles « garanties » en matière de mutuelle et de prévoyance. 

Les propositions de l’AMF

Reste à savoir comment ces décisions vont être discutées (voire co-construites) avec les employeurs territoriaux qui, en la matière, sont les payeurs. 

Rappelons que le bureau de l’AMF, en octobre, a adopté une série de propositions visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie, issues d’un travail commun mené par la commission FPT de l’association.  

Notons d’emblée que le nouveau nom retenu par la ministre n’est pas celui qui avait les faveurs de l’AMF. L’association, tout à fait favorable à un changement d’appellation de ce métier, estimait que « secrétaire général » était l’option la moins intéressante, privilégiant les appellations « directeur ou directrice des services » ou « responsable de l’administration communale ». 

En matière de revalorisation des rémunérations, les propositions de l’AMF vont dans plusieurs directions : la mise en place de NBI (nouvelles bonifications indiciaires) supplémentaires, mais aussi la création d’un statut d’emploi spécifique « avec des grilles indiciaires propres ». Dans la proposition de l’AMF, le nouveau statut d’emploi comprendrait « deux grilles indiciaires (C+/B et B+/A) ». Trois « profils » pourraient être identifiés, en fonction de la strate de la commune : administratif, cadre et expert. 

L’AMF  a fait bien d’autres recommandations, comme la création d’une délégation de signature pour les secrétaires de mairie ou la création d’une formation initiale dédiée… L’association se propose également de réaliser un vademecum des secrétaires de mairie, en association avec les centres de gestion.  

Ces propositions, très précises, vont-elles servir de base à une discussion entre le ministère et les employeurs ? La ministre ne s’est pas encore exprimée sur ce sujet.

Le SNDGCT satisfait

Le gouvernement pourra également s’appuyer sur les recommandations du SNDGCT (Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales), dont le président, Stéphane Pintre, s’est « félicité » hier des annonces de la ministre : «  Reconnaissance de la complexité de la profession, revalorisation salariale, changement de nom, accélération en matière de formation pour anticiper les départs en retraite [sont] autant de points que le SNDGCT soulignait dans son courrier à la ministre, le 8 octobre dernier », se réjouit Stéphane Pintre. 

Les propositions du SNDGCT recoupent en grande partie celles de l’AMF, si ce n’est que le syndicat suggérait bien, lui, de rebaptiser les secrétaires de mairie du nom de « secrétaires généraux de mairie ». 




Technologie de l'information
Stations radioélectriques : un nouvel accès à des données statistiques par territoire
L'Agence nationale des fréquences (ANFR) fait évoluer son site Cartoradio.fr qui permet d'informer le public sur la localisation des sites radioélectriques. Des statistiques par territoire apportent désormais des précisions sur les sites mobiles autorisés et mis en service, en proposant des filtres par technologie, opérateur mobile et bande de fréquences.

Depuis sa création en 2003, le site Cartoradio.fr, créé par l’Agence nationale des fréquences (ANFR), propose une cartographie interactive des implantations des stations radioélectriques en France métropolitaine et dans les outremers. En saisissant une adresse, il est possible de savoir si des antennes de téléphonie mobile, télévision, radio et autres (réseaux radioélectriques privés, radars météo…) sont situées à proximité.

Ce site permet également d'avoir accès, pour un site donné, aux résultats des mesures de champs électromagnétiques synthétisés par une fiche de mesures effectuée par un laboratoire accrédité. En effet, « l’ANFR a pour mission de veiller au respect des valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques, comme rappelé dans un communiqué de presse. Elle élabore un protocole de mesure de l’exposition que des laboratoires accrédités utilisent pour réaliser des mesures sur le terrain. À ce jour, environ 66 000 résultats de mesures sont disponibles sur le site. »

Une nouvelle version de Cartoradio 

Depuis 2018, il est possible pour n’importe quelle personne de solliciter des mesures d’exposition radioélectrique des installations radioélectriques déployées sur le territoire de sa commune.

Plus de 165 000 points d’émission sont répertoriés par l’ANFR sur ce site. La nouvelle version de Cartoradio, lancée mi-novembre, permet désormais d’accéder à des données statistiques par territoire. En sélectionnant une commune, un département ou une région, l’internaute peut ainsi connaître le nombre de sites d’émission autorisés par l’ANFR et mis en service dans la zone concernée.

Pour les sites de téléphonie mobile, un système de filtres permet d’identifier, dans un territoire, le nombre de sites autorisés et mis en service par technologie (2G/3G/4G ou 5G), par opérateur mobile et par bande de fréquences. Un outil qui peut donc être très utile pour les collectivités locales. 

Pour la région Nouvelle-Aquitaine, par exemple, Cartoradio recense 8 045 sites radioélectriques dont 5 563 sites de téléphonie mobile répartis entre 4 opérateurs. Les mêmes données sont consultables à l’échelle d’une ville. Par exemple, on recense à Rouen 125 sites radioélectriques. 

Cap sur la 5G...

En dehors du site Cartoradio.fr, l’application mobile Open Barres développée en 2018 par l'ANFR connaît aussi des changements. Pour rappel, elle permet de mesurer à intervalles réguliers la puissance du signal reçue par un téléphone mobile sur un parcours donné. 

L’ANFR annonce qu’une « version 2.6 d’Open Barres vient d’être publiée (...) et permet désormais l’affichage et l’enregistrement de la puissance du signal 5G reçu par le téléphone de l’utilisateur depuis le réseau auquel il est connecté. Des informations techniques spécifiques à la 5G ont été ajoutées dans les exports en mode « avancé » des données enregistrées lors des parcours. »




Tourisme
Tourisme : les Français ont sauvé la saison estivale
Le bilan touristique de la saison estivale est encourageant avec un nombre de nuitées en juillet et en août tutoyant celui de 2019. À l'échelle mondiale, l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) juge, toutefois, la reprise de l'activité « lente » et « fragile », alertant sur une situation « totalement imprévisible ».

« Au fil des mois, la fréquentation des hébergements collectifs de tourisme retrouve des couleurs. » C’est le constat fait par l’Insee dans une étude, publiée vendredi, et dont les auteurs constatent que depuis le mois de mai dernier, l’activité touristique a repris dans l’Hexagone. Essentiellement grâce à la clientèle française.

Fréquentation proche du niveau d’avant-crise

Malgré la quatrième vague de covid-19, le passe sanitaire et une météo maussade, l’institut confirme un bilan plutôt positif et encourageant de la dernière saison touristique estivale, notamment à la fin de l’été. 

La fréquentation des mois de juillet et août s’est ainsi rapprochée de son niveau de 2019. « En août 2021, l'activité touristique en France a atteint 93 % de son niveau d'avant-crise, avec 82,8 millions de nuitées, contre 88,7 millions en août 2019 », observe l’institut, soulignant que la reprise de la fréquentation est plus forte dans les campings avec « 46 millions de nuitées en août 2021, contre 47,4 millions en août 2019 ».

Reste que la fréquentation des mois de mai et juin 2021, mesurée en nombre de nuitées touristiques, est restée pour sa part « très inférieure » à celle de mai et juin 2019. 

Globalement, les hébergements collectifs touristiques ont ainsi enregistré, durant l’été 2021 (considéré de mai à août), 197 millions de nuitées en France, soit 19 % de moins qu’à la même période en 2019, avant la crise sanitaire. 

Littoral et montagne privilégiés, les villes délaissées

Une fréquentation qui a surtout été portée par les vacanciers français puisque le niveau des nuitées réservées par ces derniers a quasiment retrouvé son niveau d’avant-crise (- 2 %). Comme à l’été 2020, la clientèle a privilégié les séjours le long du littoral et dans les massifs de montagne, loin des grands centres urbains. 

« De mai à août 2021, la fréquentation atteint 89,4 millions de nuitées sur le littoral, soit 92 % du niveau de 2019. Dans les massifs de montagne, le nombre de nuitées est de 11,4 millions (91 % du niveau 2019) », indiquent les auteurs de l’étude, qui soulignent la différence avec les espaces urbains : « Les nuitées sont à 62 % de leur niveau de l’été 2019 dans [ces] établissements, soit une perte de 30,5 millions de nuitées sur les 45,3 millions de nuitées de moins par rapport à 2019 sur l’ensemble de la France ». 

L’Île-de-France a été particulièrement touchée avec une chute de près de 60 % du nombre de nuitées, les autres centres urbains connaissant une baisse globale de 24 %. À noter que le nord-est de la France a lui aussi connu, contrairement au reste de la métropole, un déficit de fréquentation de la clientèle française. 

Dans les départements d'outre-mer (DOM) où le nombre de nuitées a baissé de 26,5 %, celles spécifique à la clientèle française ont reculé de 22 %.

Le retour « timide » de la clientèle étrangère

Compte tenu des restrictions sur les voyages encore en vigueur à l’été 2021, le retour de la clientèle étrangère a lui été « beaucoup plus timide », les nuitées des clients venus de l’étranger ayant diminué de 56 % par rapport à la même période en 2019. Le déficit de touristes étrangers a touché en premier lieu les hôtels haut de gamme, ceux-ci ayant perdu 19,4 millions de nuitées de mai à août. 

L’Île-de-France paie là aussi le prix fort avec une fréquentation hôtelière des non-résidents qui se réduit comme une peau de chagrin : seulement 21 % de son niveau de l’été 2019. La raréfaction de la clientèle d’affaires a également pesé.

Dans les DOM, les nuitées des clients étrangers ont également chuté de manière importante (- 64 %), mais cette baisse est à relativiser car les nuitées étrangères sont proportionnellement beaucoup faibles que celles des clients français. 

« Les effets cumulés de la crise sanitaire et du Brexit entraînent un recul très marqué des touristes originaires du Royaume-Uni, première clientèle étrangère durant la décennie 2010 », observent les auteurs de l’étude. Cependant, « la fréquentation des clientèles venant des pays frontaliers est, quant à elle, revenue à 80 % de son niveau d’avant-crise, certaines étant complètement revenues (Belgique, Suisse) et d’autres partiellement (Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas) ».

Une situation « totalement imprévisible », selon l’OMT

Une analyse confirmée, dimanche, par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), mais cette fois-ci à l’échelle mondiale. « Après un premier semestre 2021 morose, le tourisme international a rebondi pendant la saison estivale de l'hémisphère nord, dopant les résultats du troisième trimestre de l'année, notamment en Europe », explique l’OMT dans la dernière édition de son baromètre. Malgré tout, celle-ci constate un rythme de reprise « inégal selon les régions du monde ».

Ainsi, le secteur touristique mondial devrait encore perdre 2 000 milliards de dollars (soit 1 780 milliards d'euros) cette année sous l'effet des restrictions liées à la pandémie de covid-19, a-t-elle annoncé, jugeant la reprise de l'activité « lente » et « fragile ». 

Une estimation qui survient alors que de nouvelles restrictions ont été prises, en particulier en Europe, pour faire face à une nouvelle vague de l'épidémie et que le variant Omicron se propage dans le monde entier. Une évolution qui démontre que « la situation est totalement imprévisible », a reconnu le secrétaire général de l'OMT.

Plateformes : Paris et Nice dans le top 10 européen, en 2019

Dans une autre étude, parue également vendredi dernier, l’Insee révèle les résultats des villes françaises et européennes les plus prisées des plateformes d'hébergement entre particuliers (type Airbnb) avant la crise.

Avec 109 millions de nuitées en 2019, soit un cinquième des nuitées de l’Union européenne, « la France [était] particulièrement concernée par ce mode de réservation et d’hébergement », explique l’Institut. D’autant que la proportion de Français parmi les hébergés est très élevée sur ce marché, « bien plus qu’en Espagne ou en Italie, pays davantage tributaires de la clientèle internationale ». Ces trois pays concentrant à eux seuls 55 % des nuitées de ce type.

Au classement des villes européennes, Paris était ainsi la première destination avec 15 millions de nuitées enregistrées devant Barcelone, Lisbonne et Rome en 2019. Avec plus de 5 millions de nuitées, Nice se hissait à la neuvième place, rivalisant avec Porto et Vienne. 

Les zones littorales et de montagne ne sont pas en reste puisqu’elles participent pour beaucoup au succès de l’hébergement proposé par les plateformes. Près de la moitié des nuitées passées en France avaient ainsi lieu sur le littoral en 2019.







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