Édition du vendredi 26 février 2021

Coronavirus
Confinement du week-end : comprendre les nouvelles règles publiées par décret
À quelques heures de la mise en place du confinement du week-end dans les Alpes-Maritimes et à Dunkerque, il n'y a toujours aucune trace d'un arrêté préfectoral en fixant les contours. Mais le gouvernement a finalement choisi de fixer ceux-ci par décret. Explications.

Le gouvernement a publié ce matin un décret modifiant le décret du 29 octobre 2020, et fixant les règles des confinements du week-end. Il n’est pas certain que les préfets eux-mêmes en aient été avertis, puisque le mercredi 24 février encore, les services de la préfecture des Alpes-Maritimes promettaient la publication d’un arrêté « à la mi-journée ». Quoi qu’il en soit, un arrêté préfectoral va tout de même devoir être publié pour délimiter les communes concernées par cette mesure. 

Nouvelle forme de confinement

Ces dispositions n’ont rien d’anecdotique, surtout dans la mesure où Jean Castex a laissé entendre hier que le confinement du week-end pourrait fort bien être appliqué à partir du 6 mars dans une vingtaine de départements. Le gouvernement a donc jugé indispensable – peut-être pour assurer la totale solidité juridique de cette mesure – de décider lui-même du modus operandi de cette nouvelle forme de confinement. 
Le décret du 29 octobre 2020 est ce texte qui, maintes fois modifié depuis, fixe « les mesures générales nécessaires pour faire face à l'épidémie de covid-19 dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire ». Le décret paru ce matin modifie l’article 4 de ce texte. Jusqu’à présent, l’article 4 disposait seulement que, en plus du couvre-feu à 18 h, le préfet « est habilité à adopter des mesures plus restrictives en matière de trajets et déplacements des personnes lorsque les circonstances locales l'exigent ». En soi, cette disposition aurait pu suffire pour permettre aux préfets de décréter une interdiction de déplacements pendant le week-end. Mais le gouvernement a apparemment voulu border au maximum la décision, en remplaçant cette formule par une autre. 
Désormais, dans des départements qui devront être officiellement désignés par décret (actuellement uniquement le Nord et les Alpes-Maritimes), le préfet peut « interdire dans les zones qu’il définit, (…) tout déplacement de personne hors de son lieu de résidence les samedi et dimanche entre 6 heures et 18 heures. » Le couvre-feu étant déjà décrété entre 18 h et 6 h, cela équivaut bien à une interdiction de sortir de chez soi du vendredi 18 h au lundi matin 6 h. 

Dérogations élargies

La liste des déplacements dérogatoires, qui resteront donc autorisés le week-end, est un peu plus précise – et plus étendue – que celles à laquelle les Français sont maintenant habitués, depuis un an. 
Pour ce qui concerne les achats, le gouvernement a écrit noir sur blanc que les déplacements pour « retrait de commandes » étaient autorisés. Les déménagements le sont également. Les « déplacements brefs » dans la limite d’une heure par jour sont autorisés, pour la pratique sportive ou la promenade (« avec les seules personnes regroupées dans le même domicile »), le rayon autorisé étant de 5 km autour du domicile.
Nouveauté par rapport à de précédents confinements : il est autorisé de sortir pour se rendre à la messe ou dans un lieu de culte en général. De même, la participation à une manifestation est possible, dès lors que celle-ci est autorisée, de même qu’à tout « rassemblements, réunions ou activités sur la voie publique qui ne sont pas interdits ». 
Le gouvernement a également pensé aux commerçants qui exercent sur les marchés, puisque sont autorisés les déplacements liés « à l'exercice d'une activité professionnelle sur la voie publique ». 
Le décret précise par ailleurs que dans les départements concernés, le préfet peut réduire la surface à partir de laquelle un centre commercial n’est plus autorisé à ouvrir (ce qui a déjà été fait par le préfet des Alpes-Maritimes). 

Libraires, disquaires et banques autorisés à ouvrir

Enfin, la liste des « commerces essentiels », c’est-à-dire ceux dont l’ouverture est permise le week-end dans les zones confinées, a été élargie, au point que ce sont finalement relativement peu de commerces qui vont devoir fermer. Outre les habituels garages, magasins d’alimentation de toute sorte, supérettes, supermarchés, hypermarchés, stations-services, tabacs, etc., on peut noter que les librairies et les disquaires ont été ajoutés à la liste, ainsi que les assurances et les banques. Ce dernier point est particulièrement important dans la mesure où le RSA va être versé le samedi 6 mars, et que des associations s’inquiétaient déjà que les bénéficiaires du RSA non munis d’une carte bancaire ne puissent aller récupérer de l’argent à cette date. 
Attention, le décret mentionne, parmi les commerces autorisés, « le commerce de détail de textile en magasins spécialisés ». Cette catégorie (code APE 4751Z) ne recouvre pas les magasins d’articles d’habillement.
On peut remarquer enfin que le décret autorise l’ouverture des magasins de détail de matériaux et équipements de construction, quincaillerie, peintures, bois, métaux et verres en magasin spécialisé… Il est donc plus souple que l’arrêté du préfet des Alpes-Maritimes relatif aux commerces, qui n’autorisait l’accueil du public dans ces enseignes que pour les professionnels. 
Tous les commerces qui ne sont pas mentionnés dans cette liste ne sont pas autorisés à ouvrir au public, mais ont le droit de pratiquer les livraisons et le click & collect. 
Maintenant que ce décret est publié, les préfets n’ont plus qu’à prendre un arrêté pour définir les zones du département dans lesquelles il s’applique. Les préfets du Nord et des Alpes-Maritimes n’ont plus que quelques heures pour le faire. 
Par la suite, au fil de ses décisions, le gouvernement n’aura plus qu’à modifier par décret l’annexe 4 du décret du 29 octobre, qui liste les départements soumis à confinement le week-end.

Franck Lemarc

Télécharger le décret.

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Coronavirus
Entre inquiétude et espoir, ce qu'il faut retenir des annonces de Jean Castex
Pas de nouvelles mesures de confinement, mais 20 départements placés sous surveillance renforcée, dans lesquels les élus locaux vont être consultés sur les mesures à prendre. C'est la principale information donnée hier soir par le Premier ministre. Explications.

« Le devoir de vérité m’oblige à vous dire ce soir que la situation sanitaire de notre pays s’est dégradée au cours des derniers jours. » Dès le début de son intervention, le Premier ministre a donné le ton. Fini, le bel optimisme des précédentes semaines, oubliées, les déclarations d’Olivier Véran espérant que l’on n’aurait peut-être « plus jamais » à confiner le pays. « Il se passe quelque chose depuis quelques jours », pas seulement en France mais chez plusieurs de nos voisins, a tenu à préciser le Premier ministre.
L’exécutif ne regrette pas les décisions prises depuis janvier, et en particulier celle – inattendue – de ne pas reconfiner le pays. Ces décisions ont permis « de gagner du temps », estime Jean Castex : « Notre activité économique ne s’est pas effondrée, nos commerces ont pu rester ouverts, nos enfants ont pu aller à l’école. » 

« Extrême réactivité »

Au passage, le chef du gouvernement a égratigné certains élus qui, depuis deux semaines, ont réclamé un confinement sur leur territoire particulièrement frappé par les variants. « J’entends également certains appeler à un confinement dur et immédiat dans l’espoir de nous débarrasser une bonne fois pour toutes du virus. Quatre semaines et puis on est débarrassé. Malheureusement (…), c’est loin d’être aussi simple. » Dès l’issue du point presse du Premier ministre, le maire de Metz (Moselle), François Grosdidier, a réagi à ces propos qu’il a jugés « très méprisants » : « On est un certain nombre à demander des reconfinements locaux et forts pour appuyer sur le frein parce que toutes les mesures qui ont été prises de couvre-feu, même de couvre-feu avancé n’ont jamais inversé la tendance », a poursuivi le maire de Metz, qui rappelle que « la seule fois où la tendance a été inversée dans le pays, c’est lors du premier confinement ». 
Reste que le Premier ministre n’a nullement exclu, à l’échelle nationale, un retour au confinement, un « levier auquel il ne faut recourir que quand on ne peut pas faire autrement » et qu’il faut « tout faire pour retarder ». Dans cet objectif, l’exécutif souhaite « être extrêmement réactif aux premiers signes de reprise épidémique ». 
Là encore, les élus des zones les plus affectées par les variants apprécieront sans doute diversement la notion « d’extrême réactivité » évoquée par Jean Castex. Rappelons qu’en Moselle, où le variant repéré en Afrique du sud représente aujourd’hui 60 % des cas, le gouvernement a décidé, il y a dix jours, de ne rien faire ou presque. Hier, le Premier ministre a placé ce département sous surveillance. « Comme si nous ne l’étions pas déjà ! », a réagi François Grosdidier.
De même, rappelons que les maires du Dunkerquois ont demandé il y a deux semaines la fermeture des établissements scolaires, sans succès. C’est après coup, alors que l’épidémie est hors de contrôle dans l’agglomération, que le gouvernement a proposé un confinement le week-end. 

Surveillance renforcée

Jean Castex a annoncé hier que vingt départements sont désormais placés en « surveillance renforcée ». Il s’agit des départements qui cumulent quatre indicateurs : un taux d’incidence supérieur à 250 pour 100 000 habitants, « une part de variant supérieure à 50 %, une pression hospitalière proche du seuil critique et une circulation virale qui s’accélère sérieusement ». 
Ces vingt départements sont : les sept départements de la région Île-de-France ; au nord, l’Oise, la Somme, le Pas-de-Calais et le Nord ; à l’est, la Moselle et la Meurthe-et-Moselle ; au sud, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et le Var ; et enfin, le Rhône, la Drôme et l’Eure-et-Loir. 
 Dans ces vingt départements, les préfets vont « engager des concertations avec les élus » pour, d’une part, inciter les habitants à la vigilance et, d’autre part, préparer si nécessaire des « mesures de freinage ». Pas de mystère sur ces mesures : le Premier ministre a d’ores et déjà indiqué qu’il s’agirait de confinements le week-end, « si et seulement si la situation continue de se dégrader ». Ces mesures, si elles sont décidées, entreraient en vigueur « à compter du week-end 6 mars », c’est-à-dire le vendredi 5 mars à 18 h. 
Ces mesures seront, on le sait déjà, considérées comme insuffisantes par certains maires. Celui de Metz a déclaré hier que le confinement le week-end « ne sert à rien et ne tiendra pas ». Il a été rejoint hier par la maire de Paris, Anne Hidalgo, dont le Premier adjoint, Emmanuel Grégoire, a lui aussi parlé de « demi-mesure » et annoncé que la ville va demander au préfet « un confinement de trois semaines » pour « ensuite retrouver de l'oxygène et une vie plus normale ». Une déclaration qui a surpris tout le monde, à commencer par les maires d’arrondissement qui n’avaient pas été prévenus, et ceux des communes limitrophes à la capitale, dont on imagine mal qu’ils ne soient pas concernés par une telle mesure. Ce matin, le même Emmanuel Grégoire a néanmoins largement nuancé ses propos de la veille, lors d'une conférence de presse, expliquant que rien n'est tranché et que tout est sur la table. Les twitts dans lesquels il avait, la veille, proposé le confinement de trois semaines ont été supprimés. Ce matin, l'élu parisien déclarait : « Il faut sortir de l'approche binaire. Ce n'est pas confinement ou pas confinement. Il y a des degrés différents. »

Lueurs d’espoir

Le Premier ministre et le ministre de la Santé ont tenté de tempérer ces mauvaises nouvelles en indiquant que l’espoir est permis « d’envisager dans les prochains mois un retour à une vie plus normale ». D’abord parce que la campagne de vaccination est, selon eux, un succès : « Nous vaccinons beaucoup et nous vaccinons les bonnes personnes », avec pour résultat « une baisse de l’incidence » chez les personnes de plus de 80 ans. Intervenant après les ministres, le professeur Alain Fischer, le « Monsieur Vaccins » du gouvernement, a notamment expliqué que les dernières études montrent une efficacité prouvée du vaccin AstraZeneca chez les personnes de plus de 65 ans. Il se pourrait donc, à terme, que ce vaccin soit autorisé en France pour les 65-74 ans, qui ne sont concernés aujourd’hui par aucune campagne de vaccination. Le Premier ministre a annoncé que la vaccination de cette tranche d'âge devrait débuter « début avril ».
Enfin, Jean Castex et Olivier Véran se dont félicités de l’arrivée de « nouveaux traitements », qui « pourraient permettre d’éviter l’apparition de formes graves de la maladie ». Ces traitements, les « anticorps monoclonaux », ne sont pas préventifs, comme les vaccins, mais bien curatifs. L’Allemagne en avait déjà commandé 200 000 doses il y a un mois. La France vient de lui emboîter le pas. Si ce traitement semble prometteur, il a un inconvénient majeur : son prix. Chaque dose de ces médicaments, produits par deux firmes américaines, coûte environ 2 000 euros.
En attendant, donc, un « retour à une vie plus normale », c’est bien la semaine prochaine qui va voir se multiplier les annonces. À moins d’un emballement incontrôlé de l’épidémie – hélas toujours possible et clairement redouté par de nombreux scientifiques – le confinement généralisé n’est toujours pas à l’ordre du jour. Pour l’instant.

Franck Lemarc

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Économie sociale et solidaire
Économie sociale et solidaire : des appels à projets qui intéressent les maires
Avec les fonds du plan France Relance de 100 milliards d'euros, le gouvernement a lancé tous azimuts une multitude d'appels à projets dans le champ de l'économie sociale et solidaire. Zoom sur deux d'entre eux qui intéresseront les maires.

Dans la multitude de mesures du plan de relance, il n’est pas toujours évident de trouver chaussure à son pied. Maire info met en lumière, ce matin, deux appels à projets au bénéfice de l’économie sociale et solidaire (ESS) susceptibles d’intéresser les maires. Le secteur, qui pallie les carences de l’État dans bien des matières, est mis à mal par la crise : selon les chiffres relayés par le mouvement associatif et le Crédit coopératif, 30 000 associations de l’ESS seraient en « danger de mort ».

Des cuisines partagées ou des restaurants mobiles pour les personnes hébergées à l’hôtel

130 000 personnes ont bénéficié, en 2020, du dispositif exceptionnel de distribution de « chèques services » mis en place par le gouvernement. Ces derniers, d’un montant de 7 euros par jour (budget de 50 millions d’euros), ont permis aux personnes sans domicile fixe et familles précaires hébergées de pouvoir acheter des produits d’alimentation et d’hygiène. L’exécutif cherche désormais à « répondre durablement aux besoins d’accès à l’alimentation des personnes hébergées à l’hôtel ». Il a, pour ce faire, lancé, jusqu’au 19 mars, un appel à projets à destination des associations et des centres communaux ou intercommunaux d’action sociale. 
« Cette mesure bénéficie d’une enveloppe de 25 millions d’euros : 5 millions d’euros au titre du plan de relance pour couvrir des dépenses d’investissement et 20 millions d’euros au titre de l’Acte II de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté pour couvrir les dépenses de fonctionnement en 2021 et 2022 ».
« Il s’agit, explique le gouvernement, de construire des tiers-lieux, cuisines partagées, lieux de restauration mobiles ou restaurants solidaires pour ces publics, souvent composés de familles avec enfants ». En parallèle, Emmanuel Macron a promis, en décembre, de reprendre la proposition de la Convention citoyenne pour le climat de « chèque alimentaire ». Si l’objectif - permettre aux familles modestes d’accéder à des produits de qualité, en circuits courts ou bio - fait consensus, les modalités de mise en œuvre, elles, divisent l’exécutif.

La précarité alimentaire augmente de façon inquiétante

En un an, la précarité alimentaire a incontestablement gagné du terrain en France. Les images d’interminables files d’attente d’étudiants venus récupérer des denrées en sont une des illustrations. Plus de 2,1 millions de personnes bénéficient, en ce début d’année 2021, de l’aide alimentaire, d’après les banques alimentaires. Une importante augmentation du nombre de bénéficiaires, d’environ 25 %, avait été enregistrée en mars 2020, mois marqué par le premier confinement.
Selon une étude CSA menée auprès de 1 000 bénéficiaires, publiée le 15 février, plus de la moitié (51 %) des personnes aidées ont déclaré avoir recours à l’aide alimentaire depuis moins d’un an. Parmi elles, 21 % y ont eu recours pour la première fois il y a moins de 3 mois et 14 % entre il y a 3 mois et il y a 6 mois. « Si la perte d’emploi, la maladie et la séparation sont toujours les trois premières raisons de l’aggravation de la situation financière des bénéficiaires, l’impact de la crise sanitaire est palpable », indique l’étude.
Le seuil des 10 millions de pauvres en France aurait été franchi en 2020 (personne dont les revenus mensuels sont inférieurs à 1 063 euros par mois). Un appel à projets, qui vient de se terminer, était justement censé soutenir les associations de lutte contre la pauvreté (100 millions d’euros sur deux ans).

Bientôt des « Quartiers culturels créatifs » ?

Dans un tout autre domaine, le gouvernement s’apprête à lancer dans le courant du premier semestre 2021 un autre appel à projets, ouvert aux collectivités, visant à créer des « Quartiers culturels créatifs » (2 millions d’euros en 2021 et 2022). Il s’agit là aussi de construire des tiers-lieux dont l’objectif serait de « fédérer et d’animer les équipements culturels (bibliothèques, médiathèques, salles de spectacles, musées, cinéma, etc.) et les commerces culturels (librairies, disquaires, galeries d’art, diffuseurs de presse) des villes dans lesquelles ils sont implantés ».
Ces tiers-lieux culturels doivent se structurer autour des trois axes suivants : un dispositif d’accompagnement dédié aux professionnels de la culture (entrepreneurs, artisans et artistes) de type pépinière d’entreprises, incubateur ou espace de coworking ; un espace ouvert au public qui accueillerait des expositions temporaires, boutiques éphémères, ateliers de création pour adultes et enfants animés par des artistes et artisans locaux ; si l’espace le permet, la mise à disposition de locaux commerciaux à loyer modéré pour la création de commerces culturels de proximité, dans le cas où la faible rentabilité de ces activités n’aurait pas permis le maintien de ces commerces en centre-ville. « Les trois enveloppes seront cumulables et le montant total par bénéficiaire sera plafonné ».

Alimentation locale et solidaire, emploi des jeunes, conseillers numériques...

D’autres appels à projets estampillés France Relance sont en cours dans des domaines tout aussi différents les uns que les autres. On peut citer, par exemple, un appel à projets en soutien au développement de l’alimentation locale et solidaire, un autre en soutien à l’emploi des jeunes dans le sport ou encore le recrutement en cours de 4 000 conseillers numériques pour former les Français aux outils numériques de base.

Ludovic Galtier

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Démographie
Démographie : neuf mois après, la crise accouche d'une forte baisse de la natalité
Neuf mois après le début de la pandémie du covid-19, le nombre de nouveaux-nés chute est en forte baisse : - 7 % en décembre 2020 par rapport au même mois en 2019. La chute est encore plus vertigineuse en janvier 2021 (par rapport à janvier 2020). Elle s'établit à - 13 %, selon l'Insee.

2020 restera dans les annales pour son taux de mortalité, exceptionnellement élevé en comparaison à ces dernières années, mais aussi de natalité. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a révélé, hier, que 735 000 bébés sont nés en 2020 en France (18 000 de moins qu’en 2019), « soit le plus faible nombre annuel de naissances depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, inférieur au point le plus bas observé en 1994 ».
Selon des chiffres qui restent encore à consolider, « 53 900 naissances ont eu lieu en France en janvier 2021, soit environ 1 740 par jour. C’est 13 % de moins qu’en janvier 2020 (62 180 naissances, soit près de 2 010 par jour) », compare l’Insee. Une première baisse de 7 % sur un an avait été enregistrée en décembre 2020. « Chaque année, en raison de la baisse tendancielle des naissances observée depuis six ans, il naît généralement moins d’enfants chaque mois d’une année par rapport au même mois de l’année précédente. La diminution des naissances observée en janvier 2021 est cependant sans commune mesure avec les baisses qui ont pu être observées dans le passé ». 
Il faut remonter à 1975, la fin du baby-boom, selon l’Insee, « pour observer un phénomène de telle ampleur ». Les naissances en septembre et octobre 1975 avaient en effet diminué de 14 % par rapport aux mêmes mois en 1974, et celles d’août et novembre de 10 %. « Rien de tel n’a en revanche été observé en lien avec la dernière crise économique de 2008-2009 ».

Comment l’expliquer ?

Il est difficile de ne pas faire le lien avec la pandémie, toujours en cours, de covid-19. « Le premier confinement a été instauré mi-mars 2020 afin d’enrayer l’épidémie de covid-19, rappelle l’Insee, alors que le nombre de décès quotidiens était sur une phase ascendante. Ce contexte de crise sanitaire et de forte incertitude a pu décourager les couples de procréer, les inciter à reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité. Des considérations relatives à la transmission possible du virus de la mère au nouveau-né ont pu également jouer. Il faut également rappeler que pendant ce premier confinement du printemps 2020, les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés. Inversement, le recours à l’interruption volontaire de grossesse a pu être plus compliqué au cours de cette période ».

Une baisse durable ?

Certes « des baisses peuvent être observées sans lien avec la pandémie : les naissances ont par exemple diminué de 4 % en août et novembre 2020 par rapport aux mêmes mois en 2019 » mais « le fait que la baisse en janvier 2021 soit historiquement la plus élevée depuis la fin du baby-boom et qu’elle ait suivi une diminution déjà prononcée en décembre 2020 laisse peu de doute sur le rôle important joué par le contexte de la pandémie sur cette évolution ».
Le nombre des naissances mensuelles des mois à venir « permettra d’apprécier si la baisse de décembre et janvier est un phénomène ponctuel en début de pandémie (report des projets de parentalité de quelques mois seulement) ou le début d’une tendance plus durable (report durable des projets d’avoir un enfant ou abandon du projet), dans un contexte de crise sanitaire et économique ».

Ludovic Galtier

Télécharger le communiqué de l’Insee.

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Restauration collective
Le secteur de la restauration collective concédée en difficulté
Le secteur de la restauration collective concédée a très fortement souffert de la crise sanitaire. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Insee publiée hier, qui pointe les « difficultés structurelles » du secteur que la crise est venue aggraver.

11 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 200 000 salariés… le secteur de la restauration collective concédée est un poids lourd de l’économie. Mais le secteur connaît de grandes difficultés depuis 2010, et la crise a fait chuter son chiffre d’affaires. 

Pression sur les prix dans les collectivités

Globalement, le secteur de la restauration collective représente 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Plus de la moitié de cette activité (14 milliards d’euros) est exercée en gestion directe (notamment en régie dans les collectivités) ; le reste est concédé à un prestataire privé – dans 70 % des cas, à l’un des trois géants mondiaux du secteur, Elior, Compass ou Sodexo. 
Le secteur est en difficulté depuis de nombreuses années : la crise financière de 2008 a engendré un fort recul de l’emploi salarié dans le privé et des fermetures de sites, ce qui a représenté autant de marchés en moins pour les entreprises de restauration. Elle a également provoqué un recul du pouvoir d’achat, qui a influé sur le montant du « ticket moyen » dépensé dans les restaurants d’entreprise. 
L’Insee note que le secteur concédé n’occupe qu’une faible part de la restauration scolaire, « très largement dominé par la gestion directe, notamment dans le primaire ». Quant aux collectivités qui ont fait le choix de la concession pour le scolaire, elles exercent « une pression sur les prix » qui « pénalise » les entreprises du secteur : les prix n’augmentent que de 0,4 % par an depuis 2015 dans la restauration scolaire concédée, soit « trois fois moins que dans la restauration commerciale ».
Seul le secteur de la restauration collective dans la santé est en forte augmentation, « du fait de l’essor des maisons de retraites et des Ehpad ».
S’il existe 484 entreprises spécialisées dans la restauration collective, 70 % de l’activité est phagocyté par trois groupes. Mais, note l’Insee, « leur hégémonie est en repli, du fait de l’offensive de plus petits opérateurs sur le terrain de la différenciation et de la proximité, qui valorisent notamment le bio et le local ». Les trois géants du secteur ont perdu 12 points de part de marché entre 2010 et 2018.

Portrait économique du secteur

Le chiffre d’affaires du secteur provient pour les trois quarts de la restauration collective elle-même (préparation des repas et gestion des cantines). Le dernier quart provient d’activités annexes (gestions de cafétérias, plats livrés à domicile, traiteurs, restauration rapide). 
200 000 personnes travaillent pour ce secteur, mais elles ne représentent que 110 000 équivalents temps plein. Le temps partiel est donc très fréquent, notamment chez les femmes – 42 % d’entre elles sont à temps partiel dans ce secteur, contre 11 % des hommes. L’activité est peu qualifiée, avec 74 % d’ouvriers et employés et seulement 6 % de cadres. Les postes les moins qualifiés sont occupés à 70 % par des femmes. Les salaires sont assez bas, davantage pour les femmes que pour les hommes – ceux-ci sont payés 10 % de plus y compris à profession et durée de travail identiques.
L’Insee signale que les taux de marge du secteur sont en baisse constante depuis dix ans – ils sont passés de 13 % en 2010 à 7 % en 2018. Malgré tout, le taux de rentabilité de la restauration collective concédée reste « très élevé », nettement supérieur à celui de la restauration classique. Les taux d’investissements y sont « faibles » et le mode de règlement (« paiement des fournisseurs à terme, mais perception immédiate ou rapide du prix des repas ») est favorable à la rentabilité. 

Impact de la crise sanitaire

Les premiers chiffres relatifs à l’année 2020 montrent que la restauration collective a durement souffert de la crise épidémique, mais dans une mesure moindre que la restauration dite commerciale (restaurants classiques) : en effet, les restaurants d’entreprise n’ont jamais été fermés lors des différents confinements, contrairement aux restaurants classiques. Résultat : en mai 2020, la restauration collective a connu une perte de chiffre d’affaires de 40 % par rapport à janvier, contre 74 % pour les restaurants. La baisse de fréquentation des restaurants collectifs s’explique par la fermeture des écoles, de nombreuses entreprises pendant le premier confinement, et le développement du télétravail. 
À la fin du premier confinement, la restauration collective a moins bénéficié de l’effet de rebond que les restaurants classiques. « Les restaurants d’entreprises ont continué à être affectés par le maintien du télétravail, les règles de distanciation qui limitent le nombre de convives présents simultanément à table et les craintes de contamination. De nombreux salariés présents sur site apportent ou se font livrer leurs repas. » Le récent décret autorisant les salariés à manger dans leur bureau ne va, naturellement, pas arranger les choses. 
L’Insee note cependant que le deuxième confinement, en novembre, n’a eu que peu d’impact sur l’activité de la restauration collective, les écoles et les entreprises étant restées ouvertes. 

F.L.

Télécharger l’étude de l’Insee. 

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Journal Officiel du vendredi 26 février 2021

Ministère des Outre-mer
Décret n° 2021-214 du 24 février 2021 établissant les limites extérieures de la mer territoriale et de la zone économique exclusive au large de Saint-Pierre-et-Miquelon
Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret n° 2021-213 du 24 février 2021 actualisant les dénominations des communes dans les décrets portant délimitation des cantons
Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret du 25 février 2021 portant nomination du sous-préfet de Cognac - M. LEPETIT (Sébastien)
Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret du 25 février 2021 portant nomination de la secrétaire générale de la préfecture de l'Eure, sous-préfète d'Evreux (classe fonctionnelle III) - Mme DORLIAT-POUZET (Isabelle)
Ministère de l'Intérieur et des Outre-mer
Décret du 25 février 2021 portant nomination d'un sous-préfet hors cadre - M. MAGDA (Jean-Marc)
Ministère de la Transformation et de la Fonction publiques
Décret du 24 février 2021 portant nomination au Conseil commun de la fonction publique

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