Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 29 juin 2021
Élections

Départementales : seuls sept départements sur 95 changent de majorité

Le second tour des élections départementales a été marqué, comme celui des régionales, par une abstention massive et une relative stabilité. Sept départements seulement ont basculé d'un camp politique vers un autre. 

Par Franck Lemarc

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© Département du Pas-de-Calais

Presque 66 % d’abstention, soit des chiffres similaires à ceux du premier tour. Les élections départementales n’ont guère plus mobilisé les électeurs, avant-hier, que la semaine précédente. Et ce, y compris dans des cantons où l’enjeu politique local était important – c’est-à-dire ceux où il avait un risque de basculement. Ce qui laisse à penser que ces enjeux, s’ils sont cruciaux pour les candidats et les équipes militantes, n’intéressent que peu la majorité des électeurs : dans un département comme le Val-de-Marne, par exemple, où s’est jouée dimanche une alternance historique, l’abstention a été de 67 %.

Les résultats globaux

Dans plus de 90 % des départements, c’est la stabilité qui s’impose : il y avait 95 conseils départementaux à renouveler (2028 cantons), et 88 sont restés entre les mains des sortants. La France départementale reste donc majoritairement à droite : des listes LR, divers droite ou union de la droite l’ont emporté dans 838 cantons (41 % du total des cantons), ce qui leur permettra de diriger 64 conseils départementaux sur 95. 396 cantons ont été remportés par des listes « centre »  ou « divers centre ». Le MoDem seul n’a remporté que deux cantons et La République en marche, seule, six. 
Quant à la gauche, elle l’emporte dans 725 cantons (35,7 % du total). Le PS et lesdivers gauche l’ont emporté dans 583 cantons, dont 231 pour des binômes divers gauche, et 188 pour le PS seul. Une centaine de cantons ont été remportés par des listes d’union de la gauche et des écologistes, 13 par les écologistes seuls et 27 par le Parti communiste. 
Le RN connaît, comme aux régionales, un net recul, divisant son nombre de conseillers départementaux par trois par rapport à 2015 : il n’en a obtenu que 26 (contre 62) en l’emportant dans 13 cantons, essentiellement dans le Gard, le Vaucluse, l’Hérault.

Comme au premier tour, la répartition géographique des voix est assez clairement marquée : la grande majorité des cantons qui ont voté à gauche se trouvent dans un quart sud-est du pays (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), et de façon plus dispersée en Bretagne, dans le Nord et le Pas-de-Calais. 

Des basculements historiques

Le Parti communiste a perdu le dernier département qu’il dirigeait en France, le Val-de-Marne, notamment après la perte du canton historique de Champigny. Le département bascule à droite. C’est en fini de la « ceinture rouge »  autour de Paris : en Île-de-France, le seul département qui reste à gauche est la Seine-Saint-Denis, tous les autres sont à présent passés à droite. 
Autre basculement marquant : celui du Puy-de-Dôme, dirigé depuis 1998 par la gauche, et qui passe à droite. Tout comme le Finistère, lui aussi à gauche depuis 23 ans. Le basculement à droite de l’Ardèche, quant à lui, fait de la région Auvergne-Rhône-Alpes la seule région où la totalité des départements seront dirigés par la droite. 
Un autre bastion de la gauche est passé à droite dimanche : les Alpes-de-Haute-Provence, où le parti socialiste aux commandes depuis 1998 a été très largement battu. 
Deux départements, en revanche, basculent de la droite vers la gauche : il s’agit de la Charente et des Côtes-d’Armor, deux départements brièvement reconquis par la droite en 2015, pour un mandat seulement donc. 
Outre-mer enfin, les conseils départementaux ont été renouvelés en Guadeloupe, à Mayotte et à La Réunion. La Guadeloupe reste fortement ancrée à gauche – celle-ci a remporté 30 sièges sur 42 au conseil départemental. Situation inverse à Mayotte, où la droite et le centre-droit remportent 22 sièges sur 26. À La Réunion enfin, la situation est bien plus incertaine, avec 23 élus de droite, 19 de gauche et, entre les deux, 8 élus susceptibles de faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Réponse jeudi, avec l’élection du président du département. 

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