Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 12 juillet 2016
Énergies renouvelables

Éolien : les professionnels soulignent le « dynamisme » du secteur

Sur les six premiers mois de l’année 2016, ce sont 568 MW d’installations éoliennes qui ont été installées et raccordées, a signalé hier dans un communiqué la fédération professionnelle du secteur, France énergie éolienne (FEE). Ces résultats sont en ligne avec ceux de l’année dernière, lors de laquelle un peu plus d’un millier de MW ont été installés.
Pour la FEE, ces résultats sont un indicateur du « dynamisme »  du secteur – confirmé depuis deux ans, après un essoufflement en 2013 – mais ils seraient insuffisants pour atteindre les objectifs fixés par la loi de transition énergétique et la PPI (programmation pluriannuelle de l’investissement). Celle-ci prévoit en effet que 15 GW (15 000 MW) soient raccordés en 2018 et 24 GW en 2023, ce qui suppose une augmentation des capacités de 1,5 GW par an. Avec en moyenne 1 GW par an depuis deux ans, la trajectoire n’est donc pas atteinte.
Pour la FEE, « les professionnels sont mobilisés »  pour atteindre ces objectifs, non seulement sur l’éolien terrestre mais aussi sur l’éolien en mer – qui n’en est aujourd’hui qu’à ses balbutiements, aucune installation n’étant à ce jour en fonctionnement. La FEE appelle les pouvoirs publics à « simplifier les processus administratifs et à stabiliser le cadre réglementaire ». Si la question du prix de rachat de l’électricité éolienne semble aujourd’hui réglée – c’est l’incertitude sur cette question qui avait freiné le développement de l’éolien en 201 2-2013 – la FEE estime en effet que des blocages subsistent : délais de raccordement trop longs, manque de concertation sur les contraintes imposées notamment par le ministère de la Défense, délais judiciaires trop importants en cas de recours contre les projets. La FEE demande également que l’autorisation unique soit généralisée dans le domaine de l’éolien. Rappelons que le régime de l’autorisation unique est actuellement expérimenté pour toutes les ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) dont les éoliennes, dans sept régions, et que la loi Macron prévoit son extension à toutes les régions.
Dans ce domaine, la FEE se félicite de la suppression définitive, dans le projet de loi CAP (culture, architecture et patrimoine) d’une disposition proposée par le Sénat, qui prévoyait de soumettre à autorisation des architectes des bâtiments de France une grande partie des projets éoliens.
Le communiqué de la FEE permet également de jeter un regard sur le marché industriel de la construction d’éoliennes. On notera que les industriels français sont totalement absents de ce secteur, largement (et logiquement) dominé par les Allemands (Enercon, Nordex, Semcon), suivis des Danois (Vestas) et des Espagnols (Gamesa). Alstom est absent de ce palmarès, et semble aujourd’hui se tourner exclusivement vers la fabrication d’éoliennes off-shore – c’est cette entreprise, alliée avec General Electric, qui fabriquera les éoliennes du futur parc au large de Saint-Nazaire.
Le parc éolien reste aujourd’hui relativement peu équilibré sur le territoire, avec des régions très équipées et d’autres beaucoup moins. En 2015, se sont les régions Hauts-de-France et Grand Est qui ont eu, de loin, le plus d’éoliennes installées, avec respectivement 328 et 288 MW. L’Occitanie est arrivée en 3e position avec 103 MW. En queue de peloton, l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Paca, cette dernière ayant installé 2,7 MW en un an, soit 120 fois moins que les Hauts-de-France.
F.L.

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