Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 16 mai 2006
Ville

Après la crise des banlieues, l'AMF et l'AMIF tirent enseignements et propositions

«Après la crise des banlieues, un nouveau rôle pour le maire?» C'est le thème du colloque organisé par l'AMF en partenariat avec l'Association des maires d’Ile-de-France (AMIF) et la Ville d'Aulnay-sous-Bois, le 10 mai dernier, six mois après les violences urbaines de novembre 2005, qui a rassemblé 150 élus locaux (1), représentant près de 100 communes. Parce que ces violences ont clairement mis en évidence le rôle du maire, l'AMF a souhaité prendre la mesure des premières réponses qui ont été apportées tant par les communes que par l'Etat, en organisant ce colloque à Aulnay-sous-Bois, ville particulièrement touchée en novembre dernier et où la réaction citoyenne et républicaine fut immédiate pour un retour au calme. Ce colloque a d'abord permis aux élus de témoigner sur les violences vécues et sur les enseignements qu'ils en ont retirés. Il a surtout permis de tirer un certain nombre d'enseignements et de propositions. Les maires sont conscients de la responsabilité qui est la leur pour améliorer la vie quotidienne de celles et ceux qui vivent dans les quartiers les plus en difficulté de leur territoire et du rôle qu'ils peuvent jouer pour favoriser la cohésion sociale et l'égalité des chances. Ils estiment que ce rôle ne pourra être assuré efficacement dans des quartiers qui cumulent des handicaps lourds en matière d'emploi, d'enseignement et d'habitat que si un certain nombre de conditions sont satisfaites: - la politique de la vile à elle seule ne peut résoudre toutes les difficultés. Elle ne peut être qu'une composante d'une politique globale pérenne mobilisant sur ces quartiers l'ensemble des politiques publiques de l'Etat et des collectivités territoriales; - au-delà de l'impératif d'une production massive de logements sociaux à laquelle tous les maires doivent s'associer, il importe aussi d'agir sur l'ensemble de la chaîne du logement en offrant dans un objectif de mixité sociale tous les types de logements dans l'ensemble de l'agglomération; - le rôle d'animateur et de coordinateur de la politique de prévention de la délinquance que les maires sont prêts à assumer dans un cadre partenarial ne doit pas conduire celui-ci à exercer des responsabilités et des compétences qui relèvent d'autres acteurs: police, justice... Les maires ne pourront exercer cette fonction qu'à la condition de détenir les informations nécessaires dans le cadre d'un secret partagé; - l'accompagnement personnalisé de l'élève en difficulté ne doit pas faire disparaître les politiques d'éducation prioritaire centrées sur les territoires. De même, l'action des communes en faveur du soutien scolaire ne peut qu'accompagner une politique de réussite scolaire qui est de la responsabilité de l'Etat. - Il importe de ne pas multiplier les différents dispositifs ou contrats mis en œuvre dans le cadre de la politique de la ville ou en accompagnement de celle-ci. Les maires en l'espèce sont d'abord soucieux de stabilité et de continuité de l'action publique plutôt qu'à un empilement de dispositifs au fil des années qui s'ajoutent les uns aux autres. - Enfin, les débats ont confirmé qu'un grand nombre de jeunes en situation de déshérence ne relèvent aujourd'hui d'aucun dispositif de soutien. Cette situation appelle à l'évidence une action spécifique de l'Etat. L'AMF s'est engagée à porter les messages des élus auprès du gouvernement afin de répondre à leurs interrogations et propositions. (1) En présence notamment de Jacques Pélissard, président de l'AMF, Claude Pernès, président de l'AMIF, Gérard Gaudron, maire d'Aulnay-sous-Bois (93), Jean-Pierre Balduyck, maire de Tourcoing (59), Pierre Bourguignon, président de l'AMVBF, Maurice Charrier, maire de Vaulx-en-Velin (69), Gérard Hamel, député-maire de Dreux (28), Philippe Pemezec, député-maire du Plessis-Robinson (92) et François Rebsamen, maire de Dijon (21).</sc

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