Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 15 avril 2002
Transports

Pour réduire la place de la voiture en ville, il faut réformer l'urbanisme, selon des chercheurs et élus réunis à Nantes par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUBicy)

Pour réduire la place de la voiture en ville, il ne suffit pas d'augmenter l'offre de transports alternatifs, il faut surtout réformer l'urbanisme, selon des chercheurs et élus réunis à Nantes ce week-end par la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUBicy). "Toutes les pistes cyclables, les vélos prêtés gratuitement et les transports publics modernisés ne serviront qu'à absorber la croissance des déplacements si l'urbanisme n'est pas revu", estime ainsi Christophe Jemelin. Pour ce sociologue de l'Ecole polytechnique de Lausanne, "les gens que l'on pousse à l'extérieur des villes n'ont pas d'autre choix que la voiture. La politique du logement, c'est +achetez une maison à la campagne+, et celle des transports dit +pas de voitures en centre-ville+". "Une politique globale émerge peu à peu, comme à Lille où l'on construit de nouveau des maisons de ville", relève-t-il. Selon lui, "le problème doit être pris à ce niveau initial, car l'on constate que les gens remettent rarement en cause leur mode de déplacement. Une fois qu'ils ont choisi la voiture, ils organisent leur quotidien autour: choix de l'hypermarché, choix des sorties..." Un véritable carcan mental qu'Annie Matheau-Police, psychologue à Paris-V, tente de défaire en prenant exemple sur la question du traitement des déchets ménagers. "Ceux qui ne trient pas les déchets et ceux qui ne prennent jamais le vélo en ville ont le même type d'arguments", explique-t-elle. "Ils évoquent le manque de structures, qu'il s'agisse de conteneurs ou de voies cyclables. Ils évitent de se sentir concernés par l'enjeu civique et mettent en avant tous les désavantages du changement proposé." Selon Annie Matheau-Police, "l'inverse se produit dès que l'on tente de changer. On s'aperçoit que le vélo est plus rapide que la voiture, qu'il procure en outre une satisfaction et maintient en forme." La psychologue juge donc indispensable de montrer les avantages immédiats et personnels de ne pas utiliser de voiture en ville, et propose une communication sur ces thèmes très concrets. François de Rugy, adjoint au maire de Nantes chargé des transports, insiste avec d'autres sur la nécessité de maintenir la population en centre-ville. Il plaide aussi pour la "cohérence" de la politique des déplacements de sa ville, qui s'apprête à construire une quatrième ligne de tramway et à rénover son réseau de bus. "Dans un contexte de forte croissance et d'agglomération très éparpillée, cela a quand même permis une légère diminution du nombre de voitures", argumente-t-il. Reste la contrainte: Nantes a fait passer à 2X1 voie les axes d'entrée en ville, qui étaient auparavant à 2X2 voies, et la municipalité ne prévoit pas d'élargir les principaux ponts sur la Loire ni le périphérique, en dépit d'un engorgement à certaines heures. Christophe Jemelin appelle, de son côté, à "bannir le stationnement de longue durée", c'est-à-dire celui des salariés venant travailler pour la journée. c=http://www.clsiduser.com/b

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