Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 2 mars 2015
Société

Service civique : 15 000 places à prendre dans l'environnement

Le président de la République en avait fait la promesse le 5 février dernier : alors qu’aujourd’hui, les trois quarts des candidats au service civique voient leur demande rejetée, faute de place, les choses vont changer. Dès le 1er juin prochain, tout jeune candidat au service civique devra voir sa demande satisfaite. Reste à mettre cette promesse en œuvre. C’est ce qu’a commencé à faire la semaine dernière le ministère de l’Écologie, qui veut proposer « 15 000 missions de service civique dans l’environnement ».
Le service civique, créé en 2010, est ouvert aux jeunes de 16 à 25 ans. Il dure de 6 à 12 mois, pour « une mission d’intérêt général », au sein d’un organisme à but non lucratif ou par une personne morale de droit public. Le service civique est rémunéré à hauteur de 573 euros par mois : 467 euros payés par l’État, et 106 euros, « en nature ou en argent », pris en charge par l’employeur.
Lors d’une conférence de presse, mercredi dernier, Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, a déclaré qu’il y avait 15 000 missions à pourvoir dans le cadre de la transition énergétique, de l’engagement national pour le climat et de la lutte pour la biodiversité. Elle a donné quelques exemples illustrant ce que font déjà certaines collectivités en la matière : de nombreuses communes ou intercommunalités emploient des jeunes en service civique pour des missions très variées : sensibilisation du public aux enjeux du développement durable, médiation, aide au diagnostic énergétique, sensibilisation des vacanciers à la gestion des déchets, entretien des rivières ou des zones humides, inventaire de repères de crues, etc.
Ségolène Royal a également appelé les entreprises à participer à cette mobilisation pour le service civique. Non pas – comme cela a été écrit par erreur dans de nombreux articles – en embauchant des jeunes en service civique, car la loi ne le permet pas : seules les associations, les collectivités, les établissements publics (musées, hôpitaux, lycées, etc.) et les opérateurs publics de l’État, comme les agences, ont le droit de faire travailler des jeunes en service civique. En revanche, les entreprises peuvent participer indirectement au dispositif, en finançant des associations ou des fondations qui, elles, peuvent embaucher des jeunes en service civique. La Fondation Agir contre l’exclusion, par exemple, qui regroupe de nombreuses grandes entreprises, s’est engagée à accueillir dans son réseau 5 000 jeunes dans les trois prochaines années. De grandes entreprises habituées à travailler avec les collectivités comme EDF, La Poste, Veolia, Lyonnaise des eaux, Transdev, vont participer financièrement à cet effort.
Le ministère de l’Écologie a rappelé à cette occasion que l’embauche d’un jeune en service civique doit impérativement respecter le principe de « non-substitution » : ce jeune ne peut en aucun cas remplacer ou pallier un emploi existant, et « ne peut être indispensable au fonctionnement courant de l’organisme ». Les missions, poursuit le ministère, « ne peuvent demander de connaissances techniques et pratiques sélectives ». Par exemple, « il ne peut être demandé au volontaire des connaissances de type cartographie, ou maîtrise de logiciel de base de données ». Le message est clair : le service civique est là pour mobiliser des jeunes et leur donner une première expérience, mais certainement pas pour remplacer des salariés ou des agents en poste par des jeunes précaires payés par l’État…

Télécharger le référentiel des missions de service civique du ministère de l’Écologie.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2