Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 21 janvier 2014
Sécurité routière

Sécurité routière : des chiffres encourageants

Dans un contexte marqué par la morosité et la crise économique, il y a au moins un domaine dans lequel les chiffres sont bons et les perspectives encourageantes : c’est celui de la sécurité routière. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avait de quoi se réjouir en présentant hier le bilan 2013 des chiffres d’accidents sur la route, car ils sont sans appel : depuis 65 ans que les statistiques existent, le nombre de tués sur les routes n’a jamais été aussi bas. Depuis le triste record de 1972 et ses 16 545 morts, la mortalité routière a été divisée par six : l’an dernier, ce sont « seulement »  3 250 personnes qui ont perdu la vie suite à un accident de la circulation – ce qui reste considérable, a rappelé Manuel Valls, pour qui « neuf morts par jour »  constitue toujours une situation alarmante.
La mortalité a diminué dans quasiment tous les secteurs : - 14% pour les automobilistes, - 7% pour les cyclistes. Fait notable : malgré le développement exponentiel des deux-roues motorisés et le retour massif du vélo en ville sous l’impulsion du vélo en libre-service, la mortalité baisse aussi pour ces usagers : - 3% pour les motards, - 8% pour les cyclistes. Le ministère note cependant que pour ces derniers, la mortalité reste « à un niveau supérieur à 2010 ». Seule ombre au tableau, les accidents de poids lourds. Ils ont provoqué un nombre de morts en hausse de 9%.
La vitesse reste la première cause d’accidents mortels (25% des cas), suivie par l’alcool (20 %). Rien d’étonnant donc à ce que les pouvoirs publics continuent de « réfléchir »  sur une diminution de la vitesse sur le réseau secondaire – on parle depuis longtemps d’y diminuer la vitesse maximale autorisée à 80 km/h. Aucune décision n’a été prise en la matière, a confirmé hier le ministre. Sans doute les résultats de la diminution de 10 km/h de la vitesse autorisée sur le périphérique parisien, effective depuis dix jours, aura-t-elle valeur de test.
L’actualité a d’ailleurs été riche, ces derniers jours, dans le domaine de la sécurité routière. Vendredi dernier, le magazine Autoplus publiait une enquête qui jugeait « accablante »  la situation des tunnels en matière de sécurité : issues de secours « impraticables »  dans un tunnel sur cinq, bornes SOS « muettes »  dans un cas sur deux , piétons « en danger »  dans un tunnel sur trois… Quinze ans après la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc et ses 39 morts, « il n’est pas admissible de constater autant de lacunes », conclut le journal. Dans la foulée de cette publication, le ministre chargé des Transports, Frédéric Cuvillier, a aussitôt demandé une vaste « campagne de vérification des dispositifs de sécurité des tunnels ».
Le même ministre a également lancé hier une campagne de sensibilisation et d’information sur la mise en place des dispositifs d’éthylotests anti-démarrage (EAD) dans les autocars. Il est rappelé que l’ensemble des autocars en circulation devra obligatoirement être équipé de ce système à partir du 1er septembre 2015. Il faut, selon le ministre, « un engagement collectif (…) et une prise de conscience »  des professionnels. Pour ce qui est d’équiper les voitures particulières avec des EAD, la question reste en débat. Elle sera notamment à l’ordre du jour des prochaines réunions du Comité interministériel à la sécurité routière, qui se tiendra à la fin du premier semestre 2014.

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