Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 30 novembre 2001
Sécurité civile

Des " négligences " auraient contribué à l'explosion de Toulouse et de nombreuses lacunes peuvent déjà être notées sur la coordination des secours et l'organisation de la communication avec les populations

La commission parlementaire sur l'explosion de l'usine AZF de Toulouse a estimé que des négligences avaient contribué à la catastrophe du 21 septembre, qui a fait trente morts et près de 2 500 blessés. " Nous avons le sentiment qu'un certain nombre de négligences ont eu lieu dans différents domaines en amont et en aval de ce drame ", a déclaré le président de la commission, François Loos, lors d'une conférence de presse à Toulouse. " Nous avons d'autre part le sentiment que de nombreuses lacunes peuvent déjà être notées en ce qui concerne la coordination des secours et l'organisation de la communication avec les populations ", a ajouté le député. Précédant la publication du rapport de la commission, prévue en janvier prochain, il a souligné que les mesures qui seront prises à Toulouse pour éviter la répétition d'un tel drame devraient être étendues à tous les sites chimiques du pays. " Il ne saurait être question d'appliquer désormais un taux de vigilance accru sur ce site toulousain de chimie lourde, s'il devait reprendre ses activités, sans appliquer ces mêmes normes sur l'ensemble des sites chimiques de France ", a-t-il dit. " Un écolier de Toulouse doit avoir les mêmes droits à la sécurité qu'un écolier de Rouen ou d'ailleurs ". Les neuf membres de la commission, arrivés mercredi à Toulouse, ont pour but de déterminer " un nouveau cadre législatif pour éviter le renouvellement d'un tel drame ". Au cours de leur déplacement, les parlementaires ont visité les décombres de l'usine AZF et entendu plus d'une vingtaine de responsables économiques ou sociaux concernés par le drame. Evoquant à son tour la présence d'une seconde usine chimique AZF au Grand-Quevilly, dans la périphérie de Rouen, le rapporteur PS de la commission, Jean-Yves Le Déaut, a estimé qu'il faudrait d'abord " que les lois sur la sécurité de tels sites soient respectées, à Toulouse comme ailleurs ". " En appliquant les lois et les normes, je ne suis pas sûr qu'il ne faille pas fermer d'autres usines en France, notamment des usines chimiques ", a-t-il dit. " A Toulouse, en tous les cas, les études de danger ne semblaient pas être exhaustives ", a ajouté Jean-Yves Le Déaut. Avant de regagner Paris, les membres de la commission ont précisé qu'ils préconiseraient en premier lieu la réduction "des stocks de produits dangereux sur ces sites chimiques ". Notons par ailleurs que, hier, les députés ont introduit dans le projet de loi sur la sécurité des infrastructures et des transports la directive européenne " Seveso-2 ", qui prévoit des zones non constructibles autour de sites industriels dangereux. Ces zones pourront être instituées autour des endroits où sont stockés sous terre du gaz, des hydrocarbures ou des produits chimiques à destination industrielle. Cette disposition, que les sénateurs avaient rejetée le mois dernier pour protester contre le nombre d'amendements gouvernementaux de dernière minute, a été adoptée par la commission mixte paritaire, dont le texte était examiné jeudi à l'Assemblée nationale.c=http://

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