Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 16 juin 2014
Logement

Règles de l'urbanisme : Sylvia Pinel appelle les préfets à mobiliser les maires pour la construction de logements

Alors que des bruits courent sur d’éventuelles modifications de la loi Alur, Sylvia Pinel semble assumer pleinement l’héritage de la précédente ministre du Logement, Cécile Duflot. En témoigne l’instruction adressée le 28 mai aux préfets et mise en ligne la semaine dernière, qui vise à promouvoir la construction de logements dans les zones tendues.
Visiblement, les possibilités de déroger aux règles d’urbanisme pour construire dans les « dents creuses »  et transformer les bureaux obsolètes en logements ont été peu employées par les constructeurs et les maires, puisque la nouvelle ministre du Logement, dans cette instruction, détaille aux préfets toutes les modalités de l’une des trois ordonnances adoptées par le gouvernement à l’automne dernier, qui visait à lever certaines barrières du droit de l’urbanisme afin de construire plus de logements et de lutter contre l’étalement urbain (lire Maire info du 3 octobre 2013).
Cette ordonnance, nous apprend l’instruction, concerne en tout 1 158 communes : 1 151 situées dans les zones d’urbanisation continue de plus de 50 000 habitants, et sept communes de plus de 15 000 habitants en forte croissance démographique.
Sylvia Pinel appelle les préfets à « expliquer aux collectivités compétentes l’intérêt et les modalités d’applications »  de l’ordonnance, ainsi qu’à leur communiquer des fiches techniques et organiser des réunions « pour les informer des opportunités offertes ».
L’instruction reprend les quatre cas de dérogations aux règles du plan local d’urbanisme (PLU) permis par l’ordonnance du 3 octobre 2013 : l’autorisation à dépasser la hauteur maximale de construction, si un bâtiment contigu la dépasse déjà (c’est l’élimination des « dents creuses », ces bâtiments plus bas que leurs voisins) ; l’autorisation à surélever un bâtiment en dérogeant aux règles de densité et de créations de places de parking ; l’autorisation à déroger à ces mêmes règles pour transformer un immeuble de bureaux en logements ; et l’allégement des règles de création de places de stationnement pour les projets de logements situés à moins de 500 mètres d’une desserte de transport en commun « de qualité ».
Le deuxième cas est plus détaillé que les autres, étant la mesure principale permettant de lutter contre l’étalement urbain. Un exemple typique de dérogation possible concerne l’obligation d’installation d’un ascenseur au-delà du troisième étage : elle « n’a de sens que si les niveaux existants disposent déjà d’un tel équipement ». Il existe des cas similaires en termes de sécurité incendie.
Par ailleurs, le texte rappelle que l’article 158 de la loi Alur supprime le coefficient d’occupation des sols, mais que ce dernier « restera opposable aux demandes de permis déposées avant la promulgation de la loi ainsi qu’aux demandes déposées après cette date dans une commune régie par un plan d’occupation des sols ».
Le document de la ministre détaille enfin la procédure à suivre pour la délivrance des permis de construire : si une dérogation aux règles de la construction est nécessaire, la demande de permis « doit être transmise par le maire au préfet dans un délai d’une semaine à compter de son dépôt ». Le préfet a trois mois pour se prononcer sur la demande ; s’il n’a pas répondu au bout de ce délai, son silence vaut acceptation de la demande de dérogation. La ministre insiste toutefois auprès des préfets pour que « chaque demande fasse l’objet d’une décision expresse ».

Télécharger l’instruction du ministère du Logement.

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