Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 19 juillet 2005
Incendie et secours

Pompiers volontaires : « Les volontaires restent moins longtemps qu'autrefois», souligne la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France

La France compte autant de pompiers volontaires qu'autrefois mais l'engagement de ces hommes, qui forment le gros des troupes des soldats du feu, a tendance à moins durer. A côté des 207 000 volontaires, qui viennent de perdre trois des leurs (38, 40 et 54 ans) à Metz-le-Comte (Nièvre), il y a 37 000 professionnels et 11 400 militaires, rapporte l’AFP. "85% du territoire est défendu par des volontaires", a souligné Jean-Louis Linchenau, secrétaire général de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) sur France-Inter. Pour lui, c'est "la France populaire" qui s'engage. Un peu plus de la moitié des 5 700 centres de secours en France ne fonctionne qu'avec des volontaires. Indemnisés de 7 à 10 euros l'heure, ils bénéficient de la même formation opérationnelle que les professionnels, seul le cursus administratif étant allégé. Recrutés à partir de 16 ans, "ils ont le même uniforme, le même métier, les mêmes théâtres d'opération", explique Eric Soupra, porte-parole de la sécurité civile. En 2004, sur 12 pompiers tués, 7 étaient volontaires ; en 2003, ils étaient 10(sur 13) et 13 (sur 25) en 2002. Ces chiffres tendent à montrer une "dangerosité" plutôt inférieure par rapport aux professionnels. "Selon leur disponibilité, ils reçoivent entre un et trois ans de formation" avant d'être engagés sur le terrain, poursuit Eric Soupra. Les stages comprennent tous types d'intervention, secourisme (dix jours), accidents routiers (dix jours), incendie (un mois)... Le nombre de volontaires ne faiblit pas (203 000 en 2000 contre 207 000 aujourd'hui). "La problématique en France, c'est le remplacement de partants. Les volontaires restent moins longtemps qu'autrefois. Beaucoup d'étudiants s'engagent, se font une expérience intéressante et arrêtent lorsqu'ils doivent trouver du travail", explique M. Soupra. "Dire qu'on est pompier fait partie des handicaps quand on cherche un emploi", renchérit Jean-Luc Perusin, président délégué des volontaires à la FNSPF. Un quart des volontaires (26%) ont entre 18 et 25 ans, 32% entre 25 et 35 ans, 11% entre 40 et 45 ans, 9% entre 45 et 50 ans. Ils "démissionnent pour deux raisons principales : ils ont des difficultés professionnelles, surtout dans les bassins d'emploi sinistrés, et doivent déménager pour retrouver un travail. Avec les 35 heures, leurs familles revendiquent des loisirs, principalement près de la montagne ou de la mer", poursuit M. Perusin. Pour inciter à un engagement pérennisé, les contraintes ont été allégées. Chaque volontaire déclare ses disponibilités à l'avance par téléphone et peut se retirer quand il le souhaite. "C'est fini le temps où la sirène sonnait et où ceux qui le pouvaient se rendaient à la caserne", dit M. Perrusin. Des accords sont passés avec les employeurs. "On tente de convaincre qu'avoir un pompier volontaire est un gage de sécurité pour son entreprise", explique M. Soupra. La loi sur la sécurité civile de juillet 2004, dont les décrets d'application seront prochainement publiés, prévoit de meilleures conditions de retraite. Pour repérer les vocations, les pompiers se tournent vers les jeunes qui, dès 10 ans, peuvent devenir jeune sapeur-pompier. Ils sont entre 10 000 et 15 000 par an : 30% deviendront professionnels et plus de 30% resteront volontaires, selon M. Perrusin. En 2004, les pompiers ont réalisé plus de 3,5 millions d'interventions, soit une toutes les 9 secondes. Il s'agissait surtout de secours à personnes (59%), d'accidents de la route (9%) et d'incendies (9%).c=http

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