Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 15 avril 2014
Réforme territoriale

Réforme territoriale : certaines régions prêtes au regroupement, d'autres pas

L’objectif de diviser par deux le nombre de régions, annoncé par le Premier ministre dans son discours de politique générale, suscite des réactions partagées chez les élus régionaux. Alors que certains affichent dès à présent leur volonté de regroupement, d’autres à l’inverse s’y opposent.
Au rang des volontaires au rapprochement, les présidents des régions Bourgogne et Franche-Comté. Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Franche-Comté, et François Patriat, son homologue en Bourgogne, ont ainsi fait part hier, lors d’une conférence de presse, de leur projet de « rapprochement administratif »  visant, à terme, à une « fusion des deux collectivités ». Les exécutifs pourraient fusionner à la fin du prochain mandat, en 2021.
« Pour la Franche-Comté et la Bourgogne, nous avons la perspective d'un développement commun, afin de construire l'avenir dans un monde qui change », a déclaré Marie-Guite Dufay, espérant ainsi créer un « territoire qui pèse en France et en Europe ». La coopération des deux régions est déjà engagée depuis plusieurs années au niveau de leurs CHU et de leurs universités.
Avec la fusion, les deux présidents espèrent « faire des économies fonctionnelles », en supprimant notamment les doublons de certains services ou en faisant des économies sur l'achat de matériel et de formations.
Leur ambition est également d'être « plus attractifs et de créer les cadres de la croissance et de l'emploi ». « Soit on y va maintenant, en espérant une petite compensation financière, soit on ne fait rien et, en janvier 2017, la loi tombera et nous pourrions disparaître », a déclaré François Patriat, redoutant un « possible démantèlement »  des deux régions.
Le président du conseil régional de Haute-Normandie a proposé de son côté une fusion avec la Basse-Normandie mais également avec la Picardie. « Si l'Etat s'engage sur nos projets structurants, une grande Eco-région autour de la vallée de la Seine, d'Avranches jusqu'à la Baie de Somme, avec pour capitale la métropole rouennaise, a du sens. J'y suis prêt. Je la propose », a écrit Nicolas Mayer-Rossignol dans une tribune du quotidien Paris Normandie.
Totalement opposé à un éclatement de sa région, Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie, a cependant récemment souligné les points communs entre sa région et la Haute-Normandie.
Au rang des opposants actuels à la réduction projetée, le président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Jacques Auxiette, a annoncé hier qu'il allait convoquer une session extraordinaire de l’assemblée régionale, le 13 mai prochain, face aux risques de « vente à la découpe »  de la collectivité.
« Nous ne sommes pas fermés aux changements, nous sommes ouverts à des coopérations encore plus fortes et pourquoi pas, un jour, à une fusion », a déclaré Jacques Auxiette dans un communiqué. 
« Le Premier ministre a lancé un débat : celui de la réduction du nombre des régions. Nous y prendrons part. Mais nous posons un préalable : (...) l'unité des Pays de la Loire. Nos régions ne sont pas destinées à une vente à la découpe », souligne encore Jacques Auxiette.

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