Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 28 janvier 2002
Intercommunalité

Un sondage Sofres de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR) montre que les Français plébiscitent la coopération intercommunale

Un sondage Sofres réalisé pour le compte de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), révélé ce 28 janvier par Jean-Louis Guigou, son délégué, montre que les gens plébiscitent la coopération intercommunale : 79 % s'attendent à une amélioration des transports, des services publics (72 %), du dynamisme culturel (70 %) ou du développement économique (70 %) du lieu où ils vivent. Ils sont même 69 % à penser qu'elle améliorera l'efficacité du travail des élus locaux. Ces sondés ont bien compris que, quand les communes ne coopèrent pas, cela se chiffre - deux gymnases, deux piscines- tandis que des services essentiels, transports ou construction de logement sociaux, ne sont pas à la hauteur faute d'être mis en oeuvre en commun par les villes d'un même bassin d'habitat. Le citoyen ordinaire semble donc avoir une (petite) longueur d'avance sur les politiques, longtemps réfractaires à l'intercommunalité avant de s'y engager sur la pointe des pieds et de manière très sectorielle. Il aura fallu attendre les lois " Voynet-Chevènement " pour que la coopération entre les villes prenne un essor réel. La création de communautés d'agglomérations se traduit, en effet, par la mise en commun de la taxe professionnelle, et surtout par une politique commune pour les transports, l'urbanisme, le logement, le développement économique. Dans le sondage, 86 % des personnes interrogées plébiscitent ces unions, estimant que des villes voisines ont "intérêt à se regrouper car il est plus efficace de traiter en commun certains problèmes". Parmi les niveaux de gestion les plus appropriés pour l'aménagement du territoire, les sondés placent l'intercommunalité en seconde position (41%) derrière la région (45%), la commune se trouvant en troisième place (35%) devant le département (31%). Seuls 12 % des sondés redoutent une perte d'"autonomie" de leur commune et le risque de voir certaines décisions "dépendre (...) de représentants des autres communes". Ces résultats très largement favorables à l'intercommunalité peuvent s'analyser comme le reflet du vécu. Ces évolutions se retrouvent quand les sondés doivent désigner l'échelle pertinente pour mener une politique de décentralisation et d'aménagement du territoire. On voit alors que le triptyque jacobin Etat-département-commune, est dépassé, au profit des structures intercommunales et de la région, considérés comme plus viables. Les régions, auxquelles les lois de décentralisation des années 1980 ont conféré de nouveaux pouvoirs, ont donc acquis leur légitimité. Et la décentralisation est une donnée qui ne se discute même plus: seuls 8 % des sondés souhaitent revenir en arrière, 30 % pensent qu'il faut en rester là et 56 % souhaitent qu'on aille plus loin.

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