Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 22 novembre 2006
Congrès des maires et présidents de communautés

«Affirmer les règles et savoir tendre la main: vous le savez mieux que quiconque, car on est à au cœur même de la mission du maire», déclare Jacques Chirac devant le 89è congrès des maires

A cinq mois de l'élection présidentielle, Jacques Chirac est venu rendre mardi un hommage appuyé aux maires de France lors de la première journée de leur congrès organisé par l'Association des maires de France. Membres du gouvernement, candidats déclarés à l'élection présidentielle, responsables de partis: on s'est bousculé dans les halls du Palais des congrès de la porte de Versailles à Paris, où près de 11.000 maires s'étaient donné rendez-vous pour le 89e congrès des maires et présidents de communautés de France. Pour la première fois depuis 2001, l'année précédant sa réélection à l'Elysée, le président de la République, avait fait le déplacement pour leur dire combien il était «heureux» de se retrouver parmi eux et sa «fierté d'avoir été maire». Il en a profité, dans un discours au ton très rassembleur, pour saluer l'action de ces élus en faveur de l'unité de la République autour des valeurs de citoyenneté, de laïcité et d'égalité. «A un moment où les Françaises et les Français vont devoir faire des choix qui engageront leur avenir, j'ai voulu être parmi vous pour vous parler de ce qui doit nous rassembler: la République. Avec, en arrière-plan, une question fondamentale: celle de l’identité de la France dans la mondialisation», a déclaré le chef de l'Etat. « Les principes de la République, a-t-il encore affirmé au moment où les députés se penchaient sur le texte de son ministre de l’Intérieur sur la prévention de la délinquance, il faut les faire partager, il faut les respecter. C’est pour cela que le combat pour la sécurité de tous est par excellence un combat qui doit nous rassembler.» Et d’attribuer la «baisse de 9%» de la délinquance depuis quatre ans au gouvernement et aux maires eux-mêmes. «La république doit être exemplaire de fermeté et de justice», a précisé Jacques Chirac, pour lequel il faut «se rassembler autour d’un certain nombre de principes pour l’action: faire respecter la loi tout autant que respecter chacun. Affirmer les règles et savoir tendre la main. Vous le savez mieux que quiconque, car on est à au cœur même de la mission du maire.» Dans un auditorium de 4.000 places archi-comble, plusieurs ministres - Brice Hortefeux, Gilles de Robien, Nelly Olin, François Baroin ou Michèle Alliot-Marie – avaient pris place. D’autres personnalités politiques - Jean-Pierre Chevènement, Jean Saint-Josse, François Bayrou -, se pressant dans les allées, ouvrant le bal des prétendants à la grande compétition du printemps prochain, qui se poursuivra ce mercredi, Porte de Versailles, avec la visite de Ségolène Royal et du Premier ministre Dominique de Villepin, avant l’intervention, jeudi, de Nicolas Sarkozy. Cette concurrence ne s'est toutefois pas traduite dans les débats du congrès, dont la tonalité plutôt consensuelle tranchait avec les discussions animées des années précédentes, notamment sur la question des services publics en milieu rural ou des moyens financiers des communes. Si ces questions restent très sensibles chez les maires, l'AMF s'est attachée ces derniers mois à «déminer le terrain», notamment avec la signature d'une charte des services publics en milieu rural ou la mise en chantier, avec l’Assemblée des départements de France et l’Association des régions de France, de réflexions sur une réforme de la fiscalité locale. Recevant le chef de l’Etat, le président de l'AMF, Jacques Pélissard, a notamment souligné qu’il faut construire une fiscalité «plus lisible, plus responsabilisante, qui assure une meilleure autonomie financière des collectivités locales, l’Etat retrouvant son rôle péréquateur dans le cadre d’une solidarité nationale.» A l'instar de Jacques Chirac, M. Pélissard avait choisi de placer les débats sur le terrain de l'unité. «La France des maires est forte parce qu'elle ne vit pas sur les chimères d'une unité magique mais parce qu'elle construit cette unité dans le débat et le partage des réalités quotidiennes.», a-t-il assuré.<scri

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