Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 13 novembre 2003
Aménagement urbain

La découverte à Arles d'une des premières cathédrales du monde gaulois (IVe siècle) remet en cause la construction d'un pôle multimédia

Des archéologues ont mis au jour, à Arles (Bouches-du-Rhône), les vestiges d'une des premières cathédrales paléo-chrétiennes des Gaules, peut-être la première de France, un édifice du IVe siècle qui constitue une "découverte exceptionnelle" pour les spécialistes. C'est lors de travaux engagés pour la construction d'un pôle multimédia sur le site d'un ancien couvent, dans l'enclos Saint-Césaire, en centre-ville, que les archéologues ont fait leur trouvaille, explique Bouzid Sabeg, directeur du patrimoine de la ville d'Arles. L'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) doit achever son travail de diagnostic d'ici fin novembre. Le Service régional d'archéologie, qui dépend de la direction régionale des Affaires culturelles (DRAC), décidera ensuite soit de recouvrir les vestiges pour les protéger, soit d'ordonner un programme de fouilles, avec un éventuel classement aux monuments historiques. Les travaux du médiapôle devront s'articuler autour de ces prescriptions. Pour Bouzid Sabeg, la solution idéale serait de "trouver un compromis" qui permette de préserver le projet initial tout en "mettant en valeur le site en permettant au public d'y accéder". "On ne va pas se reprocher d'avoir des vestiges", commente le maire Hervé Schiavetti. "On pourrait supprimer le plancher du médiapôle pour les laisser apparaître". "Comme il était probable de trouver sur place des éléments intéressants", une équipe de l'INRAP, chargée d'établir des diagnostics préalables en vue "de lever l'hypothèque archéologique ou au contraire prescrire une fouille scientifique", était arrivée sur les lieux le 27 octobre, poursuit-il. "C'est en tout cas une découverte primordiale", dit Marc Heijmans, archéologue et historien au Centre national de recherche scientifique. "La plupart des édifices ont été transformés au gré des époques et il est très rare de retrouver le bâtiment d'origine. En outre, les vestiges ici ne sont pas trop profonds". L'édifice a été érigé au IVe siècle mais "on ne peut encore en dater exactement la construction", poursuit-il. Vers 430, la cathédrale est abandonnée au profit de celle de Saint-Trophime, non loin de là, avant que l'évêque Césaire n'installe sur le site un monastère féminin. Jusqu'alors, les historiens ne connaissaient son existence que parce qu'il était évoqué dans des textes anciens.pt></

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