Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 11 avril 2003
Aménagement du territoire

Le sénateur Jean François-Poncet estime que la "métropolisation" n'a pas permis à la France d'utiliser son "espace rural, sa fonction nouvelle de territoire européen de transit, son tissu vivant de villes petites et moyennes"

Dans son rapport à la délégation du Sénat à l’aménagement et au développement du territoire, Jean François-Poncet, sénateur du Lot-et-Garonne, s’interroge : «L’aménagement du territoire a-t-il encore un sens à l’heure de la mondialisation ?» Et accuse celui-ci d’avoir abouti au développement de métropoles régionales qui «ont peu entraîné leur espace régional dans le sillage de leur développement économique. Les métropoles régionales n’ont-elles pas eu tendance à reproduire le schéma parisien avec un système de développement asséchant par rapport à leur espace régional environnant ?» Parallèlement, il estime que les villes moyennes ont, elles, «fait preuve d’un réel dynamisme, toujours sous l’impulsion de leurs élus. La plupart d’entre elles ont su organiser leur espace géographique avec les communautés d’agglomération. Presque toutes sont désormais équipées d’infrastructures d’enseignement supérieur telles que les instituts universitaires de technologies et les formations du premier cycle universitaire». Mais la «capacité de développement» de ces villes moyennes «reste trop largement dépendante de leur appartenance aux deuxième ou troisième couronnes des métropoles urbaines». Quant à l’espace rural, il n’est plus «une cause perdue». Il existe au contraire à une «évolution profonde de sa réalité et de son image. Le moteur de l’activité y reste l’agriculture, même si le poids de celle-ci ne cesse de se réduire au profit d’autres fonctions polyvalentes telles que le tourisme, la mise en valeur des sites, le loisir, l’hôtellerie rurale... Mieux : «une partie de l’espace rural, située dans l’aire d’attraction des grandes villes, profite de l’expansion et du dynamisme de ces dernières (rurbanisation), mais même l’espace rural plus isolé connaît un véritable renouveau résidentiel». Jean François-Poncet se demande ainsi si «une politique plus volontariste pourrait-elle accompagner ce dynamisme résidentiel par un nouveau dynamisme économique ?» Il constate par ailleurs qu’en matière démographique «deux inversions de tendance particulièrement significatives» se font jour. En premier lieu, l’inversion des mouvements migratoires entre Paris et la province «qui, au demeurant, ne dépeuple pas l’Île-de-France en raison de son exceptionnel dynamisme démographique». En second lieu, l'inversion concerne l’espace rural. Le solde migratoire de celui-ci est désormais partout positif, y compris dans l’espace rural dit «isolé». En conclusion, le sénateur estime que «les mouvements de concentration observés en France au niveau tant national que territorial (la «métropolisation») n’ont pas permis au «site France» de développer, dans bien des domaines, les tailles-critiques et la même attractivité que beaucoup de ses voisins. Ces évolutions n’en ont pas moins créé une fracture importante entre les pôles et le reste du territoire». Pour lui, cette «contradiction laisse à penser que notre pays n’a pas su utiliser tous ses atouts et notamment son vaste territoire accueillant, son espace rural, sa fonction nouvelle de territoire européen de transit, son tissu vivant de villes petites et moyennes... La France a plus que jamais besoin d’un «Etat stratège» pour mobiliser toutes ses chances dans la grande compétition internationale».c=http://www.jetdbs.co

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2