Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 20 juillet 2006
Aménagement du territoire

Le Comité des régions veut «territorialiser» le futur Fonds européen d'ajustement à la mondialisation

Face aux restructurations industrielles, il n'y a pas de fatalité mais «il faut une volonté collective privée et publique de s'en sortir» , a déclaré Michel Delebarre, président du Comité des régions (CdR) au Forum «Restructurations», mardi dernier. Vladimir Spidla, commissaire à l'emploi et aux affaires sociales, l'y avait convié pour représenter les élus régionaux et locaux pour qui les restructurations industrielles sont «un sujet de préoccupation presque constante», a-t-il dit . Pour Michel Delebarre, une dynamique positive peut s'enclencher pour «redessiner l'avenir d'une région», comme en témoigne le Nord-Pas de Calais, dont il fut président: «nous avons vécu toutes les restructurations: dans les secteurs du charbon, de l'acier, du textile et de la construction navale. Cela a pris du temps de recréer des perspectives. Une grande entreprise qui ferme, c'est une friche industrielle qui se forme au coeur d'une agglomération et qui doit envisager son avenir. Ce sont des hommes et des femmes à qui il faut offrir des moyens de s'en sortir. Cela engendre très vite une spirale de dépression, la montée du chômage, la baisse des revenus, l'augmentation des prestations sociales, la diminution des moyens des collectivités locales». Michel Delebarre a expliqué que les fonds européens, notamment le FSE, avaient permis «de recréer une dynamique positive». «Les politiques européennes sont déterminantes comme amortisseurs des chocs économiques et sociaux, comme porteuses d'aménagements et d'investissements stratégiques pour l'avenir des territoires touchés, comme génératrices de perspectives par la formation et la requalification des populations concernées». Pour le président du Comité des régions, il faut donc «inscrire les réponses aux restructurations industrielles, non seulement dans un contexte national, mais également dans un cadre européen» . Michel Delebarre a beaucoup insisté sur le fait que c'était au niveau territorial qu'il fallait appréhender le phénomène des restructurations, qui engendrent «des ruptures de cohésion territoriale» . Le niveau local et régional, a-t-il dit, doit «disposer de meilleurs instruments d'anticipation et de réparation» . Le CdR prépare actuellement un avis sur le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation qui sera présenté au cours de la plénière d'octobre prochain. Il plaidera, a déclaré M. Delebarre, «pour donner une inflexion plus territoriale à ce qui est jusqu'à maintenant essentiellement envisagé comme un dispositif de nature nationale». Le président a ajouté que, confrontées aux phénomènes de restructurations industrielles, les villes et les régions «se sont souvent montrées capables d'organiser ou de faciliter des partenariats locaux pour stimuler des stratégies de reconversion et de redéveloppement». Ces villes et régions sont prêtes «à partager leurs expériences et à s'engager dans des coopérations transnationales et interrégionales, si des possibilités leurs sont offertes».c=http://www.cls

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