Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 8 janvier 2016
Terrorisme

Contre le terrorisme, François Hollande appelle à « la mobilisation de tous les acteurs publics et privés »

Hier en milieu de journée – quasiment au moment même où un individu, armé d’un hachoir et d’un dispositif explosif factice, était abattu devant un commissariat parisien du XVIIIe arrondissement – le président de la République présentait ses vœux aux forces de l’ordre, demandant la mobilisation de tous contre le terrorisme, collectivités locales comprises.
Le discours de François Hollande s’est déroulé dans la cour de la préfecture de police de Paris, où un hommage particulier a été rendu aux policiers victimes du terrorisme en 2015, Clarissa Jean-Philippe, policière municipale à Montrouge, tuée par Amédy Coulibaly, et Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, victimes des frères Kouachi. Au-delà du terrorisme, le président a également cité les noms des douze policiers, gendarmes, policiers municipaux, agents des douanes ou sapeurs-pompiers décédés l’an dernier en service.
Le discours de François Hollande a malgré tout été en grande partie consacré à la lutte contre le terrorisme. Il a estimé que « depuis des décennies, jamais la mission (des forces de l’ordre) n’a été plus nécessaire »  et dit sa volonté de les doter des moyens suffisants : d’où l’annonce, au lendemain des attentats, de la création de 5 000 postes supplémentaires de policiers et de gendarmes d’ici 2017, mais aussi « un effort sans précédent pour l’équipement et le fonctionnement du ministère de l’Intérieur ». Plus concrètement, le président a annoncé que les forces de police et de gendarmerie allaient être dotées de « 4 000 véhicules neufs », que « de nombreux immeubles, commissariats et brigades de gendarmerie »  allaient être réhabilités et que les moyens de communication seraient « modernisés ». « Je sais aussi les efforts que font les communes, à travers les polices municipales », a ajouté François Hollande, qui a rappelé que les polices municipales étaient progressivement équipées d’armes « prélevées sur les stocks de la police nationale ».
Le président de la République est longuement revenu sur l’arsenal législatif qui se met en place pour contrer la menace : état d’urgence, projet de révision constitutionnelle, projet de loi Taubira « renforçant la lutte contre le crime organisé et réformant la politique pénale ». Mais au-delà des évolutions législatives, il a appelé à réviser « la doctrine même des forces de sécurité »  pour l’adapter aux menaces nouvelles, c’est-à-dire le fait de « faire face à des combattants aguerris, habitués à une violence extrême, décidés à tuer, fût-ce au prix de leur propre vie ». « Face à de tels adversaires, il est essentiel que chaque service, police, gendarmerie, renseignements, militaires, travaillent en pleine concertation, dans la plus grande transparence, et qu’ils mettent en commun toutes les informations dont ils disposent », a développé François Hollande. Et au-delà, ce sont « tous les acteurs publics et privés »  qui doivent être mobilisés, « les collectivités locales, les bailleurs sociaux, les entreprises de transport ». Si l’on sait que le gouvernement compte en effet sur les transporteurs pour renforcer la sécurité (lire Maire info du 18 décembre 2015), le président n’a en revanche pas précisé ce qu’il attendait, par exemple, des « bailleurs sociaux »  dans ce domaine.
Au même moment, l’attaque d’un commissariat parisien par un individu apparemment déséquilibré a montré à nouveau – quelques jours après qu’un autre individu, à Valence, eut foncé sur des militaires en voiture – que la menace qui pèse en particulier sur les forces de l’ordre est toujours bien réelle.
F.L.

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