Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 12 décembre 2003
Services publics

Distinguer signes d'appartenance "ostensibles" et signes "discrets"

La Commission Stasi propose d'interdire par la loi "les tenues et signes manifestant une appartenance religieuse ou politique" à l'école publique. En matière religieuse, elle fait une distinction entre signes d'appartenance "ostensibles" (grandes croix, voile, kippa) et signes "discrets" (médailles, petites croix, étoiles de David, mains de Fatimah, petits Corans). Les "sages" de la commission ont explicité, jeudi, devant les journalistes, cette disposition adoptée à l'unanimité moins une abstention (celle du sociologue et protestant Jean Baubérot). Par cette distinction, il s'agit d'établir une différence entre l'expression d'une "conviction spirituelle" qui doit être reconnue (les signes discrets) et "les manifestations destinées à se démarquer" (les signes ostensibles). "Le mot latin ostendere signifie montrer, avec le souci d'être vu, et contient une notion de prosélytisme", a expliqué Henri Pena-Ruiz, philosophe de la laïcité. "En manifestant son appartenance, on se retranche de la communauté globale, et c'est cela qui est grave et que nous ne voulons plus permettre", a-t-il ajouté. Hanifa Chérifi a relevé une autre signification du voile qui est "la prohibition de la mixité". "La laïcité ne peut pas adhérer à cela", a-t-elle souligné. Ce qui est important n'est pas "la quantité de tissu" sur la tête ni sa couleur mais "la signification qu'on lui donne". La disposition législative proposée par la commission précise que "toute sanction est proportionnée et prise après que l'élève ait été invité à se conformer à ses obligations".

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