Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 7 décembre 2001
Sécurité

Manifestations de gendarmes : l'AMF sollicite l'avis des élus locaux

Vous êtes élu local, communiquez vos réactions à ces évènements à l'adresse : communication@amf.asso.fr La colère des gendarmes, qui dure depuis plusieurs semaines, a encore pris de l'ampleur ces derniers jours et devrait se poursuivre en cette fin de semaine. Plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté dans plusieurs villes de France pour réclamer notamment une revalorisation de leur solde et de leurs primes, davantage de jours de congés et une augmentation de leurs effectifs. ''Les mesures qui viennent d'être arrêtées par le gouvernement représentent une amélioration des conditions professionnelles importante'', a pourtant affirmé mardi après-midi Alain Richard, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Vendredi dernier, le ministre de la Défense avait annoncé 1,3 milliard de francs (200 millions d'euros) de mesures nouvelles en faveur des militaires pour 2002, au nombre desquelles figurent notamment des jours de congés supplémentaires et une compensation de 1 275 euros (8 363 francs) par an pour les gendarmes, gardes républicains et personnels hospitaliers militaires qui ne pourront bénéficier de ces jours. ''C'est la conclusion d'un dialogue responsable (avec les représentants statutaires des personnels, les représentants élus des unités) qui ne peut pas être détourné par des initiatives locales incompatibles avec le sens du service dont les gendarmes sont fiers'', a-t-il précisé. Les gendarmes, qui sont des militaires, n'ont pas le droit de manifester. En Midi-Pyrénées, les gendarmes ne sont pourtant guère convaincus par les propositions faites par le ministre, jugées globalement insuffisantes. Pour preuve, après avoir été consultés par leur hiérarchie mardi matin, 80% des présidents des sous-officiers (PSO) de la région ont démissionné de leur mandat, selon le colonel Gérard Samuel, commandant de légion. À Montpellier (Hérault), des gendarmes ont manifesté leur grogne en se faisant porter malades dans la matinée auprès de l'infirmerie de la légion de gendarmerie du Languedoc-Roussillon. Quelque 300 gendarmes, parmi lesquels des commandants de brigade et des officiers de police judiciaire d'unité de recherche, se sont présentés à l'infirmerie régionale après être venus en convoi à bord de voitures de fonction et en uniforme, gyrophares et sirènes actionnés. Les PSO, qui depuis deux ans représentaient la base auprès d'Alain Richard, ont démissionné en bloc et ont adressé au ministre une motion par l'intermédiaire du colonel Daniel Hernandez, commandant de la légion de gendarmerie du Languedoc-Roussillon. Dans celle-ci, les gendarmes demandent notamment un 13e mois, l'annulation de la mobilité (changement d'affectation tous les cinq ans) et l'annulation de la loi sur la présomption d'innocence. Dans les Pyrénées-Orientales, 120 gendarmes ont manifesté dans les rues de Perpignan avant de se rendre à la préfecture du département, puis au Palais de justice. 300 gendarmes ont également manifesté en fin d'après-midi à Marseille devant les locaux de la légion PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur), l'état-major régional de la gendarmerie. Une délégation représentant ces gendarmes, venus de toute la région, a été reçue par le commandant de la légion PACA. Ils ont demandé à leur supérieur hiérarchique de transmettre leurs revendications par lettre au ministre de la Défense. Enfin, selon un membre du collectif anonyme des gendarmes en colère baptisé ''L'appel aux muets'', des gendarmes de toute la France, qui se trouvent actuellement en stage à l'école de Rochefort (Charente-Maritime) pour obtenir le galon de maréchal-des-logis chef, ont refusé de regagner les cours dans l'après-midi, s'associant ainsi à ce mouvement de colère qui est historique dans la gendarmerie.

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