Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 20 janvier 2004
Sécurité

Le « rapport Tanay » propose de "développer avec les collectivités locales et les ministères intéressés la présence dans les commissariats et les gendarmeries de travailleurs sociaux chargés d'assister les victimes"

Présence d'associations ou de travailleurs sociaux dans les commissariats ou les brigades : l'étude sur l'accueil et la prise en charge des victimes, remise lundi par Corinne Tanay au ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, comporte plusieurs propositions dont "certaines en cours d'expérimentation". Elle propose notamment de "développer, avec les collectivités locales et les ministères intéressés, la présence dans les commissariats et les gendarmeries de travailleurs sociaux chargés d'assister les victimes" et de "travailler avec le ministère de la Santé pour améliorer la prise en charge psychologique des victimes et de leurs familles". Corinne Tanay, journaliste, est la mère de la petite Emilie tuée en 1994 par de la Josacine empoisonnée au cyanure. Après la lecture de l'un des ses livres, "Le châtiment des victimes", M. Sarkozy lui avait demandé en avril 2003 de réaliser une mission de sensibilisation à l'accueil des victimes. "Il va falloir absolument que d'autres institutions, d'autres ministères" travaillent ensemble sur ce sujet, a déclaré Mme Tanay, devant des journalistes, à l'issue de son entretien avec M. Sarkozy qu'elle a trouvé "sincère". Le ministère de la Santé a "un rôle très important pour prendre en charge le soutien psychologique individuel", a souligné Mme Tanay. En attendant, la présence de travailleurs sociaux dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie "est déjà en cours d'expérimentation", relevait-on lundi place Beauvau. L'étude préconise également de "systématiser l'intervention des associations de victimes dans les formations dispensées dans les écoles de police et de gendarmerie". Elle suggère aussi d'"améliorer le soutien psychologique aux policiers et aux gendarmes qui le souhaitent" parce que, souligne-t-elle, "la confrontation régulière à la violence et à la mort explique (...) les difficultés relationnelles qu'ils entretiennent avec les victimes." Pour sa part, le ministre de l'Intérieur forme "de grands espoirs" sur la "charte d'accueil du public et de l'assistance aux victimes" affichée dans tous les commissariats et les brigades depuis le 15 janvier. Cette charte prévoit que "l'accueil du public constitue une priorité majeure pour la police et la gendarmerie" et qu'également "les victimes (...) bénéficient d'un accueil privilégié". L'affichage de cette charte "ne suffit pas", a affirmé lundi Mme Tanay. Selon elle, ce qui comptera, c'est "l'intérêt que chacun (y) portera." Aussi a-t-elle souhaité qu'il s'agisse réellement d'une "priorité" pour les policiers et les gendarmes dont le travail, en ce domaine, devrait "être évalué" et que, le cas échéant, "des sanctions soient prises" à l'encontre de ceux qui ne la respecteraient pas. Mme Tanay, qui a bénéficié dans son travail d'une "liberté totale", a rencontré depuis avril 2003 la haute hiérarchie de la police, celle de la gendarmerie mais aussi de nombreux chefs de circonscriptions et des policiers de terrain.c=http://www.clsidu

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