Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 4 novembre 2003
Sécurité

Le ministre de l'Intérieur crée un Observatoire national de la délinquance, pour "rendre plus crédibles les statistiques"

Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui va installer mardi matin Place Beauvau le Conseil d'orientation de l'"Observatoire national de la délinquance", entend ainsi se donner les moyens de "rendre plus crédibles les statistiques" en ce domaine, a indiqué lundi le ministère. Ce Conseil, qui comprendra moins de 30 membres dont plus de la moitié sont extérieurs à toute administration, devrait permettre d'apporter "une garantie scientifique aux statistiques de la délinquance", a expliqué Jean-Marc Berlioz, directeur de l'Institut des hautes études de la Sécurité intérieure (IHESI), au sein duquel va être installé cet "Observatoire". L'Observatoire pourrait proposer autour de lui, afin d'affiner la connaissance de la délinquance, des "enquêtes thématiques, d'autres sur le coût de la délinquance, des études de victimation" notamment, a ajouté M. Berlioz. En effet, si l'"état 4001", l'outil statistique actuel alimenté par l'ensemble des services de police et de gendarmerie, permet d'avoir, chaque année, chaque mois depuis l'arrivée de M. Sarkozy place Beauvau, une idée de la délinquance française, ses chiffres ne sont ni exhaustifs ni conformes à une réalité assez précise. Ainsi, une "enquête de victimation" réalisée en 1999 par l'IHESI avec l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) montrait que, en prenant en compte les déclarations des victimes et témoins directs de crimes et délits, ceux-ci étaient "plus de 5 fois supérieurs" au nombre de faits constatés par la police et la gendarmerie. Dans l'état 4001, "les mains courantes ne sont pas comptabilisées, de même que la violence domestique est rarement intégrée car la plupart du temps elle n'est pas déclarée", avait souligné le député Christophe Caresche (PS, Paris), que le Premier ministre de l'époque, Lionel Jospin, avait chargé en 2001 d'un rapport en ce domaine, avec son collègue Robert Pandraud (RPR, Seine-Saint-Denis). Les deux parlementaires, chargés de réfléchir à la création d'un Observatoire de la délinquance, souhaitaient en même temps qu'existe "une cohérence entre les statistiques de la police et celles de justice", selon M. Pandraud. "Mieux harmoniser les statistiques - la police et la justice doivent travailler sur les mêmes éléments - et les rendre plus opérationnelles afin d'obtenir une meilleure efficacité de l'action policière, telle sera la mission essentielle de cet Observatoire", précisait M. Caresche. En décembre 2002, Nicolas Sarkozy avait indiqué qu'il n'était pas opposé à une réforme de l'outil de recensement de la délinquance "à condition que l'on soit tous d'accord et de bonne foi".<scrip

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