Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 15 janvier 2004
Sécurité

Délinquance en baisse globale de 3,38 % en 2003 par rapport à 2002, mais crimes et délits contre les personnes en hausse de 7,30 %

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a fixé l'objectif "de 3 à 4 % de baisse" de la délinquance pour 2004, après avoir annoncé une baisse de 3,38 % de celle-ci en 2003 lors d'une conférence de presse. Mais les crimes et délits contre les personnes sont, eux, en hausse de 7,30 % Mercredi, parlant d'une "baisse franche et indiscutable" de la délinquance, le ministre n'a pas voulu s'en "satisfaire". "Nous restons à un niveau élevé. Ce n'est qu'une première étape, ce n'est qu'un début", a-t-il assuré. Il lui faudra viser au-delà du haut de la fourchette s'il veut toucher au but que le Premier ministre lui-même a défini : "Jean-Pierre Raffarin a fixé l'objectif d'une baisse de 20 % entre 2002 et 2006". Autrement dit, le nombre de faits constatés en 2006 devra impérativement descendre sous la barre des 3 300 000, ce qui est impossible à raison de 4 % l'an : il faudrait au moins 5,3 % de baisse de la délinquance au cours de chacune des trois années à venir (2004, 2005, 2006). Mais ces contraintes arithmétiques n'ont pas empêché le ministre de l'Intérieur de savourer les résultats 2003. "La France est sur la bonne voie", a-t-il estimé. Il y a "un recul absolument général sur tout le territoire", a-t-il souligné puisqu'on le constate dans 21 des 22 régions et dans 85 des 95 départements métropolitains. Pour la deuxième année consécutive, l'Île-de-France, région la plus criminogène du pays, a connu en 2003 une diminution (-3,36%) de la délinquance par rapport à l'année précédente. Mais le ministre veut aller plus loin : "Fin 2004, l'Etat de droit sera revenu dans les vingt secteurs les plus difficiles" où il a assuré qu'il se rendrait "d'ici à la fin de l'année". En même temps, la délinquance "recule sous toutes ses formes", a ajouté M. Sarkozy. "Toutes ?" Non. Les actes de violence contre les personnes marquent une hausse de 7,30 %, en particulier les coups et blessures volontaires (+ 7,68 %) ainsi que les menaces et chantages, deux rubriques qui "participent très largement" à cette hausse, reconnaît-on place Beauvau. Selon les chiffres publiés, il reste les vols (- 5,04 %), les infractions économiques et financières (- 1,65 %) et les "autres infractions - dont stupéfiants" - (- 3,08%) dont les baisses cumulées ont permis, en 2003, de descendre sous les 4 millions de faits constatés qui avaient été atteints en 2001. Quant à la délinquance de voie publique, "celle qui inquiète le plus nos concitoyens", selon le ministre de l'Intérieur, elle a chuté de 8,96 %. En outre, sans les nouvelles incriminations issues de la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, prises en compte depuis le 1er avril, la baisse de la délinquance aurait été "de 3,69 %, avec 3 961 694 faits constatés", souligne-t-il. Parallèlement, le taux d'élucidation des affaires passe de 26,27 % à 28,83%, soit une progression de 9,74 %. En matière de lutte antiterroriste, "232 personnes ont été interpellées pour activités terroristes ou en lien avec des entreprises terroristes, dont 65 islamistes, 119 Corses et 48 Basques", a révélé M. Sarkozy. Pour l'immigration clandestine, il a indiqué que "35 000 personnes" avaient été reconduites à la frontière tandis que les zones d'attente de l'aéroport de Roissy, "la première frontière de France" selon lui, se vident au point que "nous avons trop de place depuis huit mois". s

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