Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du vendredi 25 février 2005
Responsabilités

Tunnel du Mont-Blanc : "La gestion des risques n'était pas de mon domaine", dit le maire de Chamonix

Le maire de Chamonix (Haute-Savoie), Michel Charlet (DVD), a affirmé jeudi devant le tribunal de Bonneville que la sécurité dans le tunnel du Mont-Blanc, où un incendie a fait 39 morts en mars 1999, n'était "pas de (son) domaine". "Je n'avais qu'un devoir administratif. Mon rôle s'arrêtait là, a déclaré le maire, mis en examen pour "homicide involontaire", rapporte l'AFP. C'est un ouvrage international sur l'intérieur duquel le maire n'a pas de pouvoir, avait expliqué M. Charlet à la presse avant de pénétrer dans la salle d'audience. "En dix ans, j'ai alerté tous les ministres par rapport au tunnel du Mont-Blanc. J'ai lancé un cri d'alerte en leur disant que l'augmentation du trafic de poids lourds était quelque chose de très risqué. Mais je n'ai jamais parlé de risques à l'intérieur du tunnel", a poursuivi M. Charlet. Avant la départementalisation, les services incendie dépendaient du maire, et un pompier chamoniard est mort durant l'intervention. L'élu a souligné avoir discuté de risques naturels avec le responsable de la protection civile à la préfecture de Haute-Savoie, Jean-Claude Gaime, mais jamais des risques à l'intérieur du tunnel. M. Gaime, cité à comparaître par les familles des victimes du drame, a raconté au tribunal combien il s'était senti isolé quand il avait "pris conscience" en 1996, un an après son entrée en fonction, des risques liés au tunnel du Mont-Blanc. "A l'époque vous sembliez avoir un sentiment de solitude dans cette prise de conscience", lui dit le président du tribunal. "J'ai noté que chez l'exploitant du tunnel la prise de conscience était différente", répond sobrement M. Gaime, qui avait été chargé en 1996 et 1997 de deux réunions sur les risques de ce tunnel, et qui est toujours en fonction. Dans une note adressée au préfet de Haute-Savoie en 1997, lue par le président du tribunal, M. Gaime indiquait : "Le responsable de la sécurité du tunnel ne semble pas convaincu du danger existant". "Le fonctionnement du tunnel était décrit comme correct et ce n'est pas le sentiment que j'en avais moi", a-t-il poursuivi.

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