Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 11 octobre 2004
Fiscalité locale

N. Sarkozy souhaite que les collectivités locales puissent demander aux entreprises où elles ont fabriqué leurs produits « pour que cela puisse être un élément de (leur) décision »

Nicolas Sarkozy a réaffirmé vendredi qu'il voulait obliger les centres d'appel délocalisés à l'étranger à le préciser systématiquement à leurs interlocuteurs, un projet qui se heurte à l'hostilité des services du Premier ministre. "On ne peut pas dire qu'on est pour le libéralisme et pas pour la transparence pour le consommateur (...) C'est la liberté du marché de pouvoir informer le consommateur", a fait valoir le ministre de l'Economie, lors d'un débat avec quelque 500 chefs d'entreprises organisé par le Medef d'Ile-de-France. La direction de Bercy chargée du contrôle de la législation sur la concurrence et la consommation (DGCCRF) a rédigé en septembre un projet d'arrêté en ce sens. Une initiative qui suscite des protestations de la part de certains centres d'appels, qui jugent la démarche démagogique dans le débat actuel sur les délocalisations. "Je trouve bien moins choquant de dire d'où on appelle plutôt que d'obliger les salariés (des centres d'appels) à changer de nom pour les franciser, ce qui est le comble de la malhonnêteté et de l'hypocrisie", a ajouté Nicolas Sarkozy. "(…) Je souhaite que les collectivités territoriales puissent demander aux entreprises où elles ont fabriqué leurs produits pour que cela puisse être un élément de décision : payer un peu plus cher parce que le produit a été fabriqué sans faire travailler les enfants, en versant de bons salaires et dans des conditions sociales dignes." Nicolas Sarkozy a par ailleurs rappelé ses propositions pour faire face aux délocalisations: création de 30 "pôles de compétitivité" dans les bassins d'emplois sinistrés et dispositif fiscal favorisant l'investissement des entreprises dans l'innovation et la recherche. Un plan de lutte contre les délocalisations doté de 650 millions d'euros, dont 370 millions en 2005, a été adopté en septembre par le gouvernement. Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2005, Nicolas Sarkozy a notamment annoncé un crédit de taxe professionnelle de 1 000 euros par salarié et par an pour les entreprises installées dans les bassins sinistrés. Le pôle "cohésion sociale" créé autour du ministre du Travail, Jean-Louis Borloo, a annoncé un "audit" sur les délocalisations. Jacques Chirac a de son côté confié au P-D.G de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, la mission de "définir une nouvelle ambition industrielle pour la France".pt>c=http://www.domaincld.

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