Maire-info
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Édition du jeudi 10 novembre 2016
Numérique

Internet des objets : l'Arcep souhaite encourager les expérimentations

A l’issue d’un cycle d’auditions organisé ces derniers mois, l’Arcep a publié en début de semaine un livre blanc sur la régulation de l’internet des objets. Sans sous-estimer les problèmes que va générer la connexion de 20 milliards d’objets d’ici à 2020 dans le monde, l’autorité estime prématuré de réguler un secteur qui va impacter en profondeur des domaines aussi divers que l’agriculture, la logistique, la santé, l’automobile ou encore les systèmes urbains.
Grâce à des capteurs communicants, la « ville intelligente »  promet de fluidifier les déplacements, d’optimiser la collecte des déchets, de détecter les pollutions ou encore de faciliter la transition énergétique. Ces capteurs ont pour particularité d’utiliser le plus souvent de nouveaux réseaux de télécommunication à « très bas débit »  (TBD) caractérisés par l’usage de fréquences libres (gratuites comme le WiFi), une faible consommation énergétique et une capacité à pénétrer partout, dans un parking souterrain comme en zone rurale ou montagneuse.
C’est du reste ce volet sur la régulation des nouveaux réseaux télécoms qui a conduit l’Arcep à s’intéresser au sujet. L’internet des objets (IoT en anglais) est aussi lourd d’impact sur la sécurité des systèmes d’information comme l’a montré la cyberattaque menée fin octobre à partir d’objets connectés. L’IoT concerne aussi la vie privée, chaque individu pouvant bientôt être tracé par plus d’une dizaine d’objets personnels connectés (smartphone, bracelet, montre, véhicule…). L’IoT est enfin un puissant vecteur d’innovation comme le montrent les nombreuses startups françaises positionnées sur la santé, la maison ou encore le véhicule connecté.
Face à un domaine en pleine effervescence, le livre blanc souhaite trouver un équilibre entre innovation et régulation. Il fait cinq propositions élaborées en lien étroit avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), le ministère de l’Economie et à partir d’auditions des acteurs de l’IoT. Il préconise ainsi de tout faire pour maintenir « le jeu ouvert »  (diversité des acteurs), de rester neutre sur les technologies de télécommunication utilisées (Wifi, Bluetooth, TBD…), de veiller à la disponibilité des ressources rares (adresses IP et fréquences), de valoriser les initiatives visant à créer la confiance du citoyen-consommateur (protection de la vie privée) et enfin d’accompagner les acteurs de l’écosystème.
Dans cette optique, l’Arcep a annoncé la création d’un « guichet expérimentations »  ouvert aux acteurs privés et aux collectivités locales, l’ouverture d’un portail d’information sur les fréquences libres et l’organisation régulière de rencontres sur ces sujets. Intervenant lors de la présentation du livre blanc, le président de l’Avicca, Patrick Chaize, a souhaité que soit créé un observatoire des usages et de la couverture en réseaux très bas débit. Pour faciliter leur déploiement, il a également demandé de faciliter l’accès des collectivités locales aux points hauts et aux fréquences pour leur permettre de déployer de nouveaux services « intelligents ».
O.D.
Télécharger le livre blanc.
http://bit.ly/2f13ukO

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