Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 4 septembre 2006
Immigration

Expulsés de Cachan: en cas de blocage persistant, le maire saisira la justice pour demander l'évacuation du gymnase

Le député-maire socialiste de Cachan (Val-de-Marne), Jean-Yves Le Bouillonnec, «n'hésitera pas», en cas de blocage persistant, à saisir la justice pour demander l'évacuation du gymnase où sont réfugiées environ 200 personnes expulsées d'un squat mi-août. Le maire tente de récupérer les locaux avant la rentrée scolaire, lundi, les élèves d'une école mitoyenne ayant besoin d'accéder au site. Dans un courrier adressé vendredi au Premier ministre Dominique de Villepin, le député-maire de Cachan, le président du conseil général du Val-de-Marne, Christian Favier, et celui du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, demandent la nomination d'un «médiateur qui permette une résolution rapide de cette grave crise humanitaire». Par ailleurs, la situation apparaît très confuse tant sur le nombre de familles expulsées et hébergées dans le gymnase, que sur celles pouvant prétendre à un relogement. «Juridiquement, l'évacuation du gymnase par la force publique n'est possible qu'en vertu d'une décision de justice. Pour l'instant, il n'y a pas de jugement d'expulsion», déclare Jean-Yves Le Bouillonnec dans un entretien au journal Libération, vendredi. «Je tente de trouver une issue par le dialogue. Mais cette possibilité de recours devant les tribunaux existe. Et je n'hésiterais pas à l'utiliser si je constate que le blocage perdure, si j'observe qu'on m'empêche de redonner au gymnase sa vocation ou si la situation sanitaire l'exigeait», ajoute-t-il. Après l'expulsion par la police le 17 août de 548 personnes qui squattaient l'ancienne cité universitaire de Cachan, le maire explique qu'il a accepté d'héberger des familles et des enfants dans le gymnase «parce qu'elles étaient depuis deux jours dans la rue et sous la pluie». Le maire avait proposé cet hébergement «pour quelques jours». «Mais, souligne-t-il, je refuse de laisser 200 personnes dont des enfants en bas âge vivre dans un gymnase. Cela pose des problèmes sanitaires et de sécurité qui engagent ma responsabilité». M. Le Bouillonnec ajoute que «d'autres autorités sont susceptibles de se saisir de cette question: le préfet, le président du conseil général, le procureur de la République». Depuis l'expulsion, ces familles d'origine africaine ont refusé les solutions d'hébergement provisoire en hôtel proposées par la préfecture du Val-de-Marne, qui refuse de rouvrir les négociations. La situation est totalement bloquée et la municipalité se retrouve seule en première ligne avec des familles qui refusent de quitter le gymnase. La situation est d'autant plus délicate qu'un recensement effectué par la mairie mercredi et jeudi a conduit à comptabiliser 516 personnes, dont 352 adultes et 164 enfants, «recensement (qui) ne correspond pas à la réalité d'occupation du gymnase», selon la mairie. Sur les 352 adultes, 190 «ont indiqué être sans-papiers et 146 en situation régulière. Neuf n'ont pas voulu répondre à la question et trois ont indiqué que leur régularisation était en cours», selon la mairie. Le député-maire de Cachan a demandé à la préfecture de réactiver sa «proposition d'hébergement hôtelier provisoire pour les personnes en situation régulière et donc susceptibles d'entrer dans le dispositif de relogement qui a été engagé».c=

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